Cette partie reprend le sujet de la femme infidèle (2. 16-19) et le traite plus explicitement. Moralement, la femme infidèle est entièrement corrompue. Elle aime séduire, en présentant sa manière de vivre sous un jour attractif (verset 3). Mais “à la fin” (car Dieu appelle toujours à voir les conséquences ultimes), la suivre mène à une amertume tragique et à la mort.
Un seul moyen pour éviter la chute : garder une bonne distance de sécurité (verset 8). Au premier abord, cette attitude paraît peu héroïque, mais elle est tout à fait conforme au N.T. qui commande de “fuir la fornication” 11 Corinthiens 6. 18 ; 2 Timothée 2. 22 ; Genèse 39. 12.
Les conséquences néfastes d’une liaison avec la séductrice touchent tous les domaines :
“L’homme cruel” (verset 9b), “l’étranger” (verset 10), est le mari trompé. Avec les siens, il veut la mort de l’homme adultère (verset 9) pour s’approprier ensuite tous ses biens comme dédommagement (verset 10).
Le péché d’adultère n’est pas à rejeter seulement en vue d’éviter toutes ces conséquences. Il est d’abord un péché contre DieuPsaume 51. 6. Ne pas déshonorer Dieu en le commettant doit être le premier motif pour ne pas y tomber. N’oublions cependant pas la grâce : si la contrition est accompagnée de la confession sincère des péchés dans la prière, le pardon de Dieu est assuré1 Jean 1. 9, mais les conséquences temporelles subsistent (comme le montre l’exemple de David).
Après avoir condamné avec force l’infidélité (versets 1-14), le père démontre dans les versets qui suivent que, en contraste, la sexualité dans le cadre protégé du mariage est une source de bonheur et une bénédiction donnée par le Créateur. Des relations conjugales soigneusement entretenues et pleinement vécues sont un mur de sécurité contre le danger de la fornication1 Corinthiens 7. 2-5. C’est pourquoi ceux qui ne sont pas mariés ont besoin, selon 1 Corinthiens 7. 7, d’une grâce particulière de la part du Seigneur pour être gardés. Par ailleurs, lorsque le mariage est considéré avant tout comme un arrangement matériel, les tentations de trouver d’autres exutoires à ses instincts naturels sont multipliées : la Bible encourage les mariages d’amour !
L’expression “boire” (verset 15) évoque une relation intimeCantique des cantiques 7. 9 ; 8. 2. L’épouse est comparée ici à une source d’eau (versets 15, 18) Cantique des cantiques 4. 15 absolument réservée à son mari (verset 17). S’il est important que l’épouse reste fidèle (selon le verset 16, compris comme une question3), il en est de même pour l’époux (verset 20).
Les versets 18 à 20 s’adressent peut-être en priorité aux hommes d’âge mûr, parfois tentés de retrouver l’ardeur de leur jeunesse auprès d’une femme plus jeune que leur épouse. Mais des conjoints qui ont vieilli auprès du Seigneur, attentifs l’un à l’autre, peuvent témoigner que leur amour ne fait que grandir.
Dieu observe la vie morale de chaque homme. Rien ne peut être caché aux “yeux de l’Éternel” (verset 21). Notre conduite ne doit pas être guidée seulement par les conséquences de nos actes (même si elles sont réelles, versets 22, 23), mais d’abord par le sentiment d’être constamment sous le regard de Dieu (15. 3) Job 31. 4 ; Psaume 139. Le péché devient “des cordes”, l’immoralité rend captif (verset 22). Ce que notre société permissive appelle liberté se révèle finalement être une prison morale.
Le dernier verset du chapitre est en accord avec Hébreux 13. 4 : “Dieu jugera les fornicateurs et les adultères”. Ce sujet ne se termine pas ici ; le chapitre 6 le reprendra de façon détaillée à partir du verset 20.