Les instructions de la sagesse

Dans le livre des Proverbes, Dieu donne par la plume inspirée de Salomon, le plus sage des hommes1 Rois 3. 12, des instructions morales pour traverser la terre, devenue un monde mauvais après l’entrée du péché. Ces directives divines sont données aux “fils”, ceux qui reconnaissent l’autorité instituée par Dieu. Toutefois, la relation du chrétien avec Dieu comme Père n’est pas encore connue.

De nombreux versets sont formés de deux vers qui expriment deux idées opposées ; il s’agit alors d’un choix entre :

• le bon chemin, qui produit une vie pratique fructueuse pour Dieu et bénéfique pour nous ; ce chemin est celui de la sagesse et de la justice ;
• le mauvais chemin, celui des penchants naturels non refrénés, dont la fin est catastrophique car il nous éloigne de Dieu.

Bien entendu, comme dans d’autres livres de l’A.T., les conséquences touchent d’abord notre vie actuelle sur la terre. Elles mettent en évidence le gouvernement de Dieu, dont les chrétiens ne sont pas exclus : “Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera” Galates 6. 7.

Les Proverbes et le N.T.

Le livre des Proverbes a des liens très étroits avec le N.T. :

• Beaucoup de préceptes correspondent à ceux des évangiles ou des épîtres. La Sagesse des Proverbes adresse à tous les hommes un appel (1. 20 ; 8. 1), qui est celui de l’évangile dans le N.T.
• La Sagesse s’adresse souvent à nous par l’expression “mon fils” ; et quel écho cet appel peut-il rencontrer dans le cœur de celui qui aujourd’hui connaît le grand Dieu éternel dans cette douce relation de “Père” ?
• Enfin, comme dans toutes les Écritures, nous y trouvons Christ, notre sagesse1 Corinthiens 1. 30. Il est présenté dans ce livre :
• soit directement comme le Fils de Dieu, la Sagesse éternelle (8. 12-31 ; 30. 4),
• soit indirectement, par exemple dans les nombreux passages qui parlent du “roi” et du “juste”, lui qui est le Roi des rois et le seul Juste parfait.

Comment méditer le livre des Proverbes ?

Ce commentaire a privilégié l’étude verset par verset, plus ingrate pour le lecteur mais qui permet d’embrasser la diversité des thèmes traités, et, dans la mesure où nous pouvons les percevoir, les liens entre des proverbes qui semblent a priori bien épars.

Une autre façon d’étudier les Proverbes serait de les classer par thèmes que l’on pourrait suivre tout au long des chapitres 10 à 29. En voici quelques-uns :

• des attitudes envers Dieu : la crainte, la confiance, le cœur, l’humilité et l’orgueil, la paix…
• des types de personnes : le juste, le sage, le roi, le moqueur, le paresseux, l’insensé, la femme sage, la femme infidèle, le pauvre…
• des sentiments : l’amitié, les relations de famille, la jalousie, les querelles…
• des actes : les paroles, les châtiments, les présents, le sommeil, le travail…
• des objets : le vin, les richesses…

Cependant, quelle que soit la méthode choisie (linéaire, par thèmes ou autres), nous ne profiterons véritablement de cette étude que si nous demandons à Dieu de nous conduire par son Esprit et si nous désirons vraiment mettre en pratique les enseignements trouvés. Tout dépend de notre disposition intérieure. Aussi les versets clefs du livre sont-ils :

• “La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse” (9. 10) : cette crainte consiste à aimer le bien (11. 23) et à “haïr le mal” (8. 13) ; et les Proverbes nous mettent en garde contre le mal sous des aspects très divers ;
• “Mon fils, donne-moi ton cœur” (23. 26) : pour que ce choix du bien et ce rejet du mal dans nos vies quotidiennes soient selon Dieu, le “cœur” (c’est-à-dire nos affections et aussi tout le centre de notre être intérieur) doit être abandonné à Dieu notre Père.

Le chemin du juste

Tout au long du livre des Proverbes, des béatitudes¹ sont promises au fidèle qui soumet son âme et sa marche à l’appel et aux directions de la sagesse. Elles sont comme les divers jalons du chemin du juste, proposé aujourd’hui à tout chrétien :

• Connaître Jésus Christ comme Sauveur : “Bienheureux l’homme qui trouve la sagesse, et l’homme qui obtient l’intelligence ! … et qui la tient ferme (la sagesse) est rendu bienheureux” (3. 13, 18).
• Écouter la voix du bon Berger : “Bienheureux ceux qui gardent mes voies !” … “Bienheureux l’homme qui m’écoute” (8. 32, 34).
• Imiter Christ dans sa grâce : “Bienheureux celui qui use de grâce envers les malheureux !” (14. 21)
• Se confier en Lui : “Qui se confie en l’Éternel est bienheureux” (16. 20).
• Craindre le Seigneur : “Bienheureux l’homme qui craint continuellement” (28. 14).
• Garder ses commandements : “Bienheureux celui qui garde la loi” (29. 18).
• Enfin, jouir de l’approbation du Maître au jour des récompenses : à propos de la femme vertueuse, il est dit : “Ses fils se lèvent et la disent bienheureuse, son mari aussi, et il la loue” (31. 28).

Alors, si notre vie suit ces diverses étapes, notre chemin sera comme le sentier des justes qui va croissant en attendant le plein jour dans la maison du Père (4. 18).

Notes