Salomon nous avertit ici d’un nouveau danger : l’argent et ce qui s’y lie peuvent facilement devenir un piège si l’on en fait mauvais usage. Le lien avec le chapitre précédent est clair : il est parlé des “cordes” du péché (5. 22) et ici, d’être “enlacé” par une promesse malencontreuse (6. 2). Il est bien de prêterDeutéronome 15. 7-11 ; Psaume 37. 26 ; Matthieu 5. 42, car ainsi, on partage ce que l’on possède pour répondre à un besoin. Mais il n’est pas bien de se porter caution, parce que :
La générosité doit être absolument volontaire et sous le contrôle de celui qui l’exerce, alors que le cautionnement est contraignant. De même, le N.T. exhorte non seulement à prêter mais à donner ; toutefois, “si la promptitude à donner existe, elle est agréable selon ce que l’on a, non selon ce que l’on n’a pas” 2 Corinthiens 8. 12.
Salomon explique comment se délivrer d’un engagement inconsidéré : d’un côté, la caution donnée doit être honorée et on n’a pas le droit de la rompre ; d’un autre, il faut reconnaître humblement l’erreur commise en prenant cet engagement et mobiliser toute son énergie pour convaincre l’autre partie d’accepter de l’annuler. La paix et la tranquillité d’esprit sont à ce prix.
Comme le cautionnement, la paresse est aussi le fruit de la sottise. De même que le garant ne pense pas que ses biens pourraient lui être ôtés demain, le paresseux n’est pas conscient que l’avenir dépend en grande partie de son action dans le présent. Tous deux ont une fausse attitude vis-à-vis du futur et mettent leur existence en danger par légèreté.
Dieu qui a créé la nature, nous instruit par elle. L’exemple de la fourmi exhorte le paresseux à travailler diligemment et à penser à l’avenirRomains 12. 11 ; 2 Thessaloniciens 3. 6-15. Elle lui fait doublement honte :
Soyons diligents dans tous les domaines de notre vie, en particulier dans le service pour le Seigneur tant que la saison est favorable (quand nous sommes encore en pleine possession de toutes nos facultés) !
Le paresseux, qui ne s’occupe pas assez de ses propres affaires, se mêle facilement de celles des autres. Il peut donc devenir un “homme de Bélial”, c’est-à-dire un fourbe, un méchant, un vaurien1. Il communique par des signes convenus d’avance avec ses affiliés pour ne pas être compris des autres (verset 13). Son but est avant tout de semer la zizanie. Le jugement divin sur cet homme inique est sévère et sans appel.
Il est solennel de penser que toute tendance à l’esprit de parti nous fait ressembler à lui…
Ces versets forment ensemble un “proverbe à nombre”. Ce type de proverbe donne la liste d’êtres ou de choses ayant des caractéristiques communes2. Le premier chiffre annoncé est ensuite augmenté d’une unité pour mettre en évidence la dernière proposition, qui forme le point culminant.
Ce proverbe suit l’avertissement contre l’homme fourbe. Dieu hait particulièrement tout ce qui va contre l’amour et ce qui détruit la communion. Ces péchés odieux au Seigneur touchent à la fois nos attitudes (verset 17a), nos pensées (verset 18a), nos paroles (verset 17b, 19a), nos actions (verset 17c, 18b) et notre influence (verset 19b). Nous avons besoin de veiller dans tous les domaines.
Le premier péché cité, manifestation de l’orgueil, est à la racine de tous les autres (8. 13) Psaume 31. 24 ; Jacques 4. 6 ; 1 Pierre 5. 5 ; 1 Timothée 3. 6.
Semer des querelles entre des frères est la septième abomination mentionnée dans ce proverbe, donc la pire. Comme pour la première, celui qui commet ce péché suit l’exemple du diable. Ces disputes sont favorisées :