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Les Proverbes
Sondez les Écritures - 2e année

Proverbes 30. 1-10

Paroles d’Agur

1. Titre : verset 1

Le chapitre 30 constitue le troisième livre de sagesse des Proverbes. L’auteur, “Agur, fils de Jaké” (verset 1), n’est mentionné que dans ce chapitre et nous ne disposons d’aucun autre renseignement à son sujet. Agur a prononcé un “oracle” : ses paroles viennent donc de Dieu ; il en est le messager11 Pierre 4. 11 ; 2 Pierre 1. 21.

2. Paroles d’Agur sur lui-même et à Dieu : versets 2-10

Sagesse et humilité : versets 2, 3

Agur est humble. C’est pour cela qu’il peut être la bouche de Dieu, car il nous est impossible de parler de la part de Dieu si nous gardons une haute opinion de nous-mêmes. Étant pleinement conscient de ses limites, il se révèle être un vrai sage. De plus, Agur se rend compte que, pour connaître Dieu, il faut bien plus que les efforts de la raison humaine2 ; il faut que Dieu lui-même se révèle à nous1 Corinthiens 1. 21.

La grandeur de Dieu : verset 4

Agur pose ensuite sept questions concernant la majesté de Dieu dans la créationJob 38. 4. Si l’homme peut, jusqu’à un certain point, observer l’état actuel de la création, il lui est impossible de comprendre comment Dieu l’a amenée à l’existence : il reste devant un mystère infiniJérémie 31. 37. Dieu, lui, est partout et sait tout3.

Plus encore, si l’homme est déjà si limité dans sa connaissance de la créationEcclésiaste 8. 17, comment pourrait-il alors parvenir par ses propres moyens à connaître le Créateur tout-puissant ? Lui seul a la maîtrise de tous les éléments naturels – solides (“la terre”), liquides (“les eaux”) et gazeux (“le vent”).

Sans nous donner de réponse, Agur pose encore une sixième et une septième question sur le nom de Dieu et de son Fils. Ni la philosophie ni la science humaines ne peuvent y répondre. Mais le croyant qui reçoit la révélation divine répond : Dieu (avec les différents noms sous lesquels il s’est fait connaître au cours de l’histoire) et son Fils Jésus Christ. Dès l’A.T., l’existence du Fils de Dieu est révélée4 !

La perfection de la Parole de Dieu : versets 5, 6

Dieu est un Dieu qui parle et qui s’est fait connaître à nous par une révélation écrite, la Bible2 Timothée 3. 16. Cette révélation est “affinée”, c’est-à-dire entièrement vraie, sans mélange et parfaite5. De plus, elle est complète et suffisante pour répondre à toutes nos questions et à nos besoins spirituels les plus profonds. C’est pour cela qu’il est formellement interdit d’y ajouter des écrits humains, des traditions, etc. Deutéronome 4. 2 ; 12. 32 ; Apocalypse 22. 18. La Bible seule a toute autorité (verset 6). Le but de la révélation est plus que de donner une simple connaissance : c’est d’établir une relation personnelle de confiance et de foi entre le lecteur et son Auteur, Dieu (verset 5).

La prière d’Agur : versets 7-9

C’est la seule prière rapportée dans le livre des Proverbes. Agur y expose deux requêtes dans lesquelles il reprend sous forme de prière ce qu’il vient d’exposer. Prenons exemple sur lui : même si nous connaissons beaucoup d’instructions de la Parole, plus encore si nous les enseignons aux autres à l’occasion, notre cœur naturel est si rusé que nous avons continuellement besoin de Dieu pour éviter de lui désobéir.

  • La première demande d’Agur concerne sa vie morale : il demande d’être gardé d’une bonne opinion de lui-même (comp. versets 2, 3) et du mensonge (qui ajoute à la Parole de Dieu, verset 6).
  • La seconde concerne sa vie physique : il se sait trop faible pour supporter sans faillir la richesse (qui conduit à oublier que nous avons besoin de Dieu et de son aide) ou la pauvreté (à laquelle on risque de remédier par le vol). Dans les deux cas, le danger est grand d’oublier la grandeur du nom de Dieu (comp. verset 4). Au contraire, Agur s’attend à Dieu pour ses besoins matériels (comp. verset 5).

Il demande tout cela “avant de mourir”, afin d’avoir le temps de glorifier dans ce monde le Dieu qui s’est révélé à lui.

Ne pas nous mêler des affaires des autres : verset 10

Accuser un serviteur auprès de son maître est grave :

  • La Parole nous enjoint de rejeter toute médisance1 Pierre 4. 15.
  • La condition d’un esclave était très dure ; l’accuser, c’était manquer complètement de miséricorde.
  • Sur un plan spirituel, ce verset vient utilement compléter la prière des v. 7 à 9 : je peux avoir personnellement à cœur de rechercher certaines choses de la part de Dieu ; mais il ne m’appartient pas de juger le comportement des autres. Chaque serviteur est directement responsable devant son SeigneurRomains 14. 4. Lui seul apprécie la réalité des désirs de chacun et sonde ses motifs. Juger le service d’autrui est une attaque aux droits exclusifs du SeigneurJean 21. 20-22. Agir ainsi nous expose à “en porter la peine”, c’est-à-dire à être jugés d’autant plus sévèrement, car de la mesure dont nous mesurons, il nous sera mesuréMatthieu 7. 2.

Notes

1Plusieurs traducteurs pensent qu’Ithiel et Ucal ne sont pas des noms de personnes mais des expressions hébraïques. En effet, on peut traduire le verset 1 b, sans rien changer aux consonnes du texte sacré mais par une vocalisation différente : “l’oracle prononcé par cet homme : Je me suis fatigué, ô Dieu, je me suis fatigué, ô Dieu, et je me suis épuisé.” Plusieurs versions anciennes ne comportent d’ailleurs pas ces noms propres.
2Il ne faudrait pas déduire du verset 2 qu’Agur était intellectuellement défavorisé ; mais il réalise à un point tel son manque d’intelligence des pensées de Dieu qu’il devient à ses propres yeux moins intelligent que tous les autres hommes (comp. 1 Timothée 1. 15).
3Comp., par exemple, Genèse 11. 7 et Exode 3. 8.
4L’A.T. emploie ailleurs dans d’autres sens l’expression “fils de Dieu” (voir, par exemple, Job 2. 1). Mais ici l’article est défini et au singulier : c’est “son fils”. Il ne peut s’agir que du “Fils unique” de Dieu (Jean 3. 16).
5Contrairement à ce que la théologie libérale a avancé, la Bible ne contient pas les pensées de Dieu mélangées à des pensées humaines, mais elle est tout entière inspirée. Le Saint Esprit a conduit les divers auteurs dans chaque mot, tout en respectant leur personnalité et le style propre à chacun d’eux.

Proverbes 30

1Paroles d’Agur, fils de Jaké, l’oracle prononcéa par cet homme à Ithiel, à Ithiel et à Ucal :

2Certes, moi je suis plus stupide que personne, et je n’ai pas l’intelligence d’un homme ; 3et je n’ai pas appris la sagesse, ni ne possède la connaissance du Saintb.

4Qui est monté dans les cieux, et qui en est descendu ? Qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains ? Qui a serré les eaux dans un manteau ? Qui a établi toutes les bornes de la terre ? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils, si tu le sais ?

5Toute parole de †Dieu est affinée ; il est un bouclier pour ceux qui s’attendent à lui.

6N’ajoute pas à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne, et que tu ne sois trouvé menteur.

7Je te demanderai deux choses ; ne me les refuse pas, avant que je meure : 8Éloigne de moi la vanité et la parole de mensonge ; ne me donne ni pauvreté ni richesse ; nourris-moi du pain qui m’est nécessaire, 9de peur que je ne sois rassasié, et que je ne te renie et ne dise : Qui est l’Éternel ? et de peur que je ne sois appauvri, et que je ne dérobe, et que je ne parjure lec nom de mon Dieu.

10N’accuse pas un serviteur auprès de son maître, de peur qu’il ne te maudisse, et que tu n’en portes la peine.

Notes

aailleurs : dit, dans le sens de la diction oraculaire.
bou : des saints ; ou : des choses saintes.
cou : ne m’attaque au.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)