La prise de Jérusalem par Titus, événement passé pour nous, est une préfiguration de ce qui arrivera dans le temps à venir.
“Les puissances des cieux seront ébranlées” (verset 26) : ainsi les autorités humaines seront renversées. Satan et ses anges seront chassés du ciel et précipités sur la terreApocalypse 12. 9, pour le malheur de ceux qui s’y trouvent. Des signes apparaîtront dans le soleil (l’autorité suprême), la lune (l’autorité dérivée) et les étoiles (les autorités subordonnées). De tels cataclysmes naturels et moraux seront d’une telle intensité que les hommes rendront l’âme de peur (verset 26). Déjà à l’apparition des premiers jugements (symbolisés par les sceaux), les hommes demanderont aux montagnes et aux rochers de tomber sur eux, par crainte de la colère de l’AgneauApocalypse 6. 16. Puis, au cours des jugements suivants (ceux des trompettes), ils chercheront la mort sans la trouverApocalypse 9. 6.
Ces événements préparatoires à l’arrivée glorieuse du Fils de l’homme étaient annoncés par Aggée au résidu remonté de la captivité : “J’ébranlerai les cieux et la terre, et la mer et la terre sèche” Aggée 2. 6 ; l’apôtre cite ce passage aux Hébreux pour les détacher des liens du mondeHébreux 12. 26 et porter leurs regards vers un royaume céleste inébranlable. Cette venue du Fils de l’homme sur les nuées avec puissance et une grande gloire (verset 27) est le signe du jugement des rebelles et de la délivrance des fidèles (appelée la rédemption au verset suivant). Les nuées sont ici des anges. Alors que le Seigneur quittait seul la terre depuis le mont des Oliviers, une nuée le reçutActes 1. 9. Revenant de la même manière, selon sa promesse, il est accompagné maintenant des armées du ciel (les anges et les saints célestes). Après sa venue pour prendre l’Église à lui (la parousie), cette apparition glorieuse de Christ (l’épiphanie) comprendra trois phases :
Le Seigneur complète son enseignement par une parabole et prévient les disciples de ce qui aura lieu avant sa venue. L’exemple est celui du figuier et des autres arbres (verset 29). Les pousses qui apparaissent sur un arbre annoncent l’approche de l’été, la saison des fleurs et de la récolte.
Le figuier, seul mentionné par MatthieuMatthieu 24. 32-35 est une figure d’Israël comme la vigne ou l’olivier. Les autres arbres (ajoutés par Luc) représentent les nations, à qui la porte de la grâce est ouverte. Durant le temps de son rejet, Israël est resté sans fruit et sans apparence de vie, comme un arbre en hiver. Les mouvements du peuple d’Israël et des nations sont un signe de la venue imminente du royaume de Dieu. Ce sera alors l’été, la saison de la lumière et de la bénédiction, c’est-à-dire le millénium. Le bien-aimé du Cantique des Cantiques annonce à l’épouse l’arrivée de ce jour : “Voici, l’hiver est passé, la pluie a cessé, elle s’en est allée ; les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s’entend dans notre pays” Cantique des cantiques 2. 11, 12.
La parabole s’applique essentiellement aux événements qui se déroulent entre la parousie et l’épiphanie. Toutefois, le réveil des nations autour du peuple juif et la création de l’État d’Israël sont autant de signes avant-coureurs qui sont du plus haut intérêt pour nous, rappelant à nos cœurs l’imminence du retour du Seigneur pour nous prendre.
“Cette génération” dont parle le Seigneur (verset 32) n’est pas la durée de vie d’une personne, comme dans le passage : “Une génération s’en va et une autre génération vient ; et la terre subsiste toujours” Ecclésiaste 1. 4. L’expression doit être prise ici dans son sens moral pour désigner un ensemble de personnes qui présentent des caractères moraux communs. Elle se retrouve avec le même sens dans le DeutéronomeDeutéronome 32. 5 et dans les PsaumesPsaume 12. 8. Ici, le Seigneur montre que les mêmes caractères d’incrédulité manifestés par la nation juive lorsqu’il était au milieu d’elle se retrouveront parmi le peuple vivant au moment de sa seconde venue. Le résidu fidèle du temps du Seigneur présentait un caractère moral qui se retrouvera parmi les témoins qui traverseront les jugements de la fin. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la parole du Seigneur : “Vous n’aurez point achevé (vous, mes disciples) de parcourir les villes d’Israël que le fils de l’homme ne soit venu” Matthieu 10. 23.
De toute manière, les paroles du Seigneur étaient sûres, l’expression de celui qui est le MêmePsaume 102. 27 ; Hébreux 1. 12 ; 13. 8 et qui ne change pas (verset 33).
« Les paroles de ses lèvres sont plus durables que les œuvres de ses mains », a dit un auteur chrétien.
C’est la réponse divine aux moqueurs des derniers jours qui mettent en cause la promesse de la venue de Christ2 Pierre 3. 3. Quant à nous, que le Seigneur exhorte à travers ses disciples, nous avons à prendre garde à trois dangers (verset 34) :
Les expressions : “ce jour-là” (verset 34) et le “filet” (verset 35) désignent le jour du Seigneur et la tribulation universelle qui s’étendra à toutes les nations de la terre, y compris Israël.
En résumé, nous devons veiller et prier en tout temps (verset 36). Au point de vue de la grâce, le salut du chrétien repose sur l’œuvre de Christ. Mais du point de vue du gouvernement de Dieu, c’est-à-dire des conséquences de notre conduite ici-bas, notre délivrance finale du monde est présentée comme liée à notre marche. Dans l’attente du retour de Christ, gardons-nous de pratiquer ce qui attire les jugements de Dieu sur le monde ; c’est ainsi que nous serons estimés dignes d’y échapper (verset 36).
Jésus continue son œuvre d’amour tant que durait le jour de son service : “Il faut que je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant” (13. 33). Mais ce jour touchait à son terme. Le Seigneur a passé la dernière semaine de sa vie sur la terre à enseigner dans le temple (verset 37). Il passait ses nuits en dehors de Jérusalem, sur le mont des Oliviers ou à Béthanie. Comment trouver du repos dans une ville qui était déjà jugée ?
Dans notre mesure, réalisons que, laissés dans le mondeJean 17. 11, 15, nous ne sommes “pas du monde” Jean 17. 16 et que nous avons à répondre à l’appel du prophète : “Levez-vous et allez-vous en ! car ce n’est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine” Michée 2. 10.