Après la parenthèse du chapitre 1. 3-14 nécessaire pour mettre en lumière les gloires du Fils, le chapitre 2 nous indique le sujet de l’épître. Nous pourrions lire : Dieu “nous a parlé en Fils… C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention aux choses que nous avons entendues”. Quel est donc le thème de la déclaration divine que nous devons écouter ? C’est ce “si grand salut annoncé par le Seigneur” dont l’étendue va nous être dévoilée.
Entre les développements doctrinaux de cette épître, s’intercalent des exhortations pratiques importantes qui sont des avertissements sérieux. C’est le cas des versets 1 à 4 qui forment le premier avertissement. Si une doctrine ne nous attache pas à Christ, elle perd sa raison d’être. Elle peut faire de nous des théoriciens, des techniciens de la Bible. La connaissance de la doctrine ne peut à elle seule nous empêcher de “glisser loin”, c’est pourquoi attachons-nous à écouter la voix de Christ, et à fixer les regards sur lui.
Trois enseignements du chapitre premier sont maintenant appliqués. Quelles sont leurs répercussions dans notre vie ?
C’est le Fils de Dieu qui parle, c’est pourquoi nous devons porter une très grande attention à ce qu’il dit de peur que nous nous écartions1 (ou glissions loin). Il y a de nombreuses voix dans ce monde qui nous proposent d’autres saluts ; y prêter l’oreille nous fait prendre le chemin qui mène à l’
La parole (la loi) prononcée par les anges et transmise à Moïse, a été ferme (2. 2), elle est entrée pleinement en vigueur, et chaque transgression méritait une sanction. Maintenant, celui qui méprise la Parole de grâce du Fils qui apporte le grand salut ne pourra échapper à une juste condamnation. Pourquoi une telle sévérité ? Pour trois raisons :
Pour les Juifs qui hésitaient encore entre le judaïsme et le christianisme, pour ceux qui n’avaient adhéré qu’extérieurement au christianisme sans s’emparer du salut avec une foi attentive, l’avertissement était très sérieux. C’était d’abord pour eux qu’était écrite cette épître.
Comment pourrions-nous négliger un si grand salut2 Corinthiens 1. 10 dont nous allons hériter (1. 14) ? Le Seigneur, comme le grand apôtre de Dieu, l’a proclamé de son vivant et l’a accompli dans sa mort. Les disciples, “témoins oculaires de sa majesté” 2 Pierre 1. 16, ont confirmé ce message après son exaltation dans les cieux. Le Saint Esprit l’a accompagné de signes et de miracles authentifiant ainsi le témoignage des apôtres. L’évangile de Marc qui présente Jésus comme le serviteur parfait le confirme. Il se termine par la présentation du Seigneur au ciel, assis à la droite de Dieu, coopérant avec ses disciples dans la prédication de la Parole, la confirmant par des signes de la puissance divine que tout le monde pouvait voirMarc 16. 19-20 ; Actes 2. 22. Le rapprochement d’Ésaïe 52. 7 et de sa citation dans Romains 10. 15 souligne aussi que l’annonce du salut, commencée par le Seigneur : “Combien sont beaux les pieds de celui qui… annonce le salut”, est poursuivie par les disciples : “Combien sont beaux les pieds de ceux qui…” L’expression “celui qui” est changée en “ceux qui”.
Notons que l’auteur de l’épître se considère (verset 3) comme de la génération qui est venue après celle qui a vu le Seigneur. Les signes semblent avoir été accomplis par ceux qui appartiennent à la première génération, “Dieu rendant témoignage avec eux”. Si la Parole a continué à être prêchée, complétée par les apôtres, a-t-elle autant besoin de signes pour confirmer son origine divine ? L’Esprit Saint, lui-même, s’est attaché à convaincre les hommes en leur révélant que la Bible est bien la parole de Dieu, le message divin pour l’homme1 Corinthiens 2. 13. L’évangile a sa propre puissance puisque Paul déclare qu’il est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croitRomains 1. 16.
Dieu a pris la peine de nous parler de son Fils et de ce qu’il a fait. Il est en droit d’attendre que nous nous attachions de tout notre cœur “aux choses que nous avons entendues” et que nous répondions ainsi à son immense amour.