L’Esprit de Christ, agissant dans le prophète, prie instamment “à cause de Sion”, pour que s’accomplissent les délivrances et qu’apparaisse la gloire promise à Jérusalem.
La manifestation de la gloire de Dieu dans les siens est, en fait, le thème de cette prière. Sa justice et son salut seront l’éclatant témoignage du plaisir de l’Éternel en Jérusalem. La justice et le salut sont associés dans ce passage ; ils font ici partie de la gloire de Jérusalem (verset 1), mais nous avons vu, au chapitre 61. 10, qu’ils lui avaient été donnés par Dieu. Un nom nouveau doit correspondre à cette gloire ; seul l’Éternel le révélera.
Au verset 3, nous voyons Jérusalem dans la main de l’Éternel ; elle est pour lui “une couronne de beauté”, “une tiare royale”, digne de sa propre gloire. Son nouveau nom peut alors être révélé ; il est en complet contraste avec celui que lui valait son ancien état, tandis qu’on l’appelait “la délaissée”. Elle se nomme maintenant “mon plaisir en elle” (verset 4) et sa terre, le pays d’Israël, est “la mariée”. Pour nous aider à comprendre quelque chose de l’amour de Christ pour l’Assemblée, l’apôtre Paul le présente en exemple aux maris chrétiensÉphésiens 5. 25, 28, 32. Ici, le prophète emploie une comparaison semblable pour nous parler de la joie de l’Éternel dans son peuple terrestre sauvé et justifié.
C’est encore le Messie d’Israël qui parle ici, par la bouche d’Ésaïe. Il désire tellement que soit rendue visible la gloire promise à Jérusalem, qu’il place sur ses murailles des “gardiens”, c’est-à-dire des hommes pieux, attachés aux promesses de Dieu. Ils ont pour Sion la même pensée et la même affection que leur Messie (dans leur mesure toutefois) et, comme lui (verset 1), ils ne peuvent ni se taire ni garder le silence. Ils rappellent à l’Éternel ses promesses sans lui laisser de repos – quelle importunité bénie ! Luc 18. 1-7 – jusqu’à ce qu’il établisse Jérusalem, ce qui est une réponse de grâce pour son peuple. Toutefois, il en fait un sujet de louange sur la terre : c’est là sans doute le premier et le plus puissant motif de la prière, car il s’agit de la gloire de Dieu.
La foi se saisit ainsi des promesses de Dieu et y attache du prix. Et nous, chrétiens, qui connaissons l’espérance que le Seigneur Jésus a placée dans nos cœurs par sa promesse : “Je viens bientôt”, puissions-nous répondre : “Amen ; viens, Seigneur Jésus !” Apocalypse 22. 20 Mais déjà (versets 8, 9), l’Éternel n’ayant “personne de plus grand par qui jurer” Hébreux 16. 13, intervient par un serment (verset 8) pour affirmer que les bénédictions et les gloires promises sont immuablement acquises à son peuple.
Le Rédempteur d’Israël, le Messie, presse donc son peuple d’entrer dans la bénédiction qu’il lui a acquise. Au chapitre 26, le résidu anticipait par la foi son entrée dans la ville forte. Maintenant, tout obstacle est ôté ; il est dit au peuple : “Ton salut vient” (verset 11), identifiant ainsi le Sauveur à son œuvre, mais aussi à ceux qu’il a sauvés : ils seront appelés “les rachetés de l’Éternel”, la ville elle-même devenant “la recherchée”.
Ce paragraphe a la forme d’un dialogue entre le Messie libérateur et Jérusalem.
“Qui est celui-ci ?” demande Jérusalem, tandis que le Seigneur vient à elle depuis le pays d’Édom. N’est-il pas “l’homme vaillant”, ceint de son épée et prospérant dans sa magnificencePsaume 45. 4, 5 ? “C’est moi”, répond-il, et ces paroles font écho à celles qu’il prononça dans le jardin, au-delà du CédronJean 18. 5, en un moment où il allait être seul pour accomplir l’œuvre du salut. Ici, il vient d’accomplir en Édom la vengeance annoncée (61. 2) contre ses ennemis rassemblés. Mais en cela est le salut de son peuple, car il s’agit de la destruction des nations, pour délivrer Jérusalem.
“Pourquoi y a-t-il du rouge à tes vêtements ?” … Parce que, répond Christ : “J’ai été seul à fouler le pressoir”, c’est-à-dire à écraser mes ennemis dans ma fureur (verset 3). Le jour de la vengeance était dans son cœur dans un double but : anéantir ses ennemis, introduire l’année de la délivrance et du repos de ses rachetés.
Ainsi est accompli le terrible jugement du chapitre 34, dont le résultat est la paix et la bénédiction décrites au chapitre 62.