Dans le pays de Juda délivré, “en ce jour-là”, le résidu chantera les bénédictions du règne. Bien que les portes de la ville forte ne soient pas encore ouvertes, la foi des fidèles leur permet de saisir les bénédictions à venir, si proches maintenant, de sorte qu’ils disent : Nous avons une ville forte…
Nous ne pouvons manquer d’établir un parallèle entre la situation du résidu ici et la nôtre : le ciel est déjà à nous, chrétiens, le Seigneur Jésus y a préparé les placesJean 14. 2 que dans très peu de temps nous occuperons, près de lui ; pourtant nous sommes encore dans le temps de l’attente et nous disons : “Viens, Seigneur Jésus !” Le résidu, lui, s’écrie : “Ouvrez les portes” (verset 2) ; il est certain d’être, en vertu de la grâce, la nation juste qui entrera, justifiée non par ses œuvres, comme elle le reconnaît un peu plus loin (verset 12), mais par ce que Dieu a opéré pour elle, car c’est toujours Dieu qui justifieRomains 8. 33-34. Les portes vont donc s’ouvrir, mais d’abord, sans doute, s’élever pour qu’entrent le roi de gloire, le MessiePsaume 24. 7-10, et son peuple à sa suite. Mais, si la nation est bénie, c’est à chacun individuellement qu’il appartient de s’appuyer sur son Dieu et de se confier en lui. C’est pourquoi chacun est invité à se confier en l’Éternel, à tout jamais, en Jah, Jéhovah (Dieu, le Dieu de l’alliance), le Rocher dont l’œuvre est parfaiteDeutéronome 32. 4. Le cantique s’achève, comme la prière d’Anne1 Samuel 2. 10 et la louange de MarieLuc 1. 46-55, par cette pensée, chère au cœur du fidèle juif délivré, de l’abaissement du méchant et de l’élévation du juste, par la puissance et la miséricorde de Dieu.
Le résidu reconnaît maintenant que l’Éternel l’a conduit jusqu’à la délivrance par le “chemin du juste”. Là, il a appris comment Dieu réserve “de sains conseils pour les hommes droits… gardant la voie de ses saints” – c’est ainsi qu’il aplanit le sentier du juste. Il peut alors discerner “la justice et le juste jugement et la droiture, toute bonne voie” Proverbes 2. 6-9. C’est pourquoi, réalisant que les jugements qu’il subit sont envoyés par l’Éternel, il espère en lui. Il désire éprouver la puissance de son nom – celui du Dieu Sauveur – tout en se souvenant des délivrances passéesExode 15. 2, 3.
Quel contraste avec les habitants du monde (verset 9) ! Ce ne peut être que par les jugements que Dieu leur montre sa justice, car s’il use de grâce envers eux, ils s’endurcissent, refusent d’apprendre le bien et ne veulent pas voir la majesté de l’Éternel (verset 10). Un jour pourtant, ils devront voir ce que Dieu a fait pour son peuple, mais le temps du repentir sera passé.
Le fidèle exprime ici sa confiance en l’Éternel : c’est sur lui qu’il compte pour l’établissement des bénédictions à venir (la paix), et il reconnaît que les œuvres dont il peut se prévaloir ont été, en réalité, opérées pour lui par l’Éternel (verset 12). Il confesse son égarement passé, le temps de son esclavage où il appelait “mon maître” les dieux étrangers, les Baals, auxquels il était soumis (verset 13). Le temps de la délivrance est venu. Les leçons de l’épreuve ont amené le peuple à confesser le mal qui le séparait de Dieu et à le juger. Seul, le nom de l’Éternel sera désormais dans la bouche et dans le cœur du peuple délivré et béni. Les anciens dominateurs du peuple et la masse incrédule ne seront plus ; ils ne participeront pas au relèvement de la nation, on ne se souviendra plus d’euxOsée 2. 18, 19.
Mais l’Éternel peut maintenant bénir cette nation (verset 15) ; il est glorifié dans l’augmentation, dans le rassemblement des siens, comme en un autre temps il l’avait été en dispersant ceux qui l’avaient abandonné. Alors, le résidu confessera sa conduite passée, ses vains efforts pour accomplir par ses propres ressources les desseins de l’Éternel envers lui : tout a été vain ; dans leurs douleurs mêmes, ils n’ont enfanté que du vent ; les ennemis ne sont pas tombés.
En repassant l’histoire de son infidélité, le peuple s’est trouvé réduit au silence (verset 16). L’Éternel peut alors lui parler et c’est pour lui annoncer sa glorieuse délivrance. “Tes morts vivront…” Par ces paroles à la fois puissantes et affectueuses, l’Éternel réveille Israël. Il revendique pour lui ceux qu’il appelle “mes corps morts”. Cette expression ne désigne pas des personnes ayant cessé de vivre ; elle est une figure de la résurrection nationale du peuple1, si longtemps mort aux yeux de Dieu. Combien sera belle cette renaissance de “toute la maison d’Israël” Ézéchiel 37. 3-14, quand, au matin sans nuages, le soleil de justice se lèvera, ayant la guérison dans ses ailesMalachie 3. 20 ! La beauté du peuple rétabli répondra à la gloire de son roiPsaume 110. 3. Ce sera bien l’aurore d’un jour nouveau, l’aube du règne de Christ sur la terre.
Le chapitre s’achève par le jugement des habitants de la terre ; mais d’abord, par des paroles pleines d’affection, l’Éternel invite son peuple à se mettre à l’abri : “viens, mon peuple” (verset 20), jusqu’à ce que l’indignation soit passée. Tout le sang innocent répandu, caché par la terre, est comme remis au jour ; les meurtres, les violences sont rappelés : tout le mal va enfin recevoir son jugement par le Seigneur Jésus, l’homme que Dieu a destiné à cela, qui doit juger en justice la terre habitéeActes 17. 31.