Les captifs juifs emmenés lors de la déportation de Babylone sont retournés sur la terre d’Israël, sous le règne de Cyrus, roi de Perse2 Chroniques 36. 22, 23 comme l’avait annoncé le prophète JérémieJérémie 29. 10. Ils sont donnés ainsi comme un type historique du retour final de Jacob dans son pays, dans l’abondance des bénédictions de Dieu. Alors, au jour où l’Éternel lui donnera le repos, le peuple prononcera un “cantique sentencieux” – mot signifiant parabole ou proverbe – tant sera exemplaire la chute du roi de Babylone. Nous avons ici le pouvoir impérial de la fin, la quatrième bête décrite dans le livre de DanielDaniel 7. 1-8, 19-27, qui, par son alliance avec le pouvoir religieux, peut prendre le nom de BabyloneApocalypse 17. 5. Souvenons-nous d’ailleurs que le pouvoir impérial confié aux nations, est comparé à une statue unique dont Babylone est la tête d’or, et que tout l’ensemble sera brisé par “la pierre… détachée sans mains” Daniel 2. 31, 45.
L’oracle touchant Babylone réunit toutes les puissances de la fin qui entrent en conflit avec le Messie. Ces événements futurs sont considérés comme de loin, comme une vue d’ensemble.
Toutefois, un élément remarquable de ce temps est l’
Ésaïe nous montre donc le faux messie, comme en témoigne sa sentence : Tu ne seras pas réuni avec eux dans le sépulcre (verset 20) ; en effet, il doit être jeté vif dans l’étang de feu embrasé par le soufreApocalypse 19. 20.
Dans les versets 21 à 23, le prophète revient à la Babylone historique, dont il annonce le jugement et la destruction.
Enfin est annoncée la destruction de l’Assyrien prophétique, qui aura lieu non pas dans son pays, comme cela arriva au temps d’Ézéchias (37. 36-38), mais sur les montagnes d’Israël. La main de l’Éternel est maintenant étendue contre toutes les nations.
Sous le règne d’Achaz, les Philistins avaient pris plusieurs villes de Juda, car l’Éternel abaissa Juda à cause d’Achaz et de ses nombreux péchés2 Chroniques 28. 17-19. La mort d’Achaz signifiait-elle donc la défaite définitive de Juda qui avait autrefois frappé la Philistie (verset 29) ? Telle pouvait être la pensée de cette nation ennemie du peuple de Dieu. C’était oublier que “l’Éternel a fondé Sion” (verset 32) et que “la fondation qu’il a posée est dans les montagnes de sainteté. L’Éternel aime les portes de Sion” Psaume 87. 1, 2. Il châtie son peuple parce qu’il l’aimeProverbes 3. 12, mais quant aux nations, leur jugement sera d’autant plus sévère qu’elles auront été plus acharnées contre Israël. C’est pourquoi la racine de la Philistie mourra de faim et ses restes seront tués.
Une dévastation subite, en une nuit, va détruire Moab et ses villes fortes. L’humiliation, les pleurs, remplissent le pays ; même les gens armés crient. Cette détresse est telle qu’elle éveille la pitié d’Ésaïe (15. 5), qui connaît la bonté de l’Éternel. Pourtant, les rescapés de la dévastation doivent encore rencontrer le lion (symbolisant probablement les troupes de Juda) dans leur fuite, et connaître de nouvelles destructions (15. 9). Où est le temps où Moab, soumis à Israël, lui envoyait son tribut2 Rois 3. 4, 5 ? Qu’au moins Moab protège les exilés et les fugitifs – sans doute le résidu de Juda fuyant sous l’Antichrist (16. 3, 4). Qu’il considère que les temps de l’oppression prendront fin et que celui qui siégera dans la vérité, rendra à chacun selon ses œuvres.
Mais l’orgueil, la fierté, la rage contre le peuple de Dieu sont ce qui vaut à Moab un jugement tel qu’à nouveau Ésaïe en est ému au plus profond de lui-même (verset 11). Ces prédictions pour un temps futur s’achèvent par l’annonce d’un premier et proche accomplissement – dans trois ans (verset 14). Ces terribles jugements annoncés sur Moab ont suscité les compassions d’Ésaïe, expression de la pensée profonde de Dieu. Aussi ne sommes-nous pas surpris de lire, à la fin de la prophétie de Jérémie sur ce même Moab : “Je rétablirai les captifs de Moab à la fin des jours, dit l’Éternel” Jérémie 48. 47. Combien grande est la miséricorde de Dieu ! “S’il afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés ; car ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes” Lamentations de Jérémie 3. 32, 33.