Les chapitres 24 à 27 nous conduisent jusqu’au rassemblement des fils d’Israël qui viendront se prosterner devant l’Éternel à Jérusalem (27. 12, 13). Ainsi s’achève la deuxième division du livre. Ces quatre chapitres constituent un ensemble dans lequel sont mentionnés notamment les sept événements qui auront lieu “en ce jour-là” (24. 21 ; 25. 9 ; 26. 1 ; 27. 1, 2, 12, 13). Rappelons que “ce jour-là” désigne la courte période qui précède l’établissement du règne de mille ans. C’est pourquoi ce jour est si important dans la prophétie.
C’est par le récit de la complète dévastation de la terre et du peuple apostat d’Israël que s’ouvre le chapitre 24, mais l’Éternel étend son châtiment à l’armée d’en haut et aux rois de la terre (verset 21).
Tout d’abord le pays, le territoire d’Israël, est dévasté. Le jugement atteint toutes les classes du peuple et le disperse. Il s’étend aussi au “monde” (verset 4), au-delà des limites d’Israël. Toutefois, le prophète développe presque exclusivement ce qui touche à Israël, jusqu’au verset 14. C’est la parole de l’Éternel qui s’accomplit, car la terre est souillée par la désobéissance de ses habitants. Il s’agit ici d’un jugement annoncé presque au commencement de l’histoire de l’homme sur la terre par Énoch, le septième depuis AdamJude 14, 15. Il sera exécuté contre tous à cause de l’impiété de leurs œuvres et de leurs paroles.
Cependant, le résidu dispersé parmi les nations, du levant au couchant, glorifie l’Éternel (versets 13-16), car ces désolations annoncent sa délivrance, et déjà dans le pays, on chante : Gloire au juste ! Car l’Éternel a fait approcher sa justice pour délivrer Sion (46. 13). Pourtant, Ésaïe s’écrie encore une fois : “Malheur à moi” (verset 16). Certes, le jugement qui vient atteindra les “perfides” – le peuple apostat – mais ce sera un tel malheur que le cœur et les affections du prophète en sont touchés. Cela nous rappelle que le Seigneur Jésus a pleuré sur Jérusalem, en pensant au mal qui devait l’atteindreLuc 19. 41-44. Les fenêtres d’en haut sont ouvertes, non pour la bénédiction, mais pour le jugement (verset 18). La terre entière est secouée, car sa transgression pèse sur elle : la création, sous la servitude de la corruptionRomains 8. 21, participe à la tribulation et à l’angoisse de “toute âme d’homme qui fait le mal” Romains 2. 9.
Vient alors, dans les passages qui nous occupent, la première mention de “ce jour-là” (verset 21). La première des choses qui arrivera alors, sera la défaite, dans le ciel, du serpent ancien appelé diable et Satan, qui aura été précipité sur la terre avec ses angesApocalypse 12. 7-12. Puis, les rois de la terre seront châtiés : ils seront assemblés en prison jusqu’au jugement des morts qui aura lieu après “beaucoup de jours” – après le règne millénial – tandis que Satan aura été jeté dans l’étang de feu et de soufreApocalypse 20. 7-15.
Alors l’éclat de la gloire de l’Éternel entrant dans son règne sera tel que la lune et le soleil auront honte de leur propre lumière.
La louange par laquelle commence ce chapitre célèbre la fidélité de l’Éternel qui accomplit ses promesses envers son peuple (versets 1-3). Le résidu vient de sortir de la grande tribulation1 ; il raconte ce que l’Éternel a fait : la puissance de l’ennemi est détruite, ses grandes villes ne seront jamais rebâties, et même le système politique – la cité – que les nations ennemies d’Israël auront érigé, craindra l’Éternel après ces jugements.
Puis le résidu, qui se désigne lui-même comme “le misérable, le pauvre” (verset 4), se plaît à reconnaître ce que l’Éternel a été pour lui, comment il l’a abrité, protégé, délivré. Et maintenant commence le temps de la bénédiction, non seulement d’Israël, mais de tous les peuples (verset 6). Tous seront rassasiés et heureux en “cette montagne” qui est spirituellement, sinon en fait, la montagne de Sion, montagne de la grâce, mais aussi de la sainteté, où règne Christ, le roi oint par DieuPsaume 2. 6. C’est bien là qu’Israël sortira des ténèbres morales dans lesquelles il était. Ces ténèbres cachaient aussi aux nations la gloire de Dieu, ainsi que son amour, sa grâce et sa vérité.
C’est une joie pour nous de penser à la bénédiction à venir sur la terre : puissions-nous être plus sensibles au privilège que nous avons, de connaître maintenant la gloire de Dieu qui nous est révélée dans la face de Christ2 Corinthiens 4. 6.
Après son apparition en gloire avec tous ses saints ressuscités1 Thessaloniciens 4. 16, 17, le Seigneur Jésus recevra son peuple d’autrefois, Israël, et lui fera éprouver, sur la terre, la puissance de sa victoire sur la mort. Et, consolation parfaite, le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de ses affligés (verset 8). La même puissance qui créa les mondesHébreux 11. 3, la parole de Dieu, apportera ainsi paix et consolation, car “l’Éternel a parlé”.
Au chapitre précédent, nous avons vu les jugements de l’Éternel “en ce jour-là”. Ici, “ce jour-là” (verset 9) est un temps de joie pour ceux qui se sont attendus à leur Dieu. Le résidu se réjouit de voir l’accomplissement de son espérance : c’est ici notre Dieu. Son attente n’a pas été vaine ; la puissance de Moab, type de l’orgueil de l’homme pécheur, est entièrement abattue par la puissance souveraine de la main de l’Éternel. Tout est prêt pour le règne de Christ.