Les scènes de guerre et de jugement qui constituent la plus grande partie du chapitre précédent, rehaussent, par opposition, les bénédictions, la paix et le bonheur qu’apportent l’apparition de Christ et son règne sur la terre.
Le prophète a plusieurs fois montré combien faible et peu nombreux sera le résidu qui doit revenir. Mais, pour introduire le Messie, il emploie la figure d’un rejeton du tronc d’Isaï, contraste saisissant avec la grandeur apparente de l’Assyrien qu’il compare à une forêt (10. 18). Remarquons qu’il est parlé du tronc d’Isaï, et non de David, car la lignée royale était retournée à la petitesse d’où elle avait été tirée. En effet, la descendance royale était parmi les pauvres, les ignorés du peuple, lors de la naissance du Seigneur Jésus, et déjà, ceux qui méprisaient ou haïssaient David, l’appelaient “le fils d’Isaï” 1 Samuel 20. 27, 31 ; 25. 10. Mais si cela ne peut surprendre ceux qui, par la foi, comme Siméon en son tempsLuc 2. 25-32, ont discerné dans le petit enfant né à
Une branche de ses racines fructifiera : l’Esprit de Dieu dirige encore nos regards vers celui qui fut appelé “
C’est bien le règne de Christ sur la terre qui est annoncé, comme le confirme la fin du verset 4, repris en 2 Thessaloniciens 2. 8, montrant que non seulement le grand ennemi en dehors des frontières d’Israël, l’Assyrien, est jugé (chapitre 10), mais que l’ennemi du dedans, celui qui siège à Jérusalem, le “méchant” reconnu par le peuple apostat1, sera aussi détruit.
Ceint de justice et de fidélité, Christ donnera à son royaume un repos et une paix incomparables ; la création qui aujourd’hui “soupire et est en travail”, délivrée de la servitude de la corruption, jouira de la liberté de la gloire des enfants de DieuRomains 8. 22, 21, car la terre sera pleine de la connaissance de l’Éternel. Les nations aussi viendront se réjouir avec le peuple de DieuRomains 15. 10-13 ; la racine d’Isaï, comme une bannière des peuples pour les rassembler, se tiendra là pour leur bénédiction (verset 10).
En ce jour-là, “le Seigneur mettra sa main encore une seconde fois” – la première ayant été l’Exode au temps de MoïseExode 3. 20 ; 7. 4 – pour rassembler tout son peuple. Juda et Éphraïm seront enfin unis et en paix. L’Éternel préparera pour son peuple le chemin du retour, avec autant de puissance, quoique d’une manière et en des lieux différents, que lors de sa sortie d’Égypte.
C’est par une action de grâces que s’achève cette première subdivision du livre d’Ésaïe. Nous y trouvons deux parties introduites par l’expression “en ce jour-là”.
La première exprime la joie d’Israël ; non seulement l’Éternel a détourné de lui sa colère, mais il a aussi consolé son peuple, “comme quelqu’un que sa mère console” (66. 13). Israël peut dire : Dieu est mon salutExode 15. 2, salut fondé sur la connaissance de Dieu, à la fois dans son existence absolue – Jah – mais encore reconnu comme l’Éternel, le Dieu de l’allianceExode 6. 2-4 – Jéhovah – qui est maintenant la force et le cantique de ceux qu’il a sauvés. Il ne reste plus que la joie de puiser aux fontaines du salut, mais que peut-être cette joie, sinon la connaissance du Sauveur ?
La seconde partie de cette louange (verset 4) invite tous les peuples à se joindre aux cantiques et à la joie de Sion, objet des soins et siège de la présence au milieu d’elle, du Saint d’Israël. En voyant une telle délivrance et une telle joie, nous pouvons bien dire, avec la parole même de Dieu : “L’Éternel, son Dieu, est avec lui, et un chant de triomphe royal est au milieu de lui !” Nombres 23. 21