Ce chapitre continue le sujet du précédent. Les jugements qui ôteront l’orgueil et la méchanceté de l’homme sont d’abord prononcés contre Jérusalem et Juda que leur proximité de Dieu rend plus responsables que les nations. Ce principe s’applique aussi à la chrétienté pour laquelle “le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu” 1 Pierre 4. 17, 18.
Soulignons les principaux caractères des jugements annoncés :
Dans la confusion à venir, même celui qui aura conservé quelque apparence de dignité – il a un “manteau” – refuse de dominer sur une telle ruine, dans la conscience qu’il a de ne pouvoir ni guérir ni nourrir le peuple (verset 7).
Nous avons ensuite (verset 8) le portrait moral des habitants de Jérusalem et de Juda. Chose significative, leur langue, un “arc de mensonge” Jérémie 9. 2, 7, et leurs actions, sont contre l’Éternel, pour “braver les yeux de sa gloire”. Ils se révoltent contre celui dont les yeux sont trop purs pour voir le mal et qui ne peut contempler l’oppressionHabakuk 1. 13.
Ils sont ainsi les artisans de leur propre mal. Malheur à eux ! Mais, le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est justeGenèse 18. 25 ?
Qu’arrivera-t-il au petit résidu, au petit nombre de ceux qui craignent l’Éternel au milieu de la masse infidèle ? L’Éternel a une parole pour eux : le bien leur arrivera (verset 10). Venant comme une parenthèse au milieu de la description du mal de Jérusalem et de Juda, ces quelques paroles d’encouragement témoignent du soin que l’Éternel prend de ceux qui lui sont fidèles et nous font comprendre combien ils lui sont précieux.
Alors, d’une manière touchante, l’Éternel rappelle que, si misérable qu’il soit, Israël est son peuple et il compatit avec lui en voyant le mal qui lui est fait (verset 12). Des enfants l’oppriment – il s’agit de ceux qui sont dépourvus d’expérience et de maturité et qui pourtant imposent leur loi ; des femmes le gouvernent – dont l’état moral est dépeint peu après.
Ces choses laisseraient-elles l’Éternel indifférent ? Dans ces deux mots : Mon peuple ! il exprime tout son amour tandis qu’il constate l’égarement d’Israël. C’est pourquoi l’Éternel se tient encore là pour plaider et juger ceux qui ont entraîné son peuple loin de lui et l’ont dépouillé.
Puis vient la description de la folie des filles de Sion (verset 16). Leurs vêtements, leur tenue, leurs bijoux les différencient à l’évidence des femmes pieuses et fidèles, des “saintes femmes qui espèrent en Dieu” 1 Pierre 3. 3-6 et dont la parure ne consiste pas en beaux vêtements. Peut-être dira-t-on que ces choses ont peu d’importance. Nous répondons que si Dieu nous en parle, nous avons à y prendre garde ; de plus, ces vêtements reflètent l’état moral de celles qui les portent.
L’Éternel juge toutes ces vanités : à leur place, il y aura flétrissure au lieu de beauté. Ajoutons que les principes exposés ici par le prophète trouvent sans peine leur application à notre époque. Que celui, celle, qui a des oreilles écoute…
D’ailleurs, était-ce le temps de se parer ainsi alors que les hommes allaient tomber par l’épée et devenir si peu nombreux que les femmes seraient prêtes à payer n’importe quel prix pour être appelées du nom d’un mari (4. 1) ?
Et voici qu’avec Ésaïe nous pouvons contempler la scène de beauté, de gloire et de grâce qui suivra l’accomplissement de tous les jugements. Le
Quel contraste avec les scènes précédentes, de corruption et de mort ! Le Germe parle de vie, de la vie de résurrection, abondant en fruit pour Dieu. Il nous parle de Christ mort et ressuscité et glorifié. Jusqu’ici nous avons vu Christ comme « l’Éternel juge » ; maintenant nous le voyons comme homme, “fruit de la terre pour magnificence et pour ornement, pour les réchappés d’Israël” (verset 2) et le résidu en Sion et le reste de Jérusalem sera appelé saint. Toute cette œuvre aura été accomplie par le Seigneur qui nettoiera “la saleté des filles de Sion…”
Quel contraste entre Israël qui méritait le nom de “peuple de Gomorrhe” et le peuple lavé par l’esprit de jugement et de purification.
Quand le Seigneur aura purifié Jérusalem (verset 4), un “germe de l’Éternel” – c’est-à-dire Christ révélé comme homme, fruit de la terre, ayant la vie en lui-même – apparaît pour les rescapés d’Israël. Chaque demeure en Sion, chaque assemblée du peuple, sera un petit tabernacle et, comme à la sortie de l’Égypte, sera couverte et éclairée par la nuée et la flamme de feu.
Quel encouragement trouveront dans la parole prophétique, ceux qui connaîtront ces jours d’épreuve tels qu’il n’y en a jamais eu de semblablesMarc 13. 19, 20 !