La fin de la prophétie (chapitre 12) continue le sujet déjà traité, à savoir l’histoire des empires des nations, vue du côté de l’orient. L’Esprit de Dieu présente, en conclusion, la position finale d’Israël, et laisse entrevoir sa bénédiction future.
Trois sujets sont d’abord présentés : (1) l’activité de Michel l’archange, (2) la détresse du peuple de Dieu, (3) sa délivrance.
D’abord l’action de Micaël, le grand chef, est soulignée. L’archange agit maintenant de façon plus directe et plus énergique en faveur de la nation confiée par Dieu à ses soins. Chronologiquement, “ce temps-là” (verset 1), où agit Michel se situe au moment du combat dans le ciel entre les puissances divines et sataniquesApocalypse 12. 7-9. La grande fureur de Satan, jeté du ciel sur la terre, se déchaîne maintenant sur les habitants de la terre, et sur le peuple de Dieu en particulierApocalypse 12. 13-17. Ce sera une consolation pour les fidèles de la fin de savoir que leur Dieu les entoure d’une protection angélique au milieu de leur terrible épreuve.
Ce temps de détresse, unique dans les annales de l’humanité, n’est mentionné que trois autres fois dans l’ÉcritureJérémie 30. 7 ; Matthieu 24. 21 ; Marc 13. 19. Cette épreuve suprême commence au milieu de la dernière semaine prophétique, lorsque l’abomination de la désolation est placée dans le lieu saint, comme le précise formellement le Seigneur à ses disciples. La durée de l’épreuve est celle de la demi-semaine (d’années), soit :
(1) trois ans et demi : un temps (déterminé), des temps (déterminés) et la moitié d’un temps (7. 25 ; 12. 7) ; (2) : quarante-deux moisApocalypse 13. 5 ou (3) : mille deux cent soixante joursApocalypse 11. 3 ; 12. 6. Satan est l’instigateur de cette détresse, mais ses trois instruments sont : l’Antichrist (l’oppression religieuse), la bête romaine (l’oppression politique occidentale) et le roi du Nord (l’oppression politique orientale). Tous se liguent pour faire la guerre à Dieu et détruire ses élus.
Lorsque tout espoir est perdu à JérusalemÉsaïe 29. 3-6, Dieu délivre ses élus sur la terre (le peuple de Daniel), ceux qui sont écrits dans le livre. Ils héritent du royaume qui leur est préparé dès la fondation du mondeMatthieu 25. 34. En contraste, les saints célestes ont été élus en Christ avant la fondation du mondeÉphésiens 1. 4. Les deux tribus de Juda et de Benjamin (appelées JacobJérémie 30. 7), coupables de la mort de leur Messie, ont traversé cette détresse, et un résidu en est délivré.
Mais Dieu n’oublie pas pour autant les dix autres tribus d’Israël (appelées Éphraïm) dispersées depuis longtemps parmi les nations2 Rois 17. 6, 23. Leur retour dans la terre promise sera l’occasion du jugement des incrédules au milieu d’ellesÉzéchiel 20. 38, tandis que les élus seront épargnés pour la bénédiction du règne (verset 2).
Il convient d’être très attentif aux expressions de l’Écriture. Le “réveil” de ceux qui “dorment dans la poussière” n’est pas une résurrection des corps d’hommes déjà morts1. C’est une image de la résurrection nationale du peuple d’Israël qui retrouvera alors son identité collective perdue, selon la prophétie d’ÉzéchielÉzéchiel 37. 1-102. Israël étant à nouveau reconnu comme un peuple, Dieu opérera alors un jugement sélectif pour séparer les méchants (objet d’opprobre et d’une horreur éternelle) et les justes (qui ont la vie de Dieu, “la vie éternelle”). C’est une scène de jugement qui concerne Israël, sur laquelle peu de détails sont donnés. Elle est comparable à la moisson des nationsMatthieu 13. 30, et au jugement des vivants, qui la suivra, immédiatement avant le règne de ChristMatthieu 25. 31-46. Il ne peut pas s’agir ici d’une résurrection des corps, car les deux résurrections corporelles (de vie et de jugement) ne sont pas simultanées ; elles sont séparées par la durée du règne millénaire. Les fidèles en Israël jouiront pendant la période millénaire de la “vie éternelle”, non pas comme les chrétiens, mais selon la révélation que Dieu fera de lui-même à son peuple dans cette dispensationPsaume 133. 3.
Les sages avaient enseigné la justice à la multitude3. Leur service, déjà mentionné (11. 33), s’accomplira de la part du Messie, le vrai serviteur de l’Éternel : “Par sa connaissance4, mon serviteur juste enseignera la justice à plusieurs” Ésaïe 53. 11.
Leur récompense future sera de briller comme la splendeur de l’étendue, et comme les étoiles (symbole d’une autorité subordonnée). Ainsi, Dieu revêtira de l’éclat de sa faveur ceux qui auront été fidèles pendant ce temps de rébellion et de détresse.
Une promesse comparable est faite aux justes dans la parabole de l’ivraie et du bon grain : “Alors, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père” Matthieu 13. 43. Les justes participent ainsi au bonheur du royaume céleste.
Daniel reçoit instruction de cacher les paroles de cette prophétie, jusqu’à son accomplissement, qui est pour le “temps de la fin”. Ce temps est caractérisé par l’instabilité des hommes et leur acharnement à vouloir tout sonder. N’est-il pas clair que nous y sommes maintenant arrivés ? Pour nous, “le temps est proche”, comme disait l’ange à l’apôtre JeanApocalypse 22. 10, de sorte que les prophéties de l’Apocalypse ne sont pas scellées pour nous ; et, par grâce, le Saint Esprit nous permet en même temps de comprendre quelque chose des révélations confiées à Daniel. Que, par la parole prophétique, le Seigneur réveille nos cœurs à l’imminence de son retour, le terme de notre attente !