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Apocalypse
Sondez les Écritures - 5e année

Apocalypse 13. 11-18

Les principaux acteurs de la crise finale

2. Les deux Bêtes (2)

La Bête qui monte de la terre

La première Bête est un chef politique qui a surgi de la mer des peuples en état d’agitation et de confusion. Elle a suscité l’admiration générale de tous et exerce sa domination sur toutes les nations. Un nouveau chef (une autre Bête) surgit alors au sein de ce nouvel ordre organisé (la terre) ; il affirme progressivement sa puissance, en association étroite avec la première Bête. Ce sera sans doute un Israélite, car le pays d’Israël est aussi fréquemment désigné par “la terre”. De plus, cette seconde Bête est appelée plus loin le faux prophète (19. 20). Cette appellation est en relation avec Israël, non avec les nations : “Or il y a eu aussi de faux prophètes parmi le peuple (Israël), comme aussi il y aura parmi vous de faux docteurs” 2 Pierre 2. 1.

  • Son aspect : un seul trait est signalé ; elle a deux cornes comme un agneau. En contraste avec la fière apparence de la première Bête, la seconde paraît humble, mais c’est pour mieux séduire. Tout le monde craint et admire la première ; la seconde séduit tous ceux qui habitent sur la terre. Elle se présentera, dans une période d’extrême perplexité, comme le sauveur du monde. C’est le premier des traits qui permettent d’identifier ce personnage avec l’Antichrist11 Jean 4. 3, “l’homme de péché”, “l’inique” 2 Thessaloniciens 2. 3, 8.
  • Son discours : elle ressemble à un agneau, mais elle parle comme un dragon. Elle cherche à imiter certains caractères de Christ, l’Agneau de Dieu, mais ses paroles montrent son origine et sa nature. Jésus a dit de lui-même : “Celui que Dieu a envoyé parle les paroles de Dieu” Jean 3. 34. Et il a averti de la venue de l’Antichrist en disant : “Moi, je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez” Jean 5. 43. Et encore, au sujet du diable : “Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur” Jean 8. 44. La séduction et la tromperie caractérisent toutes ses actions. Si elle ne paraît pas rechercher le pouvoir pour elle-même, elle déploie une activité prodigieuse pour affermir la domination de la première Bête dont “la plaie mortelle a été guérie”. Cette seconde Bête exploite ce “miracle” pour inciter, voire contraindre tous les hommes à se prosterner devant la première Bête, en les persuadant que celle-ci a “repris vie”. Elle exerce en fait tout le pouvoir de celle-ci dans la période qui suivra cette “résurrection”.
  • Ses actions : elle fait elle-même de grands miracles par lesquels elle cherche à convaincre les hommes qu’elle dispose de la puissance divine ; en particulier, comme autrefois Élie, elle fait descendre sur la terre le feu du ciel. À ses actions – les miracles de mensonge – on peut reconnaître, dans cette Bête qui monte de la terre, “l’inique… duquel la venue est selon l’opération de Satan, en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge et en toute séduction d’injustice” 2 Thessaloniciens 2. 8-10. Elle pousse les hommes à faire une image de la première Bête et elle donne la respiration et l’usage de la parole à cette image2. Elle persécute jusqu’à la mort ceux qui ne veulent pas adorer cette image. Elle leur impose de porter sur la main droite ou sur le front la marque de la Bête, marque sans laquelle personne ne peut acheter ou vendre. Cela aurait pu paraître irréalisable il y a quelques dizaines d’années, or il est déjà techniquement possible3 que cela puisse être rapidement imposé. N’a-t-on pas vu, au cours de la seconde guerre mondiale, un pouvoir politique obliger les Juifs à porter une marque distinctive ? Déjà tout se prépare pour qu’aient lieu ces événements. Et pour nous chrétiens, c’est aussi un avertissement ; car avant que tout cela n’arrive, le Seigneur va venir pour prendre les siens auprès de lui1 Thessaloniciens 4. 16.
  • Le nombre de la Bête : 666, mentionné au verset 18, est peut-être l’indication prophétique la plus connue, celle qui a suscité le plus de spéculations pour essayer de reconnaître le personnage ainsi annoncé. On a cherché à l’identifier successivement et à tort, à la plupart des grands tyrans du passé. Gardons-nous des spéculations4 ; nous devons penser que l’intelligence nécessaire sera donnée au moment utile aux fidèles de ce temps-là. Cependant nous pouvons discerner une signification morale dans la triple répétition du chiffre 65. Elle paraît évoquer l’effort de Satan pour susciter et faire prévaloir un “surhomme” contre Christ, sans jamais parvenir à ses fins.

Notes

1Bien que le terme consacré par l’usage en français soit Antéchrist, nous préférons employer l’orthographe Antichrist, comme le font plusieurs traductions. Le mot original signifie en effet : “contre Christ”, alors que le terme Antéchrist peut laisser supposer que ce personnage le précéderait.
2Donner la respiration ou l’usage de la parole, n’est pas donner la vie – ce qui demeure une prérogative divine. Cela pourrait être le résultat d’une supercherie technique, concevable aujourd’hui, mais paraît plutôt attribué à la puissance diabolique dont dispose la Bête.
3Autre exemple dans l’Apocalypse : au chapitre 11, les peuples de toute la terre doivent voir les corps des deux témoins mis à mort par la Bête, exposés publiquement à Jérusalem, et assister à leur résurrection. Ce qui paraissait autrefois impossible est maintenant banal.
4Simplement à titre d’exemple, indiquons que le nombre attribué au mot Lateinos (Latin, qui peut désigner la Bête comme chef de l’Empire Romain) par le mode de calcul grec donne 666. La somme des valeurs des chiffres romains I, V, X, L, C, D est aussi égale à 666, mais cela n’a rien de convaincant.
5Le chiffre 7 est dans l’Écriture fréquemment le symbole de la plénitude divine ; alors que 5 (comme 10) évoque les limites humaines (cinq doigts, cinq orteils). Or, un fils du géant Goliath avait “six doigts aux mains et six orteils aux pieds, en tout vingt-quatre” (2 Samuel 21. 20).

Apocalypse 13

11Et je vis une autre bête montant de la terre ; et elle avait deux cornes semblables à un agneau ; et elle parlait comme un dragon. 12Et elle exerce tout le pouvoir de la première bête devant elle, et fait que la terre et ceux qui habitent sur elle rendent hommage à la première bête dont la plaie mortelle avait été guérie. 13Et elle fait de grands miraclesa, en sorte que même elle fait descendre le feu du ciel sur la terre, devant les hommes. 14Et elle séduit ceux qui habitent sur la terre, à cause des miraclesa qu’il lui fut donné de faire devant la bête, disant à ceux qui habitent sur la terre de faire une image à la bête qui a la plaie de l’épée et qui a repris vie. 15Et il lui fut donné de donner la respirationb à l’image de la bête, afin que l’image de la bête parle même, et qu’elle fasse que tous ceux qui ne rendraient pas hommage à l’image de la bête soient mis à mort. 16Et elle fait qu’à tous, petits et grands, et riches et pauvres, et libres et esclaves, on leur donne une marque sur leur main droite ou sur leur front ; 17et que personne ne peut acheter ou vendre, sinon celui qui a la marque, le nom de la bête, ou le nombre de son nom. 18Ici est la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence compte le nombre de la bête, car c’est un nombre d’homme ; et son nombre est 666.

Notes

alitt. : signes.
bou : le souffle.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)