La période de l’Église qui s’écoule entre l’élévation de Christ et l’enlèvement des saints est passée sous silence puisque ces deux événements sont réunis dans l’enlèvement de l’enfant (verset 5). Pendant tout ce temps, les relations de Dieu avec son peuple sont interrompues. Ensuite, l’histoire d’Israël (la femme) reprend au moment où “le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert” (11. 19). Privé du Messie dont la domination terrestre est différée, le résidu juif a sa place préparée dans le désert où il sera nourri et préservé pendant les 1260 jours de la grande tribulation, qui se terminera par l’apparition glorieuse de Christ, le Roi d’Israël.
Nous sommes loin de comprendre l’importance et l’enjeu des combats que se livrent entre elles les puissances spirituelles. La Parole lève quelquefois le voile sur ce domaine, notamment en Daniel 10. 13-21, ici, et en Jude verset 9. Dans ces trois passages, l’archange Michel est désigné comme le chef des anges qui combattent, en faveur d’Israël, contre la puissance spirituelle de méchanceté : Satan lui-même et ses anges. Ceux-ci cherchent par tous les moyens à s’opposer aux desseins de Dieu. Sur la terre, Satan n’emploie pas toujours la force ; il réussit à entraîner les hommes par la séduction ; dans le ciel il ne peut pas séduire, il n’a que sa force, mais c’est un ennemi vaincu. Il n’est pas dit qu’il soit vaincu par Michel et ses anges, mais “il ne fut pas le plus fort”. Son grand vainqueur, c’est Christ qui l’a vaincu jusque dans sa forteresse en entrant dans la mort, “afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort” Hébreux 2. 14.
Plusieurs seront peut-être surpris que la Bible parle de Satan agissant au ciel, à cause de l’imagerie populaire qui le représente comme le maître de l’enfer. Or l’Écriture nous montre que Satan a accès au ciel, et qu’il se promène partout sur la terreJob 1 ; Éphésiens 6. 12. Satan doit être précipité sur la terre pour peu de temps (versets 9-12) avant d’être “lié dans l’abîme” pour mille ans, puis délié (20. 2) et enfin jeté dans “l’étang de feu et de soufre” (l’enfer). Satan n’est pas actuellement en enfer, où d’ailleurs, personne ne se trouve encore. Quand il y sera jeté, après les mille ans, ce sera, non pour y dominer, mais pour être tourmenté éternellement (20. 10).
Le combat dans le ciel a pour conséquence que Satan et ses anges n’y ont plus leur place. Ils sont alors précipités sur la terre. C’est le signe que le dénouement des voies de Dieu envers la terre approche. Une grande voix dans le ciel le proclame : “Maintenant est venu le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et le pouvoir de son Christ”. Une activité permanente de Satan est alors révélée : “l’accusateur de nos frères qui les accusait devant Dieu jour et nuit”. Satan, “le serpent ancien”, a été l’instigateur du péché au commencement. Il pousse les hommes à pécher tout en essayant de bannir de leur conscience la notion de péché ; mais il accuse les saints jour et nuit devant Dieu. Deux autres exemples de cette activité d’accusateur sont révélés : contre JobJob 1. 9-12 et contre JoshuaZacharie 3. 1. L’activité de Satan est l’opposé de celle de Christ qui est notre “avocat auprès du Père” 1 Jean 2. 1, “qui aussi intercède pour nous” à la droite de DieuRomains 8. 34 ; Hébreux 7. 25. Puissions-nous être aussi des intercesseurs plutôt que des accusateurs !
Sont désignés par “nos frères”, ceux qui ont souffert pour le témoignage de Jésus, pendant tout le temps d’épreuve décrit dans les chapitres 6 à 11. Ils ont vaincu Satan, non de leur propre force, mais “à cause du sang de l’Agneau”, car ils sont au bénéfice de l’œuvre de Christ à la croix et “à cause de la parole de leur témoignage”, parce qu’ils ont fidèlement rendu témoignage par la Parole, même au prix de leur propre vie.
Dès que Satan et ses anges ont été précipités du ciel sur la terre, la joie est proclamée dans le ciel pour tous ceux qui y habitent. Mais le malheur est prononcé sur la terre et la mer1 à cause de la fureur de Satan qui va agir avec violence, mais pour peu de temps.
Ne pouvant s’en prendre directement à Christ qui l’a vaincu et qui est monté au ciel, Satan persécute la femme (le résidu juif) qui s’enfuit au désert, au lieu préparé pour sa préservation pendant la grande tribulation (comp. versets 6 et 14). Le serpent, identifié avec le dragon (comp. versets 15 et 16), essaie en vain d’engloutir le peuple juif en envoyant contre lui les hordes de la puissante armée de l’Assyrien (le fleuve, le fléau qui inonde) Ésaïe 28. 15 ; Daniel 11. 40. Mais en vain, car cette armée est détruite sans avoir combattu, comme engloutie par la terre qui s’ouvre avant qu’elle puisse atteindre sa proie. Irrité par cet échec, le dragon se tourne alors contre le résidu juif qui rend un puissant témoignage lors des persécutions de la grande tribulation. Il est l’objet d’une haine particulière de Satan et de ses agents.