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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 6 - 7. 1

Les épreuves et le dépouillement du serviteur

La quatrième subdivision (chapitre 6 et 7) termine la première division de l’épître. Elle traite de trois sujets :

  • le trouble et les épreuves de Paul, qui peuvent être plus généralement ceux de tout serviteur fidèle (6. 1-10),
  • la sainteté pratique indispensable pour que le serviteur soit agréé par son divin Maître (6. 11 à 7. 1),
  • les exercices de Paul, plus spécifiquement liés à l’état des Corinthiens (7. 2-16).

Dans toute cette partie de l’épître, on voit encore la faiblesse personnelle du serviteur. Mais il éprouve la puissance de Dieu en grâce qui, non seulement le soutient, mais lui fait produire le fruit de la justice. La souffrance et les épreuves donnent occasion à ce secours qui serait inutile si tout était facile. Il n’y aurait plus d’exercice de foi, ni de victoire à remporter. Certainement tout arrive pour le bien et le développement spirituel du serviteur. Paul est l’exemple par excellence de tout ce qui peut arriver à l’enfant de Dieu. A notre époque, cet exemple est souvent mal compris, peu apprécié et quelquefois même désapprouvé.

1. Les souffrances du serviteur (1) : 6. 1-13

Recevoir la grâce : verset 1

Il est question ici d’une collaboration de l’apôtre à l’œuvre de Dieu, en fait avec Dieu lui-même. Il l’avait signalée plus nettement dans la première épître : “Nous sommes collaborateurs de Dieu” 1 Corinthiens 3. 9. C’est là une notion importante. Nous sommes tous appelés à coopérer à cette grande œuvre de l’évangile, ne serait-ce que par nos supplications (1. 11), ou notre hospitalité3 Jean 8. La maison de Stéphanas était un modèle en cela1 Corinthiens 16. 15.

De quelle œuvre est-il question (verset 1) ? De l’œuvre de la réconciliation.

L’expression : “recevoir la grâce de Dieu en vain”, peut s’appliquer aux deux catégories de personnes qui étaient à Corinthe.

Quelques-uns avaient la profession chrétienne sans posséder la vie divine. Paul parlera même plus loin de faux apôtres et de ministres de Satan (11. 13, 15). Pour ceux-là, c’était en vain que la grâce de Dieu leur avait été prêchée. Mis en présence de l’évangile, ils avaient “goûté du don céleste” Hébreux 6. 4, mais sans être délivrés de leurs péchés. La citation d’Ésaïe (verset 2) donne à penser qu’il s’agit plutôt de la réception initiale de la grâce.

Au contraire, la plupart d’entre eux, à Corinthe, avaient la faveur immense d’avoir été vraiment réconciliés avec Dieu. Mais pour ces croyants authentiques (comme pour chacun de nous) la grâce aurait été reçue en vain si elle n’avait pas eu d’effet dans leur vie quotidienne. Paul se donne lui-même en exemple, lorsqu’il écrit : “Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis ; et sa grâce envers moi n’a pas été vaine, mais j’ai beaucoup travaillé” 1 Corinthiens 15. 10.

Le jour du salut : verset 2

Nous avons donc la responsabilité de ne pas mépriser la grâce de Dieu pour ne pas en perdre le bénéfice. Mais en même temps, cette grâce vient à notre secours pour que nous ne manquions pas à notre responsabilité. La parole de l’Éternel, citée par le prophèteÉsaïe 49. 8, confirme cette ressource.

Israël avait bien reçu, autrefois, la grâce de Dieu, mais en vain. Et son endurcissement a donné occasion à Dieu d’accorder sa grâce aux nations en un temps agréé1. Et ce temps agréé (ce temps favorable) sera plus tard la part d’Israël. Mais pour l’heure, le salut est annoncé aux nations : c’est maintenant le jour du salut.

Quand le Seigneur, dans la synagogue de Nazareth, a choisi de lire le prophète en évoquant “l’an agréable du Seigneur” Ésaïe 61. 1, 2, il a ajouté : “Cette écriture est accomplie, vous l’entendant” Luc 4. 21. C’était le début de cette ère de grâce dans laquelle nous sommes encore. Mais il se garde bien de lire la suite du passage qui évoque le jour de la vengeance de Dieu. Ce jour, Dieu en soit béni, était remis à plus tard.

La conduite du serviteur : verset 3

Paul, une fois de plus, revient sur une notion qu’il estime importante. Que pense-t-on de sa marche (4. 2 ; 5. 12) ? C’est en effet par sa conduite, exemplaire, soigneuse, irréprochable, qu’il donnera du poids à son message. Elle servira de pierre de touche pour la valeur et la crédibilité de l’évangile qu’il annonce. Il portait, pourrait-on dire, les chaussures de la préparation de l’évangile de paixÉphésiens 6. 15. Une marche répréhensible apporte inéluctablement du blâme sur le ministère.

Lors de la navigation à voile, un principe vital pour les bâtiments était celui-ci : plus il y a de voilure, plus il faut de lest. Ce qui revient à dire que plus on est connu (la voilure), plus la marche doit être exempte de critique (le lest). Les porteurs d’une bonne nouvelle doivent avoir une bonne conduite.

Le creuset de l’épreuve : versets 4-10

L’apôtre montre ses relations avec Dieu dans les deux sens. D’abord du haut en bas (de Dieu vers son serviteur) : il attendait le secours et une énergie intérieure pour réaliser cette grande patience dans les épreuves. Il s’en remettait à Celui qui juge justement1 Pierre 2. 23. Car précisément ses relations de bas en haut (du serviteur vers Dieu) le poussaient à rendre compte de tout à son Maître céleste.

Dans ces lignes, deux prépositions : “par” et “dans” sont utilisées vingt-deux fois, traduisant le même mot grec qui a les deux sens. Les qualités du serviteur sont manifestées à l’occasion du service (par), et celui-ci s’accomplit dans une ambiance hostile (dans). Nous rencontrons aussi huit fois le mot “comme” (versets 9, 10) qui signifie “en tant que”.

La patience et les épreuves : versets 4, 5

La première qualité requise est la patience dont il sera encore question plus loin (12. 12). Le mot employé exprime une double notion de patience et d’endurance. Cette vertu nécessite une grande humilité et suppose le secours du “Dieu de patience et de consolation” Romains 15. 5. Elle se rapproche beaucoup de la longanimité (verset 6).

La patience s’exprime plutôt à l’égard des circonstances et la longanimité à l’égard des personnesÉphésiens 4. 2.

L’apôtre fixait les yeux sur le chef et le consommateur de la foi, qui a enduré la croix, ayant méprisé la honteHébreux 12. 2. La patience de Paul était mise à l’épreuve à travers ses circonstances et ses souffrances. Il donnera plus loin des détails saisissants (chapitre 11) ; mais, dès maintenant, il en mentionne neuf, associées en trois groupes de trois :

  • 1. Les circonstances générales (tribulations, nécessités, détresses) :
  • Les tribulations auxquelles il aurait pu se soustraire, sont acceptées comme permises par Dieu.
  • Les nécessités ne peuvent être évitées et sont permanentes1 Thessaloniciens 3. 7 ; Philippiens 4. 12. Elles font seulement appel à la dépendance.
  • Les détresses (12. 10), jumelées aux nécessités, conduisent à une situation humainement désespéréeRomains 8. 35. Un seul cri peut être poussé : “Jusques à quand Seigneur ?” Le roi David, avant Paul, avait connu de telles situationsPsaume 13. 2.
  • 2. Les souffrances particulières (coups, prisons, troubles) :

Ce sont des souffrances plus précises, infligées par les hommes et de plus en plus douloureuses.

  • Les coups font allusion au fouet.
  • Les prisons. Pour Paul, en l’occurrence, la prison était plus frustrante pour le travail. Mais Satan fait une œuvre qui le trompePhilippiens 1. 12-14 ; Proverbes 11. 18. L’apôtre reparlera de ces choses (chapitre 11) pour préciser leur répétition et en dresser un bilan, certes provisoire, car sa course terrestre à cette époque est loin d’être achevée.
  • Les troubles, enfin. Rien n’est plus effrayant qu’une foule en furie. C’est l’anarchieActes 14. 19 ; 16. 22 ; 19. 28 ; 21. 27-36.
  • 3. Les peines dans le travail (travaux, veilles, jeûnes) :

Le troisième groupe de circonstances parle des épreuves liées directement à son ardeur au travail. Là aussi elles sont par rang de gravité.

  • Les travaux. Quelle activité que celle de Paul dans les choses spirituelles et matérielles !
  • Les veilles. Ses travaux sont souvent nocturnes, d’où les veilles pour subvenir à ses besoins et à ceux des autresActes 20. 33-35.
  • Les jeûnes. Enfin, il y avait aussi les jeûnes involontaires par manque de moyens et de temps. Peu de sommeil, beaucoup de travail, frugalité, comment résister ?

La conscience de sa position devant le Seigneur lui fait dominer les circonstances qui ne mettaient pas en cause sa foi dans les ressources d’en haut.

Notes

1Le début de cette prophétie d’Ésaïe (49. 7) est cité par Paul à Antioche de Pisidie (Actes 13. 47) pour révéler l’appel céleste de Dieu adressé aux nations.

2 Corinthiens 6

1Or, travaillant à cette même œuvrea, nous aussi, nous exhortons à ce que vous n’ayez pas reçu la grâce de Dieu en vain ; 2 (car il dit : “Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru”b. Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut) 3– ne donnant aucun scandale en rien, afin que le service ne soit pas blâmé, 4mais en toutes choses nous recommandant comme serviteurs de Dieu, par une grande patience, dans les tribulations, dans les nécessités, dans les détresses, 5sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes, 6par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, 7par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de justice de la main droite et de la main gauche, 8dans la gloire et dans l’ignominie, dans la mauvaise et dans la bonne renommée ; comme séducteurs, et véritables ; 9comme inconnus, et bien connusc ; comme mourants, et voici, nous vivons ; comme châtiés, et non mis à mort ; 10comme attristés, mais toujours joyeux ; comme pauvres, mais enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, et possédant toutes choses.

11Notre bouche est ouverte pour vous, ô Corinthiens ! notre cœur s’est élargi : 12vous n’êtes pas à l’étroit en nous, mais vous êtes à l’étroit dans vos entrailles ; 13et, en juste récompense, (je [vous] parle comme à mes enfants,) élargissez-vous, vous aussi. 14Ne vous mettez pas sous un joug mal assortid avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquitée ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? 15et quel accord de Christ avec Béliarf ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ? 16et quelle convenance y a-t-il entre le templeg de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le templeg du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : “J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple”h. 17“C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le ✷Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai”i ; 18“et je vous serai pour père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le ✷Seigneur, [le] Tout-puissantj. ”

2 Corinthiens 7

1Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu.

Notes

alitt. : coopérant, dans le sens de travailler conjointement avec ; voir 1 Corinthiens 3. 9.
bÉsaïe 49. 8.
cou : reconnus.
dmal assorti, a trait à Lévitique 19. 19 ; Deutéronome 22. 10.
eétat ou marche sans loi, sans frein.
fpl. lisent : Bélial.
gle temple propr. dit, la maison même.
hLévitique 26. 11-12.
ivoir Ésaïe 52. 11.
jici, comme ailleurs souvent, ✷Seigneur répond à Jéhovah. Dieu, qui dans l’A.T., dans ses rapports avec Israël, et avec Abraham, Isaac, et Jacob, prend ces deux noms de Jéhovah, et de Tout-puissant (voir Genèse 17. 1 ; Exode 6. 2-3), prend à notre égard le nom de Père.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)