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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 12. 1-10

La grâce et la discipline de Dieu envers Paul

La première partie du chapitre 12 (versets 1-10) révèle :

  • 1. Quels sont les sommets de bénédictions où un serviteur peut être admis pour trouver la force et le réconfort dont il a besoin pour servir.
  • 2. D’un autre côté, combien, en étroite liaison avec cette bénédiction, la discipline est nécessaire. Et si elle fut nécessaire pour Paul, qui pensera pouvoir en être dispensé ?

L’apôtre fut abaissé par les épreuves de son corps décrites au chapitre 11. La puissance du Seigneur l’a délivré et conservé2 Timothée 4. 18. Et si pour un moment il est exalté dans la gloire, il ne faut pas qu’il perde le sentiment de sa fragilité et de son néant, sinon la puissance de Dieu ne pourrait pas s’exercer. Se glorifier seulement dans les infirmités, voilà la condition absolue pour que Dieu soit glorifié dans l’accomplissement de sa puissance.

1. Paul au troisième ciel : 12. 1-6

Un secret de longue date : verset 1

L’apôtre, pour la première fois, va parler d’un secret qu’il était seul à connaître. Il s’agit d’une vision et d’une révélation d’un caractère unique.

En effet, il eut d’autres visions et d’autres révélations divines destinées à être connues. Par exemple, il évoque, devant ses frères, non seulement sa conversion sur le chemin de Damas, mais aussi une vision dans le temple à JérusalemActes 22. 6, 17.

Mais l’expérience dont il parle maintenant le concernait lui seul. Cela était tellement vrai que la communication totale des faits était impossible. Lui seul avait reçu, pour un moment, la capacité de les apprécier et d’en jouir. Et s’il en parle toutefois, c’est parce qu’il était utile pour les Corinthiens d’en connaître quelque chose.

L’apôtre avait gardé ce secret depuis quatorze ans. Il n’en aurait peut-être jamais parlé si l’état de ses frères ne l’avait nécessité, pour montrer l’immense grâce de Dieu à son égard et pour donner du poids à son enseignement.

Il est bon de garder pour soi les moments particuliers d’intimité secrète que nous avons pu avoir avec le Seigneur. Souvenons-nous du cas de David. Aurait-il révélé à Saül le secret de ses victoires contre le lion et l’ours s’il n’y avait pas eu la nécessité de se faire reconnaître comme un combattant valable1 Samuel 17. 34-36 ?

Le livre des Actes ne fait aucune allusion à cet événement. Contrairement à la vision sur le chemin de Damas, il n’y eut aucun témoin, car ce dernier aurait pu préciser si ce ravissement avait été dans le corps ou hors du corps.

Depuis quatorze ans, on connaissait son écharde ; elle était visible, mais on en ignorait l’origine et la raison. Tout va s’expliquer maintenant.

Un homme en Christ : verset 2

Paul parle de lui-même à la troisième personne (versets 2, 3), comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Il ne parle pas en tant qu’apôtre, ni en tant qu’esclave du Seigneur. Les révélations qu’il avait reçues comme tel (apôtre ou esclave) étaient destinées à être retransmises. Mais ici, il parle simplement comme “un homme en Christ”.

Il distingue dans sa propre personne, mais sans les séparer : d’un côté, l’homme en Christ et de l’autre côté, le moi avec ses faiblesses.

Être en Christ, c’est la position inaltérable devant Dieu de tout vrai chrétien. Un tel homme n’est plus condamnéRomains 8. 1, il est une nouvelle création (5. 17), il est assis dans les lieux célestes, rendu agréableÉphésiens 1. 6 ; 2. 6. Souvent, hélas, une telle position n’est ni réalisée, ni goûtée dans notre vie pratique.

Le troisième ciel : verset 2

Paul pouvait préciser l’époque (il y avait quatorze ans) et le lieu (le troisième ciel) mais non son état (avec ou sans son corps). Mais, est-ce important ? Notre corps actuel a-t-il une part à ces choses célestes ? L’apôtre a déjà fourni la réponse dans sa première épître : “La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu” 1 Corinthiens 15. 50.

Que signifie le troisième ciel ? Cette expression, unique dans les Écritures, n’a pas manqué d’interroger les commentateurs.

En considérant le parvis du tabernacle, son lieu saint et son lieu très saint, les Juifs parlaient en figure des trois ciels. D’après l’épître aux Hébreux, ils étaient “la figure et l’ombre des choses célestes”.

  • 1. Divers passages montrent qu’il y a d’abord le ciel créé : “Les cieux sont l’ouvrage de tes mains”, dit le psalmistePsaume 102. 26. Ils passeront et seront remplacés par de nouveaux cieuxApocalypse 20. 11 ; 21. 1.
  • 2. Il y a ensuite les cieux du monde invisible où sont les esprits célestes, c’est-à-dire les anges, même ceux qui sont déchusÉphésiens 6. 12. Satan s’y trouve encore, avant le combat qui l’en chassera à jamaisApocalypse 12. 7.
  • 3. Le troisième ciel, lui, n’appartient ni au temps, ni à aucune création. Il est sans commencement ni fin comme Dieu lui-même. C’est le lieu de la présence divine, “la lumière inaccessible” 1 Timothée 6. 16. Ce ciel-là ne passera pas. Lui seul peut contenir Dieu. David a écrit : “Tu as mis ta majesté au-dessus de tous les cieux” Psaume 8. 2. Le Seigneur ressuscité est monté au-dessus de tous les cieuxÉphésiens 4. 10. C’est ce troisième ciel qui s’est ouvert au regard du martyr Étienne quelques instants avant qu’il y soit introduitActes 7. 55, 56. Dès maintenant, nous pouvons y entrer par la foi ; mais Paul y entra en réalité pour y connaître un avant-goût de la part future de tous les saints.

Le paradis : versets 3, 4

Avec une certaine emphase, l’apôtre renouvelle son doute quant à son corps1. Mais il a été ravi “dans le paradis”. Le paradis, appelé aussi le paradis de DieuApocalypse 2. 7, désigne le même lieu que le troisième ciel, impliquant l’idée de choses élevées au plus haut degré.

Le paradis rend compte plutôt du caractère du lieu : c’est un jardin de délices. Là, une bénédiction inestimable attendait le brigand crucifié et converti : “Tu seras avec moi dans le paradis” Luc 23. 43.

La gloire de l’apôtre : versets 5, 6

“L’homme en Christ” (verset 2) ou “un tel homme” (verset 5), ne désigne pas l’apôtre Paul, mais le simple croyant Paul, comme tout autre croyant. Sa gloire est précisément d’être en Christ : quelle position glorieuse ! Il ne s’agit surtout pas de “gloire personnelle”. Paul, séparé peut-être de son corps, ayant en tout cas perdu la notion de ce corps, pouvait se glorifier car c’était entièrement “dans le Seigneur” 1 Corinthiens 1. 31. Se glorifier ainsi n’était pas de l’orgueil. Dans le troisième ciel, la conscience du moi est perdue.

Mais de retour ici-bas, le moi revient avec ses limites et ses tendances. Les paroles deviennent inexprimables. Il ne peut pas en dire plus que ce qui est écrit ici. Il retrouve les passions de tout hommeActes 14. 15.

Si Paul n’a pas d’orgueil, il n’a pas non plus de complexe d’infériorité. Il pourrait sans peine, sans forcer les événements, faire état d’innombrables choses à son actif : signes, prodiges, miracles incontestés. Et en faisant cela, il ne serait pas insensé.

Il y a donc quatre domaines dans lesquels Paul est susceptible de se glorifier, mais il n’accepte de le faire que dans les deux premiers :

  • 1. Comme homme en Christ. Cette gloire-là brille dans le ciel. Elle dépend uniquement de la gloire de Christ. Or Christ est glorifié et Paul est en Christ ; par conséquent, il est glorifié en lui.
  • 2. Il se glorifie dans ses infirmités. Cette gloire peut se voir ici-bas. Le vase est faible, il est en terre. Le Seigneur peut sympathiser à nos faiblessesHébreux 4. 15.
  • 3. Sans mettre en cause son autorité apostolique, il refuse d’être glorifié en tant qu’apôtre.
  • 4. Enfin, il y a une gloire qui n’est d’aucun profit (verset 1), c’est celle de la chair. Il sait qu’en elle il n’habite point de bienRomains 7. 18. Se glorifier en elle, c’est de l’orgueil, la faute du diable. Pour en être préservé, il aura l’écharde dans son corps.

Ainsi, comme pour Paul, que notre seule gloire ici-bas soit de faire briller et d’exalter celle de Christ.

Notes

1Le mot original utilisé pour “hors” du corps est différent dans les versets 2 et 3 : – Au verset 2, c’est : “ektos” : dehors, avec la notion d’être libéré du corps. – Au verset 3, c’est : “xônis” : séparément, à part, avec l’idée d’indépendance.

2 Corinthiens 12

1Il est vrai qu’il est sans profit pour moi de me glorifier, car j’en viendrai à des visions et à des révélations du Seigneur. 2Je connais un homme en Christ, qui, il y a 14 ans (si ce fut dans le corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais ; Dieu le sait), [je connais] un tel homme qui a été ravi jusqu’au troisième ciel. 3Et je connais un tel homme, (si ce fut dans le corps, si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait,) 4– qu’il a été ravi dans le paradis, et a entendu des parolesa ineffables qu’il n’est pas permisb à l’homme d’exprimer. 5Je me glorifierai d’un tel homme, mais je ne me glorifierai pas de moi-même, si ce n’est dans mes infirmités. 6Car quand je voudrais me glorifier, je ne serais pas insensé, car je dirais la vérité ; mais je m’en abstiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il me voit être ou de ce qu’il a pu entendre dire de moi. 7Et afin que je ne m’enorgueillisse pas à cause de l’extraordinaire des révélations, il m’a été donné une écharde pour la chair, un angec de Satan pour me souffleter, afin que je ne m’enorgueillisse pas. 8À ce sujet j’ai supplié trois fois le Seigneur, afin qu’elle se retire de moi ; 9et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeured sur moi. 10C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ : car quand je suis faible, alors je suis fort.

Notes

ales choses dites, comme Jean 17. 8 (non pas comme Jean 17. 14).
bou : il n’appartient pas.
cou : messager.
dlitt. : tabernacle.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)