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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 7. 8-16

Les épreuves et le dépouillement du serviteur

4. L’amour se réjouit avec la vérité

Blessures de l’amour : verset 8

La lettre dont il est question ici est fort probablement la première épître aux Corinthiens. Paul regrette-t-il cette épître ? Oui et non.

  • D’une part, il leur avait écrit avec son autorité d’apôtre ; il les avait repris avec vigueur, cela avait été nécessaire et il n’y avait pas de regret à avoir.
  • Mais d’autre part, son cœur humain regrettait cette lettre. Ce n’est jamais par plaisir qu’on attriste ceux qu’on aime.

Pour notre Père céleste, il n’en est pas autrement : “S’il afflige, il a aussi compassion… car ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes” Lamentations de Jérémie 3. 32, 33.

Combien, au contraire, l’apôtre aurait préféré leur éviter cette tristesse. Il montre de la sollicitude, de la douceur mais sans faiblesse. L’amour de Paul s’accompagne de vérité, de sagesse, de clairvoyance, de convenance, d’opportunité. Il nous donne un exemple de paroles dites à propos, “ces pommes d’or incrustées d’argent” Proverbes 25. 11. Le résultat c’est que les Corinthiens sont “gagnés”, leur cœur et leur conscience sont atteints. Et en définitive il ne regrette pas sa première lettre.

Tristesse salutaire : versets 9, 10

Maintenant tout est passé. La tristesse de l’apôtre et celle des Corinthiens ont fait place à une joie commune. L’assemblée avait manifesté tristesse et repentance.

Il n’est pas inutile d’insister sur ce fait que l’assemblée tout entière avait à se repentir de l’indifférence collective à l’égard du péché d’un seul. Rappelons-nous le péché d’Acan en Israël après la victoire sur Jéricho. Un seul homme avait péché, et pourtant l’Éternel dit : “Israël a péché… ils ont pris de l’anathème” Josué 7. 11.

Par ailleurs, le péché commis à Corinthe ne faisait que démontrer avec éclat le mauvais état réel de toute l’assemblée : ils étaient charnels, inconscients du mal, orgueilleux à cause des dons, spécialement de ceux qui les mettaient en avant. Ils cherchaient les manifestations extérieures. Ils se posaient beaucoup de questions sur des sujets divers. Un mal n’éclate pas dans une assemblée en bon état, ou alors il est immédiatement reconnu et éliminé. Le solennel exemple d’Ananias et de Sapphira montre comment le péché est immédiatement manifesté quand l’assemblée marche dans la crainte du Seigneur.

Les Corinthiens s’étaient donc jugés sans complaisance et s’étaient humiliés. Dès lors, les autres questions perdaient de leur urgence.

Par trois fois, la tristesse des Corinthiens est appelée “selon Dieu”. Elle fait partie d’un enchaînement nécessaire. Il est plus facile de perdre la communion que de la retrouver. Il a dû y avoir successivement : confession, tristesse selon Dieu, humiliation, repentance, purification et relèvement.

La repentance est appelée “à salut” (verset 10). L’assemblée était passée par toutes ces phases après la réception de la première lettre. Le salut, ici, n’est certes pas le salut initial acquis à la conversion, mais la délivrance d’un mauvais état dans la vie spirituelle. Dieu avait agi en eux. A lui soit toujours toute la gloire !

Quel contraste entre la tristesse selon Dieu et celle du monde ! Partout nous voyons la détresse qui touche toutes les classes de la société. Que de maladies du corps, du cœur et de l’âme ! Les hommes “hurlent sur leur lit” sans crier à DieuOsée 7. 14. Oui, on peut parler d’une anticipation morale de la mort. “La tristesse du monde opère la mort”. La multiplication des suicides, particulièrement chez les jeunes, n’est-elle pas la démonstration de cette triste vérité ?

Heureux effets : verset 11

Voici maintenant le “fruit paisible de la justice” produit par ceux qui ont été exercés par la disciplineHébreux 12. 11. Les fruits, en effet, conviennent à la repentance. Ce sont ces fruits qui manquaient chez les pharisiens hypocrites qui venaient au baptême de JeanLuc 3. 8. Une repentance purement verbale, sans net changement de comportement, serait illusoire et prouverait l’échec de la discipline.

Paul va cueillir avec joie tous ces fruits. Ses espérances sont comblées. Leur tristesse “selon Dieu” avait conduit à la repentance (verset 9), puis au salut (verset 10) ; maintenant elle porte ses fruits (verset 11).

Nous avons, dans ce seul verset, une série de sept effets de leur relèvement : empressement, excuses, indignation, crainte, ardent désir, zèle, vengeance.

Le premier montre l’attitude générale : l’empressement, la diligence. Les excuses, les regrets sont produits dans le cœur devant Dieu, lorsqu’on cesse de se justifier et de s’excuser soi-même.

Puis l’indignation remplace leur indifférence à l’égard du méchant. Leur inconscience a fait place à une profonde crainte du Dieu saint.

Avec l’énergie du Saint Esprit, leur ardent désir s’était accompagné de zèle pour se purifier du péché.

Enfin, la vengeance manifestait une sainte jalousie pour le Seigneur et pour sa gloire qui avait été ternie par le péché introduit dans sa maison.

Oui, une fois réveillés, les Corinthiens avaient fait preuve de pureté et de droiture de cœur.

Attitude de l’apôtre : verset 12

En fait, leur zèle était une réponse à celui de l’apôtre pour eux. N’est-ce pas là une heureuse dynamique de l’amour ?

Le zèle de ta maison me dévore, avait-il été écritPsaume 69. 10. Et quand cette parole fut appliquée au Seigneur, il était en train de purifier le temple, la maison du PèreJean 2. 13-17. Ici, comme tout au long de l’épître, l’apôtre réaffirme son dévouement pour le bien des Corinthiens. Il précise clairement le but essentiel de sa première épître. Ce n’était pas pour le plaisir de parler de l’offenseur, ni de l’offensé, qu’il leur avait écrit, mais pour les assurer de son zèle pour eux.

Sa consolation : verset 13

Paul revient ici sur ce qu’il avait déjà exprimé, c’est-à-dire sur sa consolation et sa joie (versets 6, 7). Elles sont toutes deux agrandies par la consolation et la joie de Tite. On a pu dire que plus une joie est partagée, plus la part de chacun est grande.

Sa confiance : versets 14-16

Paul avait choisi de faire confiance aux Corinthiens : il ne l’avait pas caché à Tite au moment où celui-ci partait vers eux. C’est encore une preuve de l’amour qui, loin d’imputer le mal, croit tout et espère tout1 Corinthiens 13.

Et la suite a montré combien il avait eu raison. Ils se sont montrés dignes de sa confiance. Tite, le premier, l’a constaté et s’en est réjoui (verset 15).

L’obéissance des Corinthiens, celle de tous, a eu pour effet de réveiller chez Tite de nouvelles affections pour eux. C’est souvent le cas : l’amour réveille l’amour. Et l’amour selon Dieu n’est jamais excessif. Paul avait déjà écrit aux Thessaloniciens : “Que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour les uns envers les autres, et envers tous” 1 Thessaloniciens 3. 12.

La manière dont les Corinthiens reçoivent Tite, avec “crainte et tremblement”, montre le changement qui s’est opéré en eux. Pourtant, ce serviteur n’avait ni l’âge ni l’autorité de l’apôtre. La crainte et le tremblement montrent la défiance de soi-même1 Corinthiens 2. 3 ; Éphésiens 6. 5 ; Philippiens 2. 12.

Paul, dans tout ce passage, montre qu’il fait confiance au témoignage de Tite. Il est heureux de le dire aux Corinthiens pour assurer ceux qui ont obéi qu’ils n’ont rien à craindre de lui. Paul ose espérer qu’il n’y aura pas de rechute. Il n’a aucune suspicion malveillante comme on en a trop souvent à l’égard de ceux qui sont tombés. En fait, s’il y a rechute, n’est-ce pas la conséquence d’une repentance trop superficielle ?

En terminant (verset 16), il semble vouloir leur dire : “J’ai eu confiance en vous. Je n’ai pas été confus. Je continuerai à l’avenir à vous faire confiance, et ce sera ma joie de le faire”.

2 Corinthiens 7

8Car si aussi je vous ai attristés par ma lettre, je n’en ai pas de regret, si même j’en ai eu du regret (car je vois que cette lettre vous a attristés, lors même que [ce n’a été que] pour un temps). 9Maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été attristés, mais de ce que vous avez été attristés à repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin qu’en rien vous ne receviez de préjudice de notre part. 10Car la tristesse qui est selon Dieu opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, mais la tristesse du monde opère la mort. 11Car voici, ce [fait] même que vous avez été attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent désir, mais quel zèle, mais quelle vengeance : À tous égards, vous avez montré que vous êtes purs dans l’affaire. 12Ainsi, si même je vous ai écrit, ce n’a point été à cause de celui qui a fait le tort ni à cause de celui à qui on a fait tort, mais afin que le zèle que nous avons pour vous, vous soit manifesté devant Dieu. 13C’est pourquoi nous avons été consolésa. Et nous nous sommes réjouis d’autant plus abondamment, dans notre consolation, de la joie de Tite, parce que son esprit a été récréé par vous tous. 14Parce que, si en quelque chose je me suis glorifié de vous auprès de lui, je n’en ai pas été confus ; mais comme nous vous avons dit toutes choses selon la vérité, ainsi aussi ce dont nous nous étions glorifiés auprès de Tite s’est trouvé vrai, 15et son affectionb se porte plus abondamment sur vous, quand il se souvient de l’obéissance de vous tous, comment vous l’avez reçu avec crainte et tremblement. 16Je me réjouis de ce qu’en toutes choses j’ai de la confiance à votre égard.

Notes

aou : encouragés.
blitt. : ses entrailles.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)