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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 8. 1-24

Bienfaisance et communion

Ces deux chapitres constituent la deuxième grande division de cette épître. Ils traitent du sujet des collectes, qui semble sans lien avec les autres chapitres. On pourrait penser qu’il s’agit là d’une question de moindre importance. En fait, elle se rattache à un des motifs de la visite envisagée par Paul chez les Corinthiens.

L’unité du corps de Christ se vit dans l’interdépendance des membres, dans le domaine matériel, autant que dans le domaine spirituel. Si les besoins matériels d’un ou plusieurs membres du corps sont connus, les cœurs de tous les autres sont impliqués. On peut dire que le service dans cette sphère révèle l’état spirituel. Les Corinthiens, ayant obéi à la première épître, vont avoir une autre occasion de manifester leur obéissance à Paul et aux frères.

Soulevée un an auparavant, la question de la bienfaisance était restée en suspens. Il s’agissait pour eux de réunir des fonds qui devaient s’ajouter à d’autres collectes, de Macédoine et probablement de Galatie1 Corinthiens 16. 1. Ces dons devaient être destinés aux nécessiteux parmi les saints de Jérusalem, comme le confirme l’épître aux Romains, écrite un peu plus tard depuis CorintheRomains 15. 25-28.

Nous apprécierons, dans ces deux chapitres, le tact et la délicatesse de pensée et d’expression de l’apôtre. Le sujet était difficile à traiter. Il ne fallait ni blesser, ni commander (verset 8), ni faire honte, mais faire jouer le ressort de l’amour.

L’apôtre évite le mot richesses mais parle de dons, de libéralité, de bonnes œuvres, d’abondance et surtout de grâce (8. 4, 6, 7, 19 ; 9. 8, 14). La grâce est donc le don lui-même ; c’est aussi une grâce que d’avoir le privilège de donnerActes 20. 35.

Dans la première épître1 Corinthiens 16. 1-9, Paul avait exhorté ces croyants et leur avait même ordonné de ne pas attendre le dernier moment pour collecter les fonds. Du fait de leur état charnel, l’apôtre avait dû différer sa visite jusqu’alors. Cela leur avait donné d’autant plus de temps pour y penser et être prêts.

Évidemment, avec l’argent de la Galatie et de la Macédoine, l’apôtre aurait pu aller directement à Jérusalem sans passer par Corinthe. Mais il ne veut pas éliminer l’Achaïe. C’était une occasion de montrer l’unité chrétienne entre les croyants Juifs et non-Juifs. Et c’était une façon de manifester la reconnaissance des nations qui avaient participé à leurs biens spirituels, incomparablement plus précieux que les biens matérielsRomains 15. 27.

L’apôtre, pour exhorter ses chers Corinthiens, va se servir de trois exemples :

  • les Macédoniens (versets 1-6),
  • le Seigneur Jésus Christ (verset 9),
  • Dieu lui-même dans le don suprême de son Fils (9. 15).

Remarquons enfin que cette division de l’épître commence et finit par une exaltation de la grâce divine (8. 1 ; 9. 15).

1. L’exemple des assemblées de la Macédoine : versets 1-8

Tout vient de la grâce de Dieu : verset 1

Paul ne demande pas tout de suite aux Corinthiens de faire une nouvelle fois acte d’obéissance. Il sait que ce qui est fait à contre- cœur ne peut plaire à Dieu.

Il leur a dit, au chapitre précédent, qu’il leur faisait confiance et en a donné les motifs. Il les appelle “frères” pour la deuxième fois (verset 1 ; 1. 8). Il les met ainsi dans l’ambiance de la maison de la foi. Il leur parle avec douceur et affection sans faire usage de son autorité d’apôtre.

L’exemple des assemblées de Macédoine est mis en avant. Le comportement de ces frères n’est pas guidé par des sentiments naturels : il est uniquement le résultat de la grâce de Dieu donnée aux saints.

Bel exemple de libéralité : versets 2-4

En quelques mots, le tableau de ces Macédoniens est brossé : leur tribulation est grande, leur joie abondante, leur pauvreté profonde, leur libéralité large. On a souvent observé que ce sont les plus pauvres qui sont le plus facilement disposés à partager avec de plus pauvres qu’eux.

Les Macédoniens avaient dépassé leurs possibilités (verset 3). Ce fut certainement une grande surprise pour Paul de recevoir une telle abondance. Le don était appréciable mais plus encore l’état de cœur des donateurs. Leur spontanéité donnait au don sa vraie valeur. Il était même gênant pour Paul d’accepter autant. Il a probablement commencé par refuser car les Macédoniens ont dû beaucoup insister (verset 4). Ils considéraient ce service comme une grâce pour eux. Ils estimaient que cette collaboration à un même service avec d’autres assemblées resserrait les liens de la communion fraternelle.

Un sacrifice vivant : verset 5

Quel était le secret d’une telle générosité ? Ils ne possédaient plus rien, pas même leur personne. Ils s’étaient donnés eux-mêmes à Dieu. Ils avaient “présenté leur corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu” Romains 12. 1. Alors, quand le cœur est gagné, la main s’ouvre. Il n’y avait là rien d’impulsif ni d’exalté ; ils étaient conduits à le faire “par la volonté de Dieu” dont ils étaient convaincus. Ils imitaient l’exemple suprême du Seigneur (verset 9) et cela réjouissait l’apôtre.

Annonce de l’aide de Tite : verset 6

Paul annonce donc aux Corinthiens (versets 6, 16, 17) que Tite va revenir. Sa première mission (7. 6, 7) était de s’enquérir de leur état spirituel, la deuxième sera de les encourager à la libéralité. C’est le sens qu’il faut donner à ces mots “achever à votre égard cette grâce”.

Paul souhaitait qu’à sa venue tout soit prêt. Il ne fallait pas agir à la hâte. Dans un premier élan d’amour, ils avaient eu de grandes intentions. Puis sont survenus à Corinthe des tristesses et des exercices de cœur. Et leur zèle avait tendance à pâlir. N’est-ce pas souvent notre propre histoire ?

Paul se rend compte qu’ils ont besoin d’encouragements et d’émulation ; il leur présente donc l’exemple des Macédoniens. Les richesses apportent avec elles des soucis de gestion propres à dessécher le cœur. Les riches ne sont pas coupables de l’être, mais ont besoin d’exhortations particulièresLuc 12. 13-21 ; 1 Timothée 6. 17-19.

L’obéissance du cœur : versets 7, 8

L’apôtre reconnaît aux Corinthiens abondance de foi, de parole, de connaissance. Il l’avait déjà reconnu antérieurement1 Corinthiens 1. 4, 5. Mais leur foi ferait-elle des miracles, leurs paroles seraient-elles sublimes et leur connaissance sonderait-elle tous les mystères, rien n’aurait de valeur s’il n’y avait pas l’amour1 Corinthiens 13. 1-3. Les Corinthiens devaient user de diligence pour rattraper leur retard par rapport à d’autres. L’apôtre ne leur donne aucun ordre ; il ne veut rien de forcé. Le ton de ses propos, par rapport à la première épître, s’est considérablement radouci.

Souvenons-nous que nous n’avons rien, de matériel ou de spirituel, que nous n’ayons reçu1 Corinthiens 4. 7. Nous avons donc à obéir de cœur aux désirs de Celui qui nous a confié tout ce que nous possédons.

Nous pouvons relever, dans ce chapitre, trois qualités de la libéralité :

  • la spontanéité (verset 3),
  • l’engagement de soi-même (verset 5),
  • l’abondance (verset 7).

Elles ont été parfaitement réalisées par le Seigneur Jésus Christ, notre modèle inimitable (verset 9).

2 Corinthiens 8

1Or nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu donnée [aux saints] dans les assemblées de la Macédoine : 2c’est que, dans une grande épreuve de tribulation, l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont abondé dans la richesse de leur libéralité. 3Car selon leur pouvoir (j’en rends témoignage), et au-delà de leur pouvoir, [ils ont agi] spontanément, 4nous demandant avec de grandes instances la grâce et la communion de ce service envers les saints ; 5et non [seulement] comme nous l’avions espéré, mais ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur, et puis à nous, par la volonté de Dieu ; 6de sorte que nous avons exhorté Tite, afin que, comme il l’avait auparavant commencée, ainsi aussi il achève à votre égard cette grâce aussi. 7Mais comme vous abondez en toutes choses : en foi, et en parole, et en connaissance, et en toute diligence, et dans votre amour envers nous, – que vous abondiez aussi dans cette grâce. 8Je ne parle pas comme [donnant un] commandement, mais à cause de la diligence d’autres personnes, et pour mettre à l’épreuve la sincérité de votre amour. 9Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par saa pauvreté vous soyez enrichis. 10Et en cela je [vous] donne un avis, car cela vous est profitable, à vous qui avez déjà commencé dès l’année passée, non seulement de faire, mais aussi de vouloir. 11Or maintenant, achevez aussi de faire, de sorte que, comme vous avez été prompts à vouloir, ainsi aussi [vous soyez prompts] à achever en prenant sur ce que vous avez ; 12car si la promptitude à donner existe, elleb est agréable selon ce qu’on a, non selon ce qu’on n’a pas ; 13car ce n’est pas afin que d’autres soient à leur aise et que vous, vous soyez opprimés, mais sur un principe d’égalité : 14que dans le temps présent votre abondance [supplée] à leurs besoins, afin qu’aussi leur abondance supplée à vos besoins, de sorte qu’il y ait égalité, 15selon qu’il est écrit : “Celui qui [recueillait] beaucoup n’avait pas plusc, et celui qui [recueillait] peu n’avait pas moinscd.

16Or grâces à Dieu qui met le même zèle pour vous dans le cœur de Tite ; 17car il a reçu l’exhortation ; mais, étant très zélé, il est allé spontanément auprès de vous. 18Et nous avons envoyé avec lui le frère dont la louange dans l’évangile est répandue dans toutes les assemblées19 (et non seulement [cela], mais aussi il a été choisi par les assemblées pour notre compagnon de voyage, avec cette grâce qui est administrée par nous à la gloire du Seigneur lui-même, et [pour montrer] notre empressement) ; 20évitant que personne ne nous blâme dans cette abondance qui est administrée par nous ; 21car nous veillons à ce qui est honnête, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes. 22Et nous avons envoyé avec eux notre frère, du zèle duquel, en plusieurs choses, nous avons souvent fait l’épreuve, et qui maintenant est beaucoup plus zélé à cause de la grande confiance qu’il a en vous. 23Quant à Tite, il est mon associé et mon compagnon d’œuvre auprès de vous ; quant à nos frères, ils sont les envoyés des assemblées, la gloire de Christ. 24Montrez donc envers eux, devant les assemblées, la preuve de votre amour et du sujet que nous avons eu de nous glorifier de vous.

Notes

alitt. : de celui-là, d’un tel que lui.
bou : on.
cou plutôt : pas de superflu… pas de manque.
dExode 16. 18.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)