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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 6. 6-13

Les épreuves et le dépouillement du serviteur

1. Les souffrances du serviteur (2) : versets 1-13

Les ressources : versets 6, 7

Ces versets montrent que toutes les épreuves endurées par le serviteur contribuent à son développement spirituel et mettent aussi en jeu les ressources du Maître. Les contrastes énumérés à la fin de ce paragraphe n’étonnent pas. Il y a opposition totale entre les estimations superficielles de ce monde et les réalités intérieures qui lui sont cachées.

  • 1. L’apôtre parle d’abord des vertus morales quant à lui-même (verset 6) :
  • La pureté : celle de ses motifs et de ses sentiments. Il n’y avait rien d’artificiel chez lui.
  • La connaissance : il sait qui il a cru2 Timothée 1. 12, et il travaille en toute connaissance de cause.
  • La justice (verset 7) : il s’agit de la justice pratique du croyant, et non de ce qu’il est devant Dieu (5. 21). Elle était pour lui une arme, mais aussi une cuirasseÉphésiens 6. 14.
  • 2. Viennent ensuite les vertus morales par rapport aux autres (verset 6 fin) :
  • La longanimité : l’esprit de vengeance était banni de son cœur. Il supportait tout ce qu’il fallait car il se souvenait d’avoir été lui-même objet de la longanimité de Dieu. Il était persécuté, mais il avait été, lui, un fameux persécuteur.
  • La bonté : une vertu active, un des aspects du fruit de l’EspritGalates 5. 22.
  • L’Esprit Saint est cité ensuite, ce qui peut paraître étrange ici. Les qualités énumérées ne sont pas naturelles, ni innées ou acquises. Seul, l’Esprit de Dieu est la source de toutes vertus.
  • L’amour sans hypocrisie : ce n’est pas la seule fois que cette précision est donnéeRomains 12. 9 ; 1 Pierre 1. 22. L’amour se réjouit avec la vérité. Amour et vérité sont deux valeurs indissociables. L’absence de l’une défigure l’autre.
  • 3. Enfin, viennent les ressources pour le service (verset 7) : la parole de la vérité et la puissance de Dieu.

Il s’agit de la Parole accompagnée d’effets, de la Parole opérante. C’est une arme offensive : l’épée de l’Esprit. Car Paul présente ici le service comme un combat victorieux attribué à la puissance de Dieu et de sa Parole. Ce sont les armes de la main droite. La main gauche, elle, se sert de l’arme défensive : le bouclier de la foi.

Toutes ces armes, bien avant Paul, avaient été connues du roi David. “Le Dieu qui me ceint de force et qui rend ma voie parfaite… qui enseigne mes mains à combattre et mes bras bandent un arc d’airain. Et tu m’as donné le bouclier de ton salut et ta droite m’a soutenu” Psaume 18.32.34, 35.

L’imitation de Christ : versets 8-10

Cette série de neuf contrastes montre que les avis peuvent être partagés et contradictoires sur une même personne, dans les mêmes circonstances, suivant qu’on l’apprécie selon la chair ou selon l’Esprit :

  • d’un côté, la pensée des ennemis, incrédules et malveillants, qui jugent selon l’apparence,
  • de l’autre côté, celle des croyants et de Paul lui-même et, plus encore, du Seigneur.

Cela ne rappelle-t-il pas les rumeurs dans la foule à propos du SeigneurJean 7. 12 ?

Paul est la cible de ses ennemis, mais peu lui importe. Il ne cherche pas la gloire des hommes, à l’opposé de certains Corinthiens qui l’ambitionnaient. Telle est toujours la règle de ce monde : trouver des partisans, s’acquérir honneur et pouvoir.

Admirons, encore une fois, ce serviteur imitateur de son Maître. Certainement il a porté l’opprobre de Christ, de Celui qui, avant lui, avait connu la contradiction des pécheurs contre lui-mêmeHébreux 12. 3. Qui, plus que notre Seigneur, a subi l’ignominie, la calomnie ? Il fut traité de malfaiteurJean 18. 30, de blasphémateurMatthieu 26. 65, de séducteurMatthieu 27. 63 ; Jean 7. 12, et même de démoniaqueJean 8. 48.

Paul était inconnu et bien connu (verset 9) : Il n’avait aucune célébrité, il n’avait pas gravi les échelons de l’échelle sociale. On avait dit du Seigneur : “Pour celui-ci, nous ne savons d’où il est” Jean 9. 29. Cependant, il était connu de son Dieu et PèreMatthieu 11. 27, et connu des siensJean 17. 7, 8. 25.

Mourant, châtié, voilà le verdict du monde sur l’apparence de Paul : “S’il dépérit dans son corps, c’est un châtiment de Dieu”. Voilà tout à fait l’esprit des amis de JobPsaume 41. 6-9. On prononce une sentence de mort sur Paul, mais Dieu préservait sa vie.

De plus, il avait une joie qu’aucune tristesse ne pouvait altérer. Déjà, lors de son voyage précédent à Philippes, nous le voyons chanter des cantiques avec Silas dans la prison, lié de chaînes. Et plus tard, emprisonné à Rome, il exhortera les chrétiens de Philippes à se réjouir toujours dans le Seigneur. Le Seigneur, lui, à cause de la joie qui était devant lui, avait surmonté la souffrance et la honte de la croix.

Enfin, comme son Seigneur qui vécut ici-bas dans la pauvreté (8. 9) 1 Corinthiens 4. 11, Paul n’avait aucune richesse matérielle (verset 10 ; 11. 8) Luc 12. 21. Il n’avait ni famille, ni foyer, ni possessions, mais il était riche quant à Dieu q. Nous touchons là au sommet du paradoxe : “Pauvres mais enrichissant plusieurs”. Combien sont nombreux ceux qui furent et sont encore enrichis par son ministère ! Aucun bien matériel pour entraver sa course. Il avait les richesses insondables de Christ qu’il devait présenter aux nations.

Paul, imitant le parfait modèle, pouvait dire : “Soyez mes imitateurs, comme je le suis de Christ” 1 Corinthiens 11. 1.

Ayons aussi à cœur de refléter d’aussi brillantes qualités !

Le souhait de l’apôtre pour les Corinthiens : versets 11-13

La pensée des ressources divines en face de toutes ses souffrances élargissait le cœur de l’apôtre. Les bonnes nouvelles reçues au sujet des Corinthiens l’élargissaient même davantage. Il manifeste à leur égard une plus grande liberté que dans sa première lettre. Il a confiance en leur droiture.

Considérons bien l’exemple donné ici par l’apôtre. Le coupable qui avait été exclu1 Corinthiens 5. 2, 13 est maintenant réhabilité, l’assemblée de Corinthe elle-même est restaurée. Dès lors, Paul peut donner libre cours à son amour.

Toutefois, quelle tristesse que les Corinthiens soient encore si étroits de cœur ! Il les assure qu’ils ont tous une grande place dans ses affections, et il leur demande en retour une plus grande place dans les leurs. Il dira plus loin (10. 15) qu’il a l’espérance d’être “abondamment agrandi” au milieu d’eux ; qu’ils ne soient plus à l’étroit dans leurs entrailles1.

Quelle douleur pour l’apôtre si, parmi eux, certains mettaient encore en doute sa pureté de cœur à leur égard ! Cela ne fait-il pas penser aux larmes de Joseph quand ses frères, après la mort de Jacob, manifestent encore crainte et méfiance à son égardGenèse 50. 17 ?

Notes

1Dans les Écritures, les entrailles (verset 12) sont considérées comme le siège des affections. Celles de Joseph furent émues pour ses frères (Genèse 43. 30), de même celles de la Sulamithe (Cantique des cantiques 5. 4). Quant aux entrailles de la miséricorde divine, nous pouvons lire Jérémie 31. 20 et Luc 1. 78. Enfin, nous avons le témoignage de l’Envoyé du Père qui, en entrant dans le monde, a déclaré : “Ta loi est au-dedans de mes entrailles” (Psaume 40. 9). Voir aussi : 1 Rois 3. 26 ; Colossiens 3. 12 ; Philémon 7, 12, 20 ; 1 Jean 3. 17.

2 Corinthiens 6

6par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, 7par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de justice de la main droite et de la main gauche, 8dans la gloire et dans l’ignominie, dans la mauvaise et dans la bonne renommée ; comme séducteurs, et véritables ; 9comme inconnus, et bien connusa ; comme mourants, et voici, nous vivons ; comme châtiés, et non mis à mort ; 10comme attristés, mais toujours joyeux ; comme pauvres, mais enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, et possédant toutes choses.

11Notre bouche est ouverte pour vous, ô Corinthiens ! notre cœur s’est élargi : 12vous n’êtes pas à l’étroit en nous, mais vous êtes à l’étroit dans vos entrailles ; 13et, en juste récompense, (je [vous] parle comme à mes enfants,) élargissez-vous, vous aussi.

Notes

aou : reconnus.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)