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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 3. 1-18

Témoignage collectif de l’assemblée

Le chapitre 3 constitue la deuxième subdivision de la première partie de cette épître (chapitre 1-7). Il présente le témoignage collectif rendu par l’assemblée devant le monde ; ce témoignage est comparé ici à une lettre qui apporte la lumière à tous les hommes. Mais, au cours de son développement, l’apôtre introduit dans une parenthèse (versets 7-16) le contraste entre les choses anciennes et les nouvelles.

Au chapitre 1, le ministère de Paul consiste à prêcher Christ (1. 19). Au chapitre 2, son ministère prend la forme d’un enseignement au sujet de l’ordre et de la discipline dans l’assemblée. Enfin, le chapitre 3 montre ce que sont les croyants devant ce monde, dont ils ne font pas partie. Alors Paul est conduit à un enseignement doctrinal au sujet des choses vieilles et passées d’une part, et de celles qui sont nouvelles et éternelles, d’autre part. Paul est ici le ministre de la nouvelle alliance (versets 3, 6).

1. L’assemblée, la lettre de Christ : versets 1-6

Les caractères de la lettre de Christ : versets 1-3, 18

Dès le premier verset, il fait allusion à la coutume très justifiée des lettres de recommandation. On voit que cela se pratiquait déjà à l’époqueActes 18. 27 ; Romains 16. 1, 2. Nous devons conserver cette habitude, non par méfiance à l’égard de frères ou de sœurs de passage, non connus, mais par crainte du Seigneur et dans la conscience de la sainteté de sa table. C’est aussi un signe visible de l’unité du Corps vécue en pratique. C’est enfin l’occasion de transmettre un message d’amour fraternel d’une assemblée à l’autre.

Loin de l’apôtre la pensée de se recommander lui-même ! Mais le résultat de son travail dans le cœur des Corinthiens constituait en soi une lettre de recommandation. Il peut les considérer comme ses propres enfants (6. 13 ; 12. 14).

Paul ne leur demande pas d’être la lettre de Christ, mais il affirme : Vous êtes cette lettre (verset 2). Il leur avait déjà écrit : “vous êtes le sceau de mon apostolat” 1 Corinthiens 9. 2. Ils constituaient l’expression vivante de son évangile, la preuve de la puissance de son ministère. De même, il avait écrit aux Thessaloniciens qu’ils étaient sa couronne1 Thessaloniciens 2. 19.

Cette lettre de Christ :

  • Qui l’a écrite ? C’est Paul.
  • Sur quoi l’a-t-il écrite ? sur quelles tablettes ? Sur le cœur des Corinthiens et, par extension, sur le cœur de tous les croyants.
  • Avec quelle plume et quelle encre ? Avec le Saint Esprit.
  • Quel est le sujet de cette lettre ? Christ. Paul n’a pas écrit son nom sur le cœur des Corinthiens, mais celui de son Seigneur.
  • Qui va lire cette lettre ? Tous les hommes. Certes, tous les hommes, de nos jours, peuvent disposer de la parole de Dieu. Mais ils ont une autre manifestation de Jésus Christ devant eux tous : c’est l’Assemblée, la lettre de Christ.
  • Enfin, quel est le secret pour que la lettre soit bien lisible ? C’est la contemplation de la gloire du Seigneur (verset 18). Selon que la gravure du nom de Christ est plus ou moins profonde sur nos cœurs, la lettre que nous constituons sera plus ou moins explicite.

L’apôtre n’écrit pas : Vous êtes les lettres de Christ, mais “la lettre” unique. Un chrétien isolé ne peut représenter cette lettre. Les individus les plus pieux, les plus saints, les plus fidèles, ne peuvent former, chacun pour son compte, cette lettre. C’est le témoignage collectif et cohérent des membres du corps de Christ qui montrera Jésus Christ aux hommes. Telle est la mission de l’Église sur la terre.

Combien il est touchant de lire, sous la plume de Paul s’adressant aux Corinthiens dont il connaissait toutes les faiblesses : “vous êtes manifestés comme la lettre de Christ” (v. 3). Ces derniers auraient pu se demander si, malgré tout, ils restaient cette lettre. Recommandaient-ils vraiment l’apôtre ? Présentaient-ils Christ au monde en pratique ?

Il appartient maintenant à chaque témoignage local de se poser la question en toute droiture. La lettre est-elle lisible ? Ne ressemble-t-elle pas à ces pierres tombales de cimetières abandonnés ? Un nom de famille y est bien gravé, mais la patine du temps et les salissures ont rendu sa lecture impossible.

Une communauté de chrétiens, qui conserve un enseignement orthodoxe, et même spirituellement élevé, n’aura le caractère de lettre de Christ bien lisible que si cet enseignement est mis en pratique dans la vie de chacun. S’il en est ainsi, l’Église sera une lumière dans ce monde de ténèbres. “Vous reluisez comme des luminaires dans le monde”, dit Paul ailleursPhilippiens 2. 15. Le rassemblement d’Antioche en est un bel exemple. La lettre y était bien visibleActes 11. 26 !

Retenons tous cette précieuse vérité : contempler par la foi la gloire de Celui qui est plus beau que les fils des hommes remplira nos cœurs et les fera bouillonner d’une bonne parolePsaume 45. 2, 3. Le Saint Esprit, après avoir rendu en nous un témoignage intérieur (1. 21, 22), nous donnera la puissance d’un témoignage extérieur par notre vie, nos actes et nos paroles.

Ce témoignage présente quatre caractéristiques :

  • 1. Il est vivant (en contraste avec la loi qui parlait de mort).
  • 2. Il parle de bénédictions (au contraire, la loi parlait de malédictions).
  • 3. Il est relatif aux choses éternelles, “ce qui demeure” (alors que la loi ne concernait que des choses temporaires).
  • 4. Sa gloire est bien supérieure à celle de la loi.

L’apôtre va maintenant développer ces pensées.

Paul, un faible vase : versets 4-6

Auparavant, il nous donne une leçon d’humilité et de dépendance. Il se reconnaît par lui-même incapable de tout. En revanche, il peut tout en celui qui le fortifiePhilippiens 4. 13. Ce qu’il vient d’écrire et ce qu’il va développer sur le ministère de la nouvelle alliance, il en a reçu la capacité de Dieu. Nous retrouverons cette juste estimation de lui-même lorsqu’il se comparera à un vase de terre (4. 7) et surtout quand il évoquera son infirmité et son écharde (12. 1-11).

2 Corinthiens 3

1Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? Ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation pour vous ou de lettres de recommandation de votre part ? 2Vous êtes, vous, notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et luea de tous les hommes ; 3car vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur. 4Or nous avons une telle confiance par le Christ envers Dieu : 5non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser quelque chose comme de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu, 6qui nous a rendus propres aussi pour être des ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’espritb, car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie.

7 (Or si le ministèrec de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été introduit avec gloire, de sorte que les fils d’Israël ne pouvaient arrêter leurs yeux sur la face de Moïsed, à cause de la gloire de sa face, laquelle devait prendre fin, 8combien plus le ministère de l’Esprit ne subsistera-t-ile pas en gloire ! 9Car si le ministère de la condamnation a été gloire, combien plus le ministère de la justice abonde-t-ilf en gloire ! 10Car aussi ce qui a été glorifié n’a pas été glorifié sous ce rapport, à cause de la gloire qui l’emporte de beaucoup. 11Car si ce qui devait prendre fin [a été introduit] avec gloire, bien plus ce qui demeure [subsistera-t-il] en gloire ! 12Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ; 13et [nous ne faisons] pas comme Moïse qui mettait un voile sur sa face, pour que les fils d’Israël n’arrêtent pas leurs yeux sur la consommation de ce qui devait prendre fin. 14Mais leurs entendementsg ont été endurcis, car jusqu’à aujourd’hui, dans la lecture de l’ancienne alliance, ce même voile demeure sans être levé, lequel prend fin en Christ. 15Mais jusqu’à aujourd’hui, lorsque Moïse est lu, le voile demeure sur leur cœur ; 16mais quand il se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté.) h17Or le Seigneur est l’espriti ; mais là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté. 18Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés enj la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Espritk.

Notes

asignifie aussi : bien connue, lue de tous, publique.
bou : Esprit.
ccomp. v. 3, 6, 8, 9 (ailleurs : service).
dvoir Exode 34. 29-35.
elitt. : ne sera-t-il.
fou : excelle-t-il.
gailleurs : pensées ; voir 4. 4 et 11. 3.
hla parenthèse commence au v. 7.
iou : l’Esprit : voir v. 6, 18, et la note, Romains 1. 4.
jou : selon.
ket : esprit ; litt. : comme par [le] Seigneur, [l’]Esprit.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)