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Le premier livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

1 Rois 21

Achab, le roi impie. Josaphat. Achazia

4. La vigne de Naboth : versets 1-4

Nous avons déjà remarqué l’indifférence, sinon l’hostilité d’Achab à l’égard des commandements de l’Éternel. Achab ne pensait qu’à lui-même ; aussi lorsqu’il convoita une vigne voisine de son palais, à Jizreël1, il s’irrita du refus qui lui fut opposé, car il ne pouvait en comprendre la raison.

Pour Achab, une vigne en valait bien une autre, ou bien elle pouvait être achetée. Mais pour Naboth, cette vigne était l’héritage de ses pères, qui eux-mêmes l’avaient reçu de l’Éternel. À ce titre elle lui était précieuse.

De plus, tout Israélite pieux savait qu’en réalité, le pays appartenait à l’Éternel. “Le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi ; car vous, vous êtes chez moi, comme des étrangers et comme des hôtes. Et dans tout le pays, vous donnerez le droit de rachat pour la terre” Lévitique 25. 23, 242.

Une fois encore, Achab, en conflit avec la parole de Dieu, rentre chez lui, triste et irrité, affligé du refus de Naboth.

5. Intervention de Jézabel : versets 5-16

Dans ce récit, plus encore qu’au chapitre 19, Achab agit de façon abominable en laissant sa femme Jézabel abuser de l’autorité royale comme il n’aurait pas osé le faire.

Le renversement de l’ordre établi par Dieu dans la création, ne peut que conduire à la violence et à la corruption. “Quant à mon peuple, des enfants l’oppriment et des femmes le gouvernent. Mon peuple ! Ceux qui te conduisent te fourvoient et détruisent le chemin de tes sentiers” Ésaïe 3. 12.

Jézabel utilise le sceau du roi pour transmettre aux administrateurs de sa ville, un projet de meurtre délibéré qui ordonne cyniquement des témoignages mensongers au sujet de Naboth. Ce sont les armes habituelles de Satan, “meurtrier dès le commencement… menteur et père du mensonge” Jean 8. 44. Tels sont encore les moyens que la Jézabel symbolique emploie dans l’Église, se disant prophétesse pour enseigner et égarer les esclaves du Fils de DieuApocalypse 2. 203.

Le complot aboutit au meurtre de Naboth, et Jézabel dit à Achab : “Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth…” Achab obéit à sa femme et va s’emparer de l’héritage volé à Naboth… et à l’Éternel.

Le récit du meurtre de Naboth, l’homme pieux et fidèle en Israël, évoque de façon saisissante les agissements des chefs du peuple juif contre Jésus :

  • le complotMatthieu 26. 3, 4 ;
  • les faux témoinsMatthieu 26. 60 ;
  • l’accusation de blasphèmeMatthieu 26. 65 ;
  • son accomplissement hors de la villeJean 19. 20 ; Hébreux 13. 12.

Les mobiles du meurtre sont aussi ceux que le Seigneur met en évidence dans la parabole des vignerons : “Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le et possédons son héritage” Matthieu 21. 38.

6. Intervention d’Élie, humiliation d’Achab : versets 17-29

Pour la troisième fois, au cours de son service, Élie va rencontrer Achab, pour lui faire part de la parole de l’Éternel à son sujet.

“As-tu tué, et aussi pris possession ?” À quatre reprises (versets 15, 16, 18, 19) le crime d’Achab est ainsi défini : il a pris possession, c’est-à-dire qu’il a extorqué ce qui appartient à l’Éternel, au prix d’un meurtre. Jézabel lui avait dit : “Je te donnerai la vigne de Naboth”. En l’acceptant de sa main, Achab s’était vendu à elle.

Mais il va apprendre que le pays appartient toujours à l’Éternel. Ce qu’il croit posséder lui sera ôté ; sa postérité sera retranchée, sa maison détruite. Et Jézabel, qui l’avait poussé au mal, connaîtra une fin honteuse.

“On ne se moque pas de Dieu : car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera” Galates 6. 7.

Or Achab s’humilie en entendant les paroles de l’Éternel : il jeûne, prend les vêtements du deuil. Dieu sonde son cœur ; il sait ce qu’il adviendra de cette affliction d’un moment. (Car, bien vite, Achab montre qu’il écoute toujours les faux prophètes.) Mais Dieu tient compte du moindre mouvement vers lui ; il retarde l’arrivée du mal annoncé, donnant ainsi à Achab un encouragement à persévérer dans la voie du repentir.

Et, dans sa grâce, Dieu enverra encore des prophètes pour avertir son peuple et l’appeler à revenir à lui. “Car ainsi dit l’Éternel à la maison d’Israël : Cherchez-moi, et vous vivrez” ; et Amos, l’un des derniers prophètes d’Israël, ajoute : “Cherchez l’Éternel, et vous vivrez” Amos 5. 4, 6.

Notes

1Achab paraît avoir eu plusieurs palais. Samarie était la capitale du royaume, mais Achab résidait aussi à Jizreël, situé à une trentaine de kilomètres au nord de Samarie (verset 1 ; 2 Rois 10. 11). Son fils Joram a séjourné à Jizreël, ainsi que sa femme Jézabel, mère de Joram (2 Rois 9. 16, 30) alors que soixante-dix fils d’Achab étaient élevés à Samarie (2 Rois 10. 1).
2Voir SLE vol. 7 commentaire du chapitre 25 du livre du Lévitique.
3Dans le langage symbolique de l’Apocalypse, une femme représente un système de doctrines. Dans l’Église, “Jézabel” usurpe l’autorité – qui appartient à Christ – et s’arroge le droit “d’enseigner” ses doctrines.

1 Rois 21

1Et il arriva, après ces choses, que Naboth, le Jizreélite, avait une vigne qui était à Jizreël, à côté du palais d’Achab, roi de Samarie. 2Et Achab parla à Naboth, disant : Donne-moi ta vigne afin que j’en fasse un jardin potager, car elle est proche, à côté de ma maison, et je te donnerai à sa place une meilleure vigne que celle-là, ou, si cela est bon à tes yeux, je te donnerai l’argent que vaut celle-ci. 3Et Naboth dit à Achab : Que l’Éternel me garde de te donner l’héritage de mes pères. 4Et Achab s’en vint à sa maison, triste et irrité, à cause de la parole que Naboth, le Jizreélite, lui avait dite ; car il avait dit : Je ne te donnerai pas l’héritage de mes pères. Et il s’étendit sur sa couche, et détourna sa face, et ne mangea pas du pain.

5Et Jézabel, sa femme, vint vers lui et lui dit : Pourquoi donc ton esprit est-il triste et ne manges-tu pas du pain ? 6Et il lui dit : Parce que j’ai parlé à Naboth, le Jizreélite, et lui ai dit : Donne-moi ta vigne pour de l’argent, ou, si cela te plaît, je te donnerai une vigne à la place. Et il a dit : Je ne te donnerai pas ma vigne. 7Et Jézabel, sa femme, lui dit : Est-ce toi qui exerces maintenant la royauté sur Israël ? Lève-toi, mange du pain, et que ton cœur soit gai ; moi, je te donnerai la vigne de Naboth, le Jizreélite. 8Et elle écrivit des lettresa au nom d’Achab, et les scella de son sceau, et envoya les lettres aux anciens et aux nobles qui étaient dans sa ville, qui habitaient avec Naboth. 9Et elle écrivit dans les lettres, disant : Proclamez un jeûne et mettezb Naboth en tête du peuple, 10et mettezb deux hommes, fils de Bélial, en face de lui, et qu’ils témoignent contre lui, disant : Tu as maudit Dieu et le roi. Et menez-le dehors et lapidez-le, et qu’il meure. 11Et les hommes de sa ville, les anciens et les nobles qui habitaient sa ville, firent selon ce que Jézabel leur avait demandé, selon ce qui était écrit dans les lettres qu’elle leur avait envoyées : 12ils proclamèrent un jeûne et mirent Naboth en tête du peuple ; 13et deux hommes, fils de Bélial, vinrent et s’assirent en face de lui ; et les hommes de Bélial témoignèrent contre lui, contre Naboth, devant le peuple, disant : Naboth a maudit Dieu et le roi. Et ils le menèrent hors de la ville, et l’assommèrent de pierres, et il mourut. 14Et ils envoyèrent à Jézabel, disant : Naboth a été lapidé, et il est mort.

15Et il arriva que, lorsque Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et était mort, Jézabel dit à Achab : Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth, le Jizreélite, qu’il refusa de te donner pour de l’argent, car Naboth n’est pas vivant, mais il est mort. 16Et il arriva que, quand Achab apprit que Naboth était mort, Achab se leva pour descendre à la vigne de Naboth, le Jizreélite, pour en prendre possession.

17Et la parole de l’Éternel vint à Élie, le Thishbite, disant : 18Lève-toi, descends à la rencontre d’Achab, le roi d’Israël, qui est à Samarie : voici, il est dans la vigne de Naboth, où il est descendu pour en prendre possession. 19Et tu lui parleras, disant : Ainsi dit l’Éternel : As-tu tué, et aussi pris possession ? Et tu lui parleras, disant : Ainsi dit l’Éternel : Au lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront ton sang, à toi aussi. 20Et Achab dit à Élie : M’as-tu trouvé, mon ennemi ? Et il dit : Je t’ai trouvé, parce que tu t’es vendu pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. 21Voici, je vais faire venir du mal sur toi, et j’ôterai ta postérité, et je retrancherai d’Achab tous les mâles, l’homme lié et l’homme libre en Israël ; 22et je ferai de ta maison comme de la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et de la maison de Baësha, fils d’Akhija, à cause de la provocation par laquelle tu m’as provoqué et tu as fait pécher Israël. 23Et aussi à l’égard de Jézabel, l’Éternel parla, disant : Les chiens mangeront Jézabel à l’avant-mur de Jizreël. 24Celui [de la maison] d’Achab qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront. 25 (Certainement il n’y eut point [de roi] comme Achab, qui se vendit pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, sa femme Jézabel le poussant. 26Et il agit très abominablement, en allant après les idoles, selon tout ce que faisaient les Amoréens que l’Éternel avait dépossédés devant les fils d’Israël.)

27Et il arriva, quand Achab entendit ces paroles, qu’il déchira ses vêtements, et mit un sac sur sa chair, et jeûna ; et il couchait avec le sac et marchait doucement. 28Et la parole de l’Éternel vint à Élie, le Thishbite, disant : 29Vois-tu comment Achab s’est humilié devant moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le mal en ses jours ; [mais] dans les jours de son fils, je ferai venir le mal sur sa maison.

Notes

aou : une lettre.
bou : faites asseoir.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)