Élie est en apparence seul en face des quatre cent cinquante prophètes de Baal1. Mais Dieu est avec lui, de sorte que le peuple accepte l’épreuve qu’il propose (verset 24).
Élie offre aux prophètes de Baal de présenter, les premiers, leur sacrifice. Alors, du matin jusqu’à midi, ces malheureux invoquent leur idole, comme si un morceau de bois, de pierre ou de métal pouvait entendre ! Le prophète Ésaïe stigmatisera aussi ceux qui taillent le bois ou le fer : “Qu’ils s’assemblent tous, qu’ils se tiennent là ! Qu’ils aient peur, qu’ils aient honte ensemble !” Ésaïe 44. 9-20
Alors, Élie se moque d’eux et le peuple aurait pu se souvenir des paroles de Salomon : “Moi aussi je rirai lors de votre calamité, je me moquerai quand viendra votre frayeur” Proverbes 1. 24-27.
Ni les cris des prophètes de Baal, ni leurs incisions, ni le sang qui coule sur eux ne peuvent – et pour cause – obtenir que le feu consume leur offrande de néant. “Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? Non, mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons, et non pas à Dieu” 1 Corinthiens 10. 19, 20. Et ici, le sacrifice ne peut même pas être consumé, car “le dieu qui répondra par le feu, lui, sera Dieu” (verset 24).
Tous les avantages semblaient être du côté de Baal : ses nombreux sacrificateurs étaient les premiers à offrir, ils avaient choisi l’un des taureaux, ils avaient eu beaucoup de temps… En vain : il n’y eut personne qui fit attention à leurs bruits inutiles.
Élie, qui représente l’Éternel, commence par inviter le peuple à s’approcher de lui : tous ont leur place dans la proximité de Dieu. Élie “répara l’autel de l’Éternel, qui avait été renversé.”
Il ne s’agit pas d’un nouvel autel, ni de n’importe quel autel : c’est l’autel de l’Éternel, renversé par l’incrédulité du peuple.
Cet autel présente trois caractères :
Élie dispose le bois et le taureau et ordonne qu’à trois reprises de l’eau soit versée en abondance sur l’holocauste et le bois. Cela semblait être une folie, puisque le sacrifice devait être consumé par le feu, mais cela contribue à mettre en évidence la puissance de Dieu. Nous pouvons alors voir en cela une figure de la parole de Dieu, une image de “la folie de la prédication”, dont le sujet est Christ crucifié “… Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu” 1 Corinthiens 1. 21-24.
Enfin Élie s’approche et parle à l’Éternel. Quel contraste entre la fervente, mais paisible, invocation d’Élie, et l’agitation, les cris et les dégradantes manifestations des prêtres de Baal ! Ainsi aussi le chrétien est invité à “exposer ses requêtes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces” Philippiens 4. 6.
Ayant relevé “l’autel de l’Éternel”, dans la confiance en sa fidélité envers Israël, Élie s’adresse au Dieu des promesses, lui demandant qu’il se glorifie devant son peuple et le ramène à lui. L’Éternel exauce son fidèle serviteur en consumant l’holocauste par son feu. Mais encore, les pierres et même la poussière sont brûlées !
L’holocauste était la victime présentée à Dieu pour son peuple, c’est la figure de Christ sur la croix. Le sacrifice est consumé, et les pierres, figure du peuple, le sont aussi. N’est-ce pas une image du fait que “notre
Les prières d’Élie sont alors exaucées. Le peuple reconnaît que l’Éternel est Dieu et tombe sur sa face pour l’adorer. Enfin, il n’est pas possible que les serviteurs et le culte de Baal cohabitent avec le seul vrai Dieu. Élie fait descendre les prophètes de Baal au torrent de Kison et les égorge là. Une fois encore, le torrent des anciens temps emporte les ennemis d’IsraëlJuges 5. 21. Ce n’est qu’en revenant aux sentiers anciens, à la bonne voie, que le peuple de Dieu peut trouver le repos de son âmeJérémie 6. 16.
Le mal est jugé ; le cœur du peuple est revenu à l’Éternel (verset 39). Élie sait que la pluie, image des bénédictions divines, va arriver en abondance.
Mais que faut-il encore pour cela ? L’épître de Jacques nous apprend qu’Élie avait supplié qu’il n’y ait pas de pluie, et qu’il pria encore pour qu’elle soit donnéeJacques 5. 17, 18.
C’est ce que nous le voyons faire : serviteur fidèle, il se courbe jusqu’à terre à sept reprises. Le petit nuage, comme la main d’un homme, est une réponse suffisante pour lui. Ce que la foi peut “saisir” dans sa main, n’est qu’une toute petite partie de l’abondance de la grâce de Dieu qui dépasse de loin ce que nous attendons de lui.
Achab a-t-il été touché par cette grâce ? Nous ne le pensons pas, car Élie lui dit : “Monte, mange et bois” (verset 41). Ce ne sont pas là les bénédictions du royaume de DieuRomains 14. 17 et surtout la suite de l’histoire d’Achab montre qu’il ne sut pas en faire son profit.
Le service d’Élie envers Israël s’achève ici. Rappelons quels en étaient les principaux caractères :
Le secret d’une conduite à la gloire de Dieu et de Christ, est de garder sa parole et de ne pas renier son nom.