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Le premier livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

1 Rois 18. 21-46

Le prophète puissant

Élie est en apparence seul en face des quatre cent cinquante prophètes de Baal1. Mais Dieu est avec lui, de sorte que le peuple accepte l’épreuve qu’il propose (verset 24).

Élie offre aux prophètes de Baal de présenter, les premiers, leur sacrifice. Alors, du matin jusqu’à midi, ces malheureux invoquent leur idole, comme si un morceau de bois, de pierre ou de métal pouvait entendre ! Le prophète Ésaïe stigmatisera aussi ceux qui taillent le bois ou le fer : “Qu’ils s’assemblent tous, qu’ils se tiennent là ! Qu’ils aient peur, qu’ils aient honte ensemble !” Ésaïe 44. 9-20

Alors, Élie se moque d’eux et le peuple aurait pu se souvenir des paroles de Salomon : “Moi aussi je rirai lors de votre calamité, je me moquerai quand viendra votre frayeur” Proverbes 1. 24-27.

Ni les cris des prophètes de Baal, ni leurs incisions, ni le sang qui coule sur eux ne peuvent – et pour cause – obtenir que le feu consume leur offrande de néant. “Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? Non, mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons, et non pas à Dieu” 1 Corinthiens 10. 19, 20. Et ici, le sacrifice ne peut même pas être consumé, car “le dieu qui répondra par le feu, lui, sera Dieu” (verset 24).

Tous les avantages semblaient être du côté de Baal : ses nombreux sacrificateurs étaient les premiers à offrir, ils avaient choisi l’un des taureaux, ils avaient eu beaucoup de temps… En vain : il n’y eut personne qui fit attention à leurs bruits inutiles.

7. L’autel de l’Éternel : versets 30-40

Élie, qui représente l’Éternel, commence par inviter le peuple à s’approcher de lui : tous ont leur place dans la proximité de Dieu. Élie “répara l’autel de l’Éternel, qui avait été renversé.”

Il ne s’agit pas d’un nouvel autel, ni de n’importe quel autel : c’est l’autel de l’Éternel, renversé par l’incrédulité du peuple.

Cet autel présente trois caractères :

  • 1. Il est d’abord l’autel de l’Éternel, témoin de sa fidélité immuable, c’est pourquoi il n’est pas “rebâti” – car ce que Dieu bâtit demeure à toujours – mais “réparé” 2.
  • 2. Ensuite Élie prend douze pierres, qui représentent chacune des tribus des fils de Jacob. Aux yeux des hommes, Israël était dispersé mais le prophète voit, au-delà de l’infirmité humaine, l’unité du peuple de Dieu et la montre. Élie agit selon la parole de l’Éternel adressée à Jacob à Peniel, et confirmée à son retour à BéthelGenèse 32. 28 ; 35. 9-11, car “les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir” Romains 11. 29.
  • 3. Enfin, cet autel est fait de pierres – certainement non taillées, car Élie est un serviteur obéissantExode 20. 25 – différentes les unes des autres, mais assemblées selon la pensée de Dieu pour manifester l’unité de son peuple. Un fossé entoure l’autel, exprimant la séparation du culte de l’Éternel vis-à-vis du système idolâtre du mondeNombres 23. 9 ; 2 Corinthiens 6. 14-16.

Élie dispose le bois et le taureau et ordonne qu’à trois reprises de l’eau soit versée en abondance sur l’holocauste et le bois. Cela semblait être une folie, puisque le sacrifice devait être consumé par le feu, mais cela contribue à mettre en évidence la puissance de Dieu. Nous pouvons alors voir en cela une figure de la parole de Dieu, une image de “la folie de la prédication”, dont le sujet est Christ crucifié “… Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu” 1 Corinthiens 1. 21-24.

Enfin Élie s’approche et parle à l’Éternel. Quel contraste entre la fervente, mais paisible, invocation d’Élie, et l’agitation, les cris et les dégradantes manifestations des prêtres de Baal ! Ainsi aussi le chrétien est invité à “exposer ses requêtes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces” Philippiens 4. 6.

Ayant relevé “l’autel de l’Éternel”, dans la confiance en sa fidélité envers Israël, Élie s’adresse au Dieu des promesses, lui demandant qu’il se glorifie devant son peuple et le ramène à lui. L’Éternel exauce son fidèle serviteur en consumant l’holocauste par son feu. Mais encore, les pierres et même la poussière sont brûlées !

L’holocauste était la victime présentée à Dieu pour son peuple, c’est la figure de Christ sur la croix. Le sacrifice est consumé, et les pierres, figure du peuple, le sont aussi. N’est-ce pas une image du fait que “notre vieil homme a été crucifié avec Christ, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché” Romains 6. 6 ?

Les prières d’Élie sont alors exaucées. Le peuple reconnaît que l’Éternel est Dieu et tombe sur sa face pour l’adorer. Enfin, il n’est pas possible que les serviteurs et le culte de Baal cohabitent avec le seul vrai Dieu. Élie fait descendre les prophètes de Baal au torrent de Kison et les égorge là. Une fois encore, le torrent des anciens temps emporte les ennemis d’IsraëlJuges 5. 21. Ce n’est qu’en revenant aux sentiers anciens, à la bonne voie, que le peuple de Dieu peut trouver le repos de son âmeJérémie 6. 16.

8. Une abondance de pluie : versets 41-46

Le mal est jugé ; le cœur du peuple est revenu à l’Éternel (verset 39). Élie sait que la pluie, image des bénédictions divines, va arriver en abondance.

Mais que faut-il encore pour cela ? L’épître de Jacques nous apprend qu’Élie avait supplié qu’il n’y ait pas de pluie, et qu’il pria encore pour qu’elle soit donnéeJacques 5. 17, 18.

C’est ce que nous le voyons faire : serviteur fidèle, il se courbe jusqu’à terre à sept reprises. Le petit nuage, comme la main d’un homme, est une réponse suffisante pour lui. Ce que la foi peut “saisir” dans sa main, n’est qu’une toute petite partie de l’abondance de la grâce de Dieu qui dépasse de loin ce que nous attendons de lui.

Achab a-t-il été touché par cette grâce ? Nous ne le pensons pas, car Élie lui dit : “Monte, mange et bois” (verset 41). Ce ne sont pas là les bénédictions du royaume de DieuRomains 14. 17 et surtout la suite de l’histoire d’Achab montre qu’il ne sut pas en faire son profit.

Le service d’Élie envers Israël s’achève ici. Rappelons quels en étaient les principaux caractères :

  • Il avait fidèlement transmis la parole de l’Éternel à Achab (17. 1 ; 18. 18, 41).
  • Serviteur obéissant, il se cache, puis se montre à Achab et à Israël, à la parole de l’Éternel (17. 2, 3 ; 18. 1, 21).
  • Dans son exil à Sarepta, il révèle à une femme veuve et sans espérance dans le monde (17. 12) Éphésiens 2. 12, la vérité de la parole de Dieu et sa puissance en résurrection.
  • Devant la puissance de Satan (le culte de Baal), il revendique l’unité d’Israël, selon les promesses et la parole de l’Éternel.

Le secret d’une conduite à la gloire de Dieu et de Christ, est de garder sa parole et de ne pas renier son nom.

Notes

1Il n’est plus fait mention des “quatre cents prophètes des ashères qui mangent à la table de Jézabel” (verset 19). Il est possible qu’ils aient été retenus par Jézabel, mais Élie n’en parle plus ensuite.
2Nous trouvons cette même pensée dans le temple, ou maison de l’Éternel. Esdras relève sur son emplacement (Esdras 2. 68) la maison qui, aux yeux de Dieu, est toujours la même, celle dont la dernière gloire, encore à venir, sera plus grande que la première (Aggée 2. 8).

1 Rois 18

21Et Élie s’approcha de tout le peuple, et dit : Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le ; et si c’est Baal, suivez-le ! Et le peuple ne lui répondit mot.

22Et Élie dit au peuple : Je reste, moi seul, prophète de l’Éternel, et les prophètes de Baal sont 450 hommes. 23Qu’on nous donne deux taureaux ; et qu’ils choisissent pour eux l’un des taureaux, et qu’ils le dépècent, et qu’ils le placent sur le bois, et qu’ils n’y mettent pas de feu ; et moi j’offriraia l’autre taureau, et je le placerai sur le bois, et je n’y mettrai pas de feu. 24Et vous invoquerez le nom de votre dieu, et moi j’invoquerai le nom de l’Éternel, et le dieu qui répondra par le feu, lui, sera Dieu. Et tout le peuple répondit et dit : La parole est bonne.

25Et Élie dit aux prophètes de Baal : Choisissez pour vous l’un des taureaux, et offrez les premiers, car vous êtes nombreux, et invoquez le nom de votre dieu, et ne mettez pas de feu. 26Et ils prirent le taureau qu’on leur avait donné, et l’offrirent, et invoquèrent le nom de Baal depuis le matin jusqu’à midi, disant : Ô Baal, réponds-nous ! Mais il n’y eut pas de voix, ni personne qui réponde. Et ils sautaient autourb de l’autel qu’on avait fait. 27Et il arriva qu’à midi Élie se moqua d’eux, et dit : Criez à haute voix, car il est un dieu ; car il médite, ou il est allé à l’écart, ou il est en voyage ; peut-être qu’il dort, et il se réveillera ! 28Et ils crièrent à haute voix, et se firent des incisions, selon leur coutume, avec des épées et des piques, jusqu’à faire couler le sang sur eux. 29Et il arriva, quand midi fut passé, qu’ils prophétisèrent jusqu’à [l’heure] où l’on offrec le gâteau ; et il n’y eut pas de voix, et personne qui réponde, et personne qui fasse attention.

30Alors Élie dit à tout le peuple : Approchez-vous de moi. Et tout le peuple s’approcha de lui. Et il répara l’autel de l’Éternel, qui avait été renversé. 31Et Élie prit douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel vint la parole de l’Éternel, disant : Israël sera ton nom ; 32et il bâtit avec les pierres un autel au nom de l’Éternel, et fit autour de l’autel un fossé de la capacité de deux mesuresd de semence ; 33et il arrangea le bois, et dépeça le taureau, et le plaça sur le bois. 34Et il dit : Remplissez d’eau quatre cruches, et versez-les sur l’holocauste et sur le bois. Et il dit : Faites-le une seconde fois ; et ils le firent une seconde fois. Et il dit : Faites-le une troisième fois ; et ils le firent une troisième fois. 35Et l’eau coula autour de l’autel ; et il remplit d’eau aussi le fossé. 36Et il arriva, à [l’heure] où l’on offre le gâteau, qu’Élie, le prophète, s’approcha, et dit : Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac, et d’Israël, qu’il soit connu aujourd’hui que toi tu es Dieu en Israël, et que moi je suis ton serviteur, et que c’est par ta parole que j’ai fait toutes ces choses. 37Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, et que ce peuple sache que toi, Éternel, tu es Dieu, et que tu as ramené leur cœur. 38Et le feu de l’Éternel tomba, et consuma l’holocauste, et le bois, et les pierres, et la poussière, et lécha l’eau qui était dans le fossé. 39Et tout le peuple le vit ; et ils tombèrent sur leurs faces, et dirent : L’Éternel, c’est lui qui est Dieu ! L’Éternel, c’est lui qui est Dieu !

40Et Élie leur dit : Saisissez les prophètes de Baal, que pas un d’entre eux n’échappe ! Et ils les saisirent ; et Élie les fit descendre au torrent de Kison, et les égorgea là.

41Et Élie dit à Achab : Monte, mange et bois, car il y a un bruit d’une abondance de pluie. 42Et Achab monta pour manger et pour boire. Et Élie monta au sommet du Carmel, et il se courba jusqu’à terre, et mit sa face entre ses genoux. 43Et il dit à son jeune homme : Monte, je te prie ; regarde du côté de l’ouest. Et il monta, et regarda, et il dit : Il n’y a rien. Et il dit : Retournes-y sept fois. 44Et il arriva qu’à la septième fois, il dit : Voici un petit nuage, comme la main d’un homme, qui s’élève de la mer. Et il dit : Lève-toie, dis à Achab : Attelle, et descends, afin que la pluie ne t’arrête pas. 45Et il arriva, en attendant, que les cieux devinrent noirs par d’épais nuages accompagnés de vent, et il y eut une forte pluie ; et Achab monta dans son char et s’en alla à Jizreël. 46Et la main de l’Éternel fut sur Élie, et il ceignit ses reins, et courut devant Achab jusque là où tu arrives à Jizreël.

Notes

aoffrir, litt. : faire, ici et v. 25-26.
bou : sur.
cici et v. 36 : offrir sur l’autel même.
dhéb. : séa.
eici, litt. : Monte.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)