La famine, cependant, était grande à Samarie. Achab envoie son intendant, Abdias, à la recherche de sources et d’herbages, non pas pour alléger la misère du peuple de Dieu dont il est responsable, mais pour conserver la vie à ses chevaux !
Bien que préposé sur la maison d’Achab, “Abdias craignait beaucoup l’Éternel”. Sa situation auprès du roi lui avait permis de cacher et de nourrir cent prophètes de l’Éternel. Mais il avait dû agir à l’insu du roi dont la femme exterminait les prophètes de l’Éternel. Il servait Achab ouvertement, et l’Éternel en se cachant. Lequel de ses maîtres aimait-il et servait-il réellementMatthieu 6. 24 ?
Lorsqu’Élie le rencontra, Abdias cherchait de l’eau et de l’herbe pour les chevaux d’Achab. S’il appelle Élie : “mon seigneur”, ce dernier lui rappelle qu’il est, en réalité, le serviteur d’Achab.
Peut-être dira-t-on qu’en obéissant au roi responsable devant Dieu d’exercer l’autorité dans son paysRomains 13. 1, 2, Abdias agissait fidèlement. Mais il y a une différence entre se soumettre aux autorités ordonnées de Dieu et se mettre à leur service : il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommesActes 5. 29.
Élie reconnaissait en Achab le roi établi sur Israël, mais il n’était pas son serviteur. C’est pourquoi il ne cherche pas à justifier sa conduite, alors qu’Abdias s’étend longuement sur ce qu’il a fait. Le nom de l’Éternel apparaît cinq fois dans son discours mais Élie reste très réservé à son égard, et sa réponse souligne le contraste entre sa position et celle d’Abdias.
“J’ai craint l’Éternel dès ma jeunesse”, dit ce dernier. C’était vrai, il en avait donné la preuve (verset 13), et surtout, il a le témoignage de la Parole (verset 3). Mais il redoutait le caprice meurtrier d’Achab (verset 14). Élie, lui, peut dire avec confiance : “l’Éternel devant qui je me tiens”. À ce titre, il n’a aucune frayeur en présence d’Achab. “Qui es-tu, que tu craignes un homme qui mourra ?” … “Mais moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, qui soulève la mer, et ses flots mugissent” Ésaïe 51. 12, 15.
Se tenir devant l’Éternel résumait toutes ses activités et son attitude morale. Élie n’avait pas à énumérer devant Abdias ce qu’il avait fait. Élie savait que Dieu n’oublie rien de ce qui est fait pour lui. Élie respecte Abdias et ne lui fait pas de reproches, mais ne peut avoir avec lui de réelle communion, car Abdias était un homme aux principes mélangés.
Achab va à la rencontre d’Élie, avec une accusation toute prête : “Est-ce bien toi, – celui qui trouble Israël ?” En rejetant sur le serviteur de l’Éternel, les conséquences de son infidélité et de son idolâtrie, Achab méprisait le Dieu d’Israël.
Il n’en est pas autrement aujourd’hui. Oubliant que Dieu est le conservateur de tous les hommes1 Timothée 4. 10, ceux-ci ne se soucient pas de lui et, tout en refusant de croire en lui, sont disposés à le rendre responsable de leurs misères.
D’une façon générale, la pensée d’avoir affaire avec Dieu trouble « le monde »1, parce que Satan en est le chefJean 14. 30. Élie était étranger au monde d’Achab, le chrétien aujourd’hui n’est pas “du monde”, parce que Christ n’est pas “du monde” Jean 17. 6, 11, 14-16. Tout en devant le traverser il lui appartient d’y vivre comme un étranger1 Jean 2. 15-17.
Élie commence par réfuter l’accusation d’Achab, et lui montre la source du mal qui atteint Israël : c’est que lui-même et sa famille ont “abandonné les commandements de l’Éternel” pour “marcher après les Baals”.
Ensuite, avec l’autorité que lui confère sa propre obéissance à la parole de Dieu, Élie charge Achab de réunir les huit cent cinquante prophètes des idoles, à la montagne du Carmel. Peut-être certains sont-ils surpris de voir qu’Achab obéit à Élie. Mais ce dernier était là sur l’ordre de l’Éternel, pour donner de la pluie sur la face de la terre. Le cœur d’Achab est, pour Dieu, comme “des ruisseaux d’eau” Proverbes 21. 1. C’est le secret de la conduite d’Achab à ce moment-là. L’heure était venue de poser à tout le peuple cette question fondamentale : “Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le ; et si c’est Baal, suivez-le !”
C’est aussi le choix placé devant tout homme aujourd’hui : Croire au Seigneur Jésus pour avoir la vie éternelle, ou lui désobéir et s’exposer à la colère de DieuJean 3. 16, 36.