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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 15. 15-24

Le service en faveur des nations

2. Le service de Paul dans le monde grec

L’apôtre introduit ici le sujet de son ministère1. Il écrivait aux croyants de Rome dans l’assurance des résultats de la grâce de Dieu en eux. Ils n’étaient pas directement le fruit de son propre service. Toutefois, les Romains appartenaient aux nations, et Paul avait envers eux une obligation particulière.

Le service de Paul et l’offrande des nations : versets 15-17

Paul avait été établi par Christ lui-même : “ministre du christ Jésus envers les nations” (verset 16) Galates 1. 16 ; 2. 9.

Ce service de l’évangile (la bonne nouvelle) de Dieu prenait pour l’apôtre un caractère sacerdotal, c’est-à-dire la forme d’une offrande à Dieu (“la sacrificature dans l’évangile de Dieu”, verset 16). Son travail était d’amener à Dieu des hommes d’entre les nations (à Rome en particulier) par la grâce et par la foi. Mis à part du monde et sanctifiés par l’Esprit Saint, ces croyants formaient ainsi comme une offrande que l’apôtre présentait à Dieu.

Autrefois, les Lévites étaient mis à part du peuple d’Israël pour appartenir à Dieu : “Tu prendras les Lévites pour moi (je suis l’Éternel)” Nombres 3. 41. Au cours d’une cérémonie de consécration, Aaron les présentait à l’Éternel comme un véritable sacrifice : “Les fils d’Israël poseront leurs mains sur les Lévites ; et Aaron offrira les Lévites en offrande tournoyée devant l’Éternel” Nombres 8. 10, 11.

Maintenant, le Saint Esprit mettait à part (c’est le sens littéral de “sanctifiait”) les croyants, par le ministère de l’apôtre, comme une offrande agréable à Dieu. Les chrétiens sont ainsi pour Dieu “une sorte de prémices de ses créatures” Jacques 1. 18. Cette offrande ne doit pas être confondue avec le culte de l’assemblée qui présente au Père par le Saint Esprit les perfections et le parfum de Jésus et de son sacrifice à la croix1 Pierre 2. 5.

L’apôtre apparaît donc ici comme un sacrificateur offrant à Dieu les croyants d’entre les nations. Plus tard dans sa vie, lorsqu’il est captif à RomePhilippiens 2. 17 ou lorsque son martyre est devant lui2 Timothée 4. 6, il se désignera comme étant lui-même la “libation” ou l’aspersion sur l’offrande. Sous la loi, certains sacrifices étaient accompagnés d’une libation de vin. Si donc Paul devait laisser sa vie dans le service de l’évangile, ce serait comme le sceau et l’aspersion de l’offrande pour Dieu que constituaient les croyants des nations (les Philippiens en particulier). Quel dévouement chez Paul et quelle ressemblance avec son maître ! En même temps, quelle différence entre le Sauveur et ses rachetés. Christ seul a été le vrai sacrifice sur l’autel de la croix.

Rétrospective sur le service de l’apôtre : verset 18

En présence des résultats de son œuvre, lui qui avait “travaillé beaucoup plus qu’eux tous”, l’apôtre aurait eu des raisons de se glorifier. Il se gardait bien de le faire, en disant : “Non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi” 1 Corinthiens 15. 10. Les fruits de son labeur incessant étaient pour lui une source de joie1 Thessaloniciens 2. 19, 20. Mais toute la gloire en revenait à Christ, parce que Paul accomplissait le travail donné par son maître. Son apostolat était “pour l’obéissance de la foi parmi toutes les nations” (1. 5). Christ avait donc réalisé par lui son dessein (verset 18), “selon le commandement du Dieu éternel” (16. 26).

En quelques expressions, Paul résume alors son extraordinaire activité pendant les quelque vingt-cinq années de son service passé : parole et œuvre, miracles et prodiges, puissance de l’Esprit Saint. Il n’en appelle ici ni à ses dons, ni à sa qualité d’apôtre, mais met en valeur l’activité de Dieu par son Esprit. Des détails sur les circonstances exceptionnelles de l’apôtre sont donnés dans le livre des Actes2 et dans d’autres épîtres2 Corinthiens 6. 4-10 ; 11. 23-27. En Paul s’est accomplie la parole du Seigneur : “En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi je m’en vais au Père” Jean 14. 12.

L’évangile dans le monde grec : versets 19-24

Paul avait porté la lumière de l’évangile dans des régions encore étrangères au christianisme, à des hommes perdus dans les ténèbres du paganisme. Le monde grec était maintenant christianisé ; depuis Jérusalem (point de départ de l’œuvre) jusqu’en Illyrie3, il avait pleinement annoncé l’évangile du Christ (verset 19). Son service dans ces contrées (l’Asie mineure et la Grèce) était maintenant terminé. Ayant posé le fondement comme un sage architecte1 Corinthiens 3. 10, il pouvait laisser à d’autres le soin de poursuivre l’œuvre entreprise.

Lui-même évitait d’interférer avec le travail d’autres serviteurs, d’édifier sur le fondement d’autrui (verset 20). C’est le motif qui l’avait retenu d’aller à Rome, malgré son ardent désir de voir là ceux qui lui étaient si chers (1. 10-15). Il ne voulait annoncer l’évangile que là où Christ n’avait pas encore été prêché, afin que se réalise par lui la prophétie d’ÉsaïeÉsaïe 52. 15. Quelle merveilleuse proximité entre Christ et l’apôtre ! Les prophéties écrites auparavant pour le maître, Christ, se réalisent maintenant dans son fidèle serviteur, Paul.

Paul avait devant lui la pensée de poursuivre l’œuvre vers l’Europe occidentale, l’Espagne en particulier. Si le chemin s’ouvrait, ce serait l’occasion de s’arrêter à Rome (verset 24).

Notes

1Paul avait été établi apôtre, c’est-à-dire l’envoyé de Dieu, par le Seigneur lui-même (1 Timothée 2. 7). Il avait reçu de Christ dans la gloire un ministère, un service, à la fois pour l’évangile et pour l’assemblée (Colossiens 1. 23, 25). Il était serviteur de Christ, c’est-à-dire ministre, investi d’une mission spéciale, celle d’être l’administrateur des mystères de Dieu (1 Corinthiens 4. 1).
2

Les Actes rapportent sept miracles accomplis par l’apôtre Paul :

  1. 1. Le jugement d’Elymas le magicien (13. 9-12),
  2. 2. La guérison de l’homme impotent à Lystre (14. 9-10),
  3. 3. La délivrance de la servante à l’esprit de python à Philippes (16. 16-18),
  4. 4. Les miracles extraordinaires à Éphèse (19. 11, 12),
  5. 5. La guérison (résurrection) d’Eutyche (20. 10),
  6. 6. La délivrance de la vipère à Malte (28. 3-6),
  7. 7. La guérison du père de Publius (28. 8).
3Les contrées situées sur la rive orientale de l’Adriatique ; maintenant l’Albanie et l’ancienne Yougoslavie.

Romains 15

15Mais je vous ai écrit en quelque sorte plus hardiment, frères, comme réveillant vos souvenirs, à cause de la grâce qui m’a été donnée par Dieu, 16pour que je sois ministrea du christ Jésus envers les nations, exerçant la sacrificature dans l’évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit agréable, étant sanctifiée par l’Esprit Saint. 17J’ai donc de quoi me glorifier dans le christ Jésus, dans les choses qui concernent Dieu. 18Car je n’oserai rien dire que Christ n’ait accompli par moi pour l’obéissance des nations, par parole et par œuvre, 19par la puissance de miraclesb et de prodiges, par la puissance de l’Esprit [de Dieu] c ; de sorte que, depuis Jérusalem, et tout alentour, jusqu’en Illyrie, j’ai pleinement annoncé l’évangile du Christ ; 20mais ainsi m’attachant à évangéliser, non pas là où Christ avait été prêchéd, (afin que je n’édifie pas sur le fondement d’autrui) 21mais selon qu’il est écrit : “Ceux à qui il n’a pas été annoncé, verront, et ceux qui n’ont pas entendu, comprendront”e. 22C’est pourquoi aussi j’ai été souvent empêché d’aller vers vous ; 23mais maintenant, n’ayant plus de sujet [de m’arrêter] dans ces pays-ci, et ayant depuis plusieurs années un grand désir d’aller vers vous, 24pour le cas où je me rendrais en Espagne… ; car j’espère que je vous verrai à mon passage, et que vous me ferez la conduite de ce côté-là, quand j’aurai d’abord un peu joui de vous ;

Notes

aadministrateur officiel ; ainsi aussi, 13. 6 ; Philippiens 2. 25 ; comp. Hébreux 1. 7 et 8. 2.
blitt. : signes.
cpl. lisent : l’Esprit Saint.
dlitt. : nommé.
eÉsaïe 52. 15.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)