Ce psaume introduit la troisième section du deuxième livre et lui imprime son caractère. Il nous présente les pensées de Christ rejeté par Israël, dont il est pourtant le roi oint. “Il vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu” Jean 1. 11.
Nous entendons d’abord la prière de l’affligé, puis nous avons la réponse de Dieu.
Le psalmiste affligé supplie Dieu d’écouter sa prière, car il se sent repoussé, comme chassé jusqu’au bout de la terre, loin du sanctuaire dont l’ennemi s’est emparé.
Il est donné à David, ici, d’exprimer quelque chose des souffrances infligées à son Seigneur : le mépris, l’incrédulité et la haine de son peuple. Le refus de sa grâce ne pouvait qu’accabler le cœur de ChristMatthieu 23. 34-39. Mais il s’était toujours proposé l’Éternel devant lui, il ne pouvait être ébranléPsaume 16. 8. Il savait que Dieu le conduirait sur un rocher sur lequel il établirait ses pasPsaume 40. 3, image de la résurrection.
Pour le résidu dispersé, ce rocher représente sans doute la restauration de la nation d’Israël sous le règne stable du roi de gloireDaniel 7. 14.
Le Seigneur Jésus, encore par le moyen des expériences de David, et par ce qu’il en exprime prophétiquement, nous dit ce qu’il a trouvé en Dieu, son Père, dans les circonstances éprouvantes de sa vie sur la terre : “Tu m’as été un refuge…” et ses ennemis n’ont pu se saisir de lui, jusqu’à ce que soient venus leur “heure et le pouvoir des ténèbres” Luc 22. 53.
Protégé dans son chemin, il trouve ensuite le repos, la paix dans la tente de Dieu, expression qui désigne l’habitation de Dieu où il demeurera “à toujours”, c’est-à-dire pendant le temps de son rejet, à l’abri des ailes du Tout-Puissant.
Telles seront aussi, dans leur mesure, les expériences, l’espérance et la délivrance du résidu pieux.
Les fidèles, aujourd’hui, trouvent dans le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, la consolation dans l’affliction2 Corinthiens 1. 3-7 et un refuge quand tout secours manque du côté de l’homme, même auprès des saints2 Timothée 1. 15 ; 4. 16-18.
Avons-nous de la tribulation dans le monde ? Le Seigneur Jésus nous dit : “Ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde” Jean 16. 33 et encore : “Je vous prendrai auprès de moi”, “dans la maison de mon Père” Jean 14. 3, 2. C’est l’espérance chrétienne.
Le psalmiste a la certitude d’avoir été entendu de Dieu qui, déjà, lui a donné la part de ceux qui le craignent. Il en est assuré, car ses regards se tournent vers Christ, le Roi, entré le premier dans la possession du “bel héritage” qui lui est échuPsaume 16. 6, après les souffrances qui ont été sa part.
Nous avons vu au psaume 21 qu’en réponse à la prière du roi, Dieu lui a donné la vie, une longueur de jours pour toujours et à perpétuitéPsaume 21. 2-5. Son règne sera affermi : il agira par sa bonté pour délivrer le juste et, par sa vérité, il jugera le méchant.
Alors, les vœux qu’il avait formés pendant le temps de sa détresse seront accomplis lorsque, roi et sacrificateur, il conduira la louange d’Israël. Ce dernier entrera ainsi, dans un jour à venir, dans la jouissance des promesses de la nouvelle alliance ; mais le chrétien est déjà, par la foi, assis en Christ dans les lieux célestes ; il attend sa venue comme Sauveur, pour entrer dans sa présence et le louer éternellement.