Que Dieu se lève et disperse ses ennemis. C’est un sujet de louanges et de joie pour les siens. Le fidèle se souvient de la bonté de Dieu, vue dans l’histoire d’Israël. Dieu demeure au milieu de son peuple et le bénit. Il sauve et délivre les siens. Il entre dans son sanctuaire au milieu de son peuple qui se réjouit. Il est alors reconnu comme le Seigneur de toute la terre, et l’univers est appelé à le louer.
Israël est vu ici comme au début du voyage dans le désert, quand son but était la montagne de l’héritage de Dieu, et son habitation, le sanctuaire que ses mains ont établiExode 15. 17. Moïse, en ce temps-là, disait au départ de l’arche : “Lève-toi, Éternel ! et que tes ennemis soient dispersés” … Nombres 10. 35
Ici Israël, dans des termes semblables, se place sous la direction et la protection de son Dieu. Les méchants seront dispersés, mais les justes seront rassemblés “en la présence de Dieu” pour la joie de leurs cœurs.
Nous entendons alors les chants de joie et de reconnaissance que les opprimés délivrés font monter vers Dieu. Son nom, tout d’abord, est leur cantique, comme autrefois au bord de la mer Rouge : “Jah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut” Exode 15. 2.
Jah est le nom de l’Éternel dans son essence ; c’est un tel Dieu qui rachète et bénit son peuple. Ni le désert, ni aucun autre obstacle, ne peuvent s’opposer à son intervention toute puissante en faveur de son peuple. Ainsi, les justes seront-ils appelés à se réjouir en lui, sans inquiétude.
N’est-ce pas ainsi que le chrétien, privilégié par la connaissance de l’amour de Dieu révélé en Christ, peut entendre l’invitation : “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur… ne vous inquiétez de rien” Philippiens 4. 4-7. Dieu, depuis sa demeure sainte, exerce ainsi sa puissance et sa grâce en faveur de tous ceux qui connaissent les détresses de la terre.
Mais, selon le caractère propre aux écrits prophétiques, “le jour de la vengeance de Dieu” est aussi annoncé, tandis qu’il est retenu pendant la période de la grâce, comme le montre la lecture d’Ésaïe 61. 1-3 faite par le Seigneur à NazarethLuc 4. 18-22.
Le psalmiste revient au commencement du voyage d’Israël dans le désert. Dieu, dans sa puissance, marchait devant son peuple et, dans sa grâce, le conduisait. A l’étape de Sinaï, la présence redoutable de Dieu tenait son peuple à l’écart pendant la promulgation de la loiExode 19. 2. Mais le but de l’Éternel était d’amener Israël dans le pays promis, de demeurer au milieu de lui à Jérusalem et de le combler de ses dons, car il est un Dieu de salut.
Ensuite, l’histoire d’Israël dans le pays de l’héritage de Dieu est celle de sa grâce, des soins et de la bonté de Dieu envers son peuple, ainsi que des délivrances opérées en sa faveur.
Dans une image contrastée, le verset 14 nous montre premièrement la nation d’Israël avant sa dispersion : dans son indifférence à l’égard de l’Éternel, elle était restée “entre les barres des étables, à écouter le bêlement des troupeaux” Juges 5. 16, c’est-à-dire à s’occuper seulement d’accroître sa prospérité matérielle. “Jeshurun s’est engraissé… il a abandonné le Dieu qui l’a fait” Deutéronome 32. 15.
Nous voyons ensuite une tout autre image : Israël sous le règne de Christ. Le souhait du résidu en détresse (55. 7) aura été exaucé ; on verra la beauté dont Dieu aura revêtu son peuple racheté, un peuple bienheureux, sauvé par l’Éternel, le bouclier de son secours et l’épée de sa gloireDeutéronome 33. 26-29.
La terre d’Israël était sous le joug des ennemis ; le Tout-Puissant, en dispersant les rois, revêt le pays d’un éclat brillant comme la neige.