Dieu vient de montrer aux habitants du monde la vanité de leurs richesses, sans valeur devant la mort (comp. Psaume 49).
Il s’adresse maintenant au peuple qu’il a mis à part pour qu’il le serve. Pour cela, que le peuple prenne garde à sa parole ; qu’il le glorifie par des sacrifices spirituels ; Dieu se révélera alors à l’adorateur et lui fera voir son salut.
Signalons que ce psaume est le seul du deuxième livre qui soit attribué à Asaph.
Les autres psaumes d’Asaph sont tous dans le troisième livre. Les fils d’Asaph prophétisaient avec des harpes (c’est-à-dire pour louer l’Éternel), au service de la maison de Dieu1 Chroniques 25. 1-7.
Dans cette introduction, le psalmiste voit en anticipation l’accomplissement des pensées de Dieu envers son peuple et envers la terre : Dieu a parlé… Dieu a fait luire sa splendeur.
Le psalmiste rappelle d’abord trois noms de son Dieu :
C’est donc avec une autorité incontestable qu’il adresse son appel à toute la terre. Sion est un témoignage de l’accomplissement des promesses de Dieu envers son peuple maintenant délivré et envers ChristPsaume 89. 20-28, oint roi sur Sion, la montagne de sa saintetéPsaume 2. 6. Rien ne peut donc s’opposer à la puissance de sa Parole.
Il viendra établir son règne de justice et de paix, par le moyen du feu et de la tempêteJérémie 30. 23, 24, qui représentent son action en jugement.
Mais qui sont les saints qu’il fait assembler pour lui ? Ce sont les fidèles du résidu, mis à l’abri du jugement, car ils ont fait alliance avec Dieu par un sacrifice. Ni les œuvres, ni les souffrances du résidu ne pouvaient le sauver ; mais Dieu agit avec justice en l’épargnant, parce qu’il s’était confié dans la valeur du sacrifice de Christ. Rappelons ici que la relation de l’Église (ou l’Assemblée) avec Dieu n’est pas fondée sur une alliance, mais sur l’amour de Christ qui s’est livré lui-même pour elleÉphésiens 5. 25-27.
Les cieux (leurs habitants) reconnaîtront que les jugements de Dieu sont justes, lorsque des pécheurs tels que nous étions, paraîtront comme justice de Dieu en Christ2 Corinthiens 5. 21, en vertu de l’œuvre de la croix.
Les rites religieux sont jugés dès le verset 7 ; Dieu veut être écouté : alors il parlera et témoignera au milieu de son peuple.
“Écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers” 1 Samuel 15. 22.
Dieu affirme sa souveraineté par ces paroles : “Moi, je suis Dieu, ton Dieu” 1 ; il revendique ainsi ses droits sur Israël.
Quel reproche Dieu fait-il à son peuple (au peuple en général, en opposition au résidu constitué par les croyants) ? Celui de ne voir que l’aspect extérieur, matériel pourrions-nous dire, des sacrifices et des holocaustes.
Le peuple aurait pu lui dire : Ne t’avons-nous pas offert des holocaustes et des myriades de torrents d’huile ? Michée 6. 6-8 Dieu répond : Cela ne m’est pas agréable car de cœur vous êtes éloignés de moi.
Si le sens spirituel des offrandes est oublié, que peuvent-elles signifier pour Dieu qui possède tout animal de la forêt et les bêtes sur mille montagnes ? L’homme créé prétendrait-il satisfaire le Créateur de toutes choses en lui offrant ce qu’il a lui-même créé ?
Dieu est esprit, et il faut que celui qui l’adore, l’adore en esprit et en véritéJean 4. 24.
Certes, le premier adorateur mentionné dans la Parole, Abel, offrit des premiers-nés de son troupeau et de la graisse. Mais il le fit par la foiGenèse 4. 4 ; Hébreux 11. 4.
Par la foi, les patriarches et les fidèles comprenaient que leurs œuvres ne pouvaient les rendre agréables à Dieu, et que seule, l’offrande d’un sacrifice sans défautLévitique 1. 3, 10 ; 3. 1, 6 ; 4. 3, 23, 28, 32 ; 5. 15, 18, 25 les rendait acceptable devant Dieu. Cette offrande était une figure de la mort du Christ, qui s’est livré lui-même, comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeurÉphésiens 5. 2.
Parce qu’il voyait dans les holocaustes d’autrefois l’œuvre parfaite de Christ à la croix, Dieu a pu supporter en justice ceux qui les offraientRomains 3. 24-26. Par la seule offrande de Christ, ceux qui sont sanctifiés sont rendus parfaits à perpétuitéHébreux 10. 14.
Mais déjà, les croyants de l’A.T. étaient appelés à offrir de tels sacrificesOsée. 14. 2 et à invoquer Dieu dans leur détresse. Citons David, Abija, Josaphat, parmi d’autres. Telle est aussi notre ressource en toutes choses aujourd’hui. Le croyant exprime à Dieu sa reconnaissance et sa louange pour la délivrance qui lui a été accordée.
Une religion de grande apparence ne peut tromper Dieu. Ceux qui la pratiquent et s’en satisfont, qui répètent les paroles de Dieu et se disent son peuple, sont appelés ici “le méchant” (verset 16). Ils disent : “Seigneur, Seigneur !” Matthieu 7. 21, 22, tout en jetant ses paroles derrière eux ; ils se plaisent avec ceux qui font le mal et pratiquent la médisance et le mensonge. Ils prennent pour de l’indifférence le silence et la patience de Dieu. Mais bientôt, Dieu dira au méchant : “Qu’as-tu fait ?” Genèse 3. 13 ; 4. 10
Le méchant oublie Dieu ; pourtant, il est invité à réfléchir sur sa conduite, avant que le jugement définitif ne l’atteigne. “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs” Hébreux 3. 15, dit Dieu aux incrédules.
A l’inverse du “méchant”, le croyant fidèle chantera la louange de son Dieu Sauveur (71. 23). Le résidu verra la ville forte qui a le salut pour murailles et pour rempartsÉsaïe 26. 1 : ce sont les bénédictions du règne.
Le chrétien attend le retour du Seigneur Jésus Christ pour entrer dans la gloire du ciel, avec lui.
Le dernier verset répond à l’invitation du verset 5. Dieu établira avec Israël une nouvelle allianceJérémie 31. 31-34, fondée sur le sang de ChristMatthieu 26. 28. Israël offrira alors, comme les chrétiens aujourd’hui, “le fruit des lèvres qui confessent le nom de Jésus” Hébreux 13. 15. Il réalisera en cela ce qui est déjà le service de l’Église et comprendra que Dieu prend plaisir à la droiture et à l’humilité des siensMichée 6. 8.