Ce psaume, le dernier des cinq “Mictam”, clôt la deuxième partie du livre.
Le psalmiste, d’abord, reconnaît que Dieu a rejeté Israël dans sa colère contre lui ; mais, en même temps, il le prie de restaurer son peuple. C’est par la confession de son état que le fidèle peut être délivré. Mais Dieu a parlé. Ce qu’il a promis, il l’accomplira. David peut alors exprimer sa pleine confiance en Dieu : s’il a, dans sa discipline, rejeté son peuple, il le fera sortir de sa détresse, car il est fidèle.
La suscription du psaume nous apprend que David le composa après avoir remporté une série de victoires sur ses ennemis2 Samuel 8. 13, 14 ; 1 Chroniques 18. 12, 13. Cependant, ce psaume ne commence pas par des chants de victoire, mais par les soupirs d’un peuple affligé et abaissé.
Ce qui a motivé l’irritation de Dieu contre son peuple est sous-entendu ; le peuple est rejeté et dispersé, mais ceux qui craignent Dieu se soumettent à sa discipline et confessent l’aveuglement de la nation, qui a atteint son point culminant au moment du rejet et de la crucifixion du Messie.
A cause de cela, Dieu leur a donné un esprit d’étourdissement… jusqu’à aujourd’huiRomains 11. 8 ; Ésaïe 29. 10.
Mais pourtant, la foi discerne que sa seule ressource est en Dieu : “c’est lui qui fait la plaie et qui la bande ; il frappe et ses mains guérissent” Job 5. 18. C’est pourquoi le fidèle demande avec confiance : Ramène-nous… répare les brèches.
En réponse à ces prières, Dieu donne une bannière à ceux qui le craignent. C’est une figure de la puissance de Christ pour attirer et rassembler autour de lui ceux qui croient en lui. “En ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï, se tenant là comme une bannière” Ésaïe 11. 10, dit Ésaïe, et Christ lui-même déclare : “Moi, je suis la racine et la postérité de David” Apocalypse 22. 16. Cette bannière est un témoignage de la fidélité de Dieu à ses promesses ; car il accomplira envers Jacob sa véritéMichée 7. 20. Elle est aussi un témoignage de son amour, car, pour la première fois dans l’A.T., l’ensemble des fidèles est appelé “tes bien-aimés” 1. Quelle grâce merveilleuse ! L’amour de Dieu donne au fidèle toute assurance pour implorer son salut.
Dieu a parlé ; il accomplira infailliblement ses promesses. Le fidèle se réjouira quand il prendra possession de tout le pays, promis jadis aux patriarchesGenèse 13. 14, 15 ; 26. 3, 4 ; Josué 1. 3, 4.
Sichem et Succoth, de part et d’autre du Jourdain, symbolisent les deux parties du pays. Sichem, point d’arrivée d’Abraham en CanaanGenèse 12. 6, est le centre moral du pays, à proximité de Guilgal et entre les montagnes d’Ebal et de GarizimDeutéronome 11. 29, 30. En ce lieu, le peuple, arrivé dans la terre promise, entendit la bénédiction et la malédiction, selon tout ce qui est écrit dans le livre de la loiJosué 8. 33-35. En Succoth (cabanes) nous trouvons le souvenir du pèlerinage d’Israël dans le désert, sans doute une allusion à la fête des tabernacles, c’est-à-dire à la bénédiction milléniale.
Manassé et Éphraïm, fils de Joseph, sont associés pour représenter la force d’IsraëlDeutéronome 33. 17 ; ils seront alors unis à Juda dans les bénédictions du règne, quand Shilo – Christ, roi de paix – sera venu.
Il est ensuite fait mention des nations asservies à Israël et à son roi. Moab, a-t-on dit, est vu ici comme un esclave qui lave les pieds de son maître. Édom est comme foulé aux pieds et la Philistie doit reconnaître le triomphe définitif du peuple de David.
David, maintenant, voit par la foi le Seigneur Jésus, dont il est souvent une figure.
Historiquement, la ville forte d’Édom est Pétra, construite sur des rochers abrupts et bénéficiant ainsi de véritables fortifications naturelles. Qui sera assez puissant pour y entrer et pour détruire Édom ? Le prophète Ésaïe nous révèle que Christ lui-même exécutera le jugement sur ce peupleÉsaïe 63. 1-6, ennemi constant d’Israël, et qui s’est, de plus, réjoui lors du châtiment tombé sur Jérusalem par la main de NébucadnetsarPsaume 137. 7 ; Abdias 10-14.
Ainsi Dieu, dont le jugement avait rejeté Israël et ne l’avait pas conduit dans ses combats, remportera la victoire définitive sur ses ennemis et ceux de son peuple. Par ces épreuves, le peuple de Dieu aura appris à ne pas chercher du secours dans l’homme, “car ceux qui regardent aux vanités mensongères abandonnent la grâce qui est à eux… la délivrance est de l’Éternel” Jonas 2. 9, 10.
Quelle heureuse conclusion aux exercices de cœur par lesquels Israël doit passer ! Quelle merveilleuse réponse à la prière par laquelle s’ouvre cette série de cinq psaumes : “Use de grâce envers moi, ô Dieu !” “Dieu foulera nos adversaires”.
Qu’en est-il du chrétien ? A la différence des fidèles juifs, son espérance n’est pas sur la terre ; car le Seigneur Jésus a préparé une place pour lui, dans la maison de son PèreJean 14. 2, 3. Il attend la venue du Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de son abaissement en la conformité du corps de sa gloirePhilippiens 3. 20, 21. Il sera ainsi pour toujours avec le Seigneur.