Nous avons dans ce psaume les expériences et l’expression des désirs de l’âme de David, alors qu’il était dans le désert de Juda, persécuté et chassé par ses ennemis.
Pour le chrétien aussi, le monde est un désert, car il n’y trouve rien pour satisfaire son âme. Ainsi il est conduit à rechercher la présence de Dieu et sa communion, et à apprécier pleinement sa bonté.
Ce psaume nous présente encore un aspect des souffrances du résidu pieux, chassé loin du lieu saint par la persécution. Cela, nous l’avons vu, est caractéristique du deuxième livre des psaumes.
David ressentait vivement l’aridité du désert ; cependant, l’eau qu’il recherchait dès le point du jour n’était pas celle qui ne désaltère qu’un momentJean 4. 13.
Il se souvenait des jours où il entrait dans la maison de Dieu et se prosternait devant le temple de sa sainteté, dans la craintePsaume 5. 8 ; car il y était conduit, attiré par le sentiment de la grande bonté dont il était l’objet.
Le désert, pour David, était donc l’éloignement de la demeure de Dieu ; dans tout son être, il ressentait le besoin de retrouver rafraîchissement et force dans la présence de son Dieu.
Combien il est naturel, alors, que David parle de la bonté de Dieu ! Il l’a goûtée dans son sanctuaire avec tant de bonheur qu’il l’estime meilleure que la vie.
Les enseignements du N.T. éclairent la pensée du psalmiste, car ils montrent que Christ est l’expression de la bonté de Dieu. “Vous avez goûté que le Seigneur est bon”, dit l’apôtre Pierre, et vous pouvez offrir par lui des sacrifices spirituels agréables à Dieu1 Pierre 2. 3-5.
Nous comprenons que la vie évoquée ici par le psalmiste est celle qui se rapporte aux choses qui se voient : elles sont pour un temps. La bonté de Dieu, dont parle aussi David, fait partie des choses qui ne se voient pas, celles sur lesquelles le chrétien fixe ses regards ; elles sont éternelles2 Corinthiens 4. 17, 18, c’est pourquoi elles sont meilleures que la vie.
Le psalmiste peut penser maintenant aux joies de la présence de Dieu ; il ne parle plus du désert. Son âme est rassasiée de ce qui est excellent. La moelle, cachée au cœur des os, la graisse représentant ce qu’il y a de meilleur dans le sacrifice, sont des figures des perfections morales de l’Homme Christ Jésus, dans lesquelles Dieu seul a trouvé son plaisirLuc 3. 22. Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le PèreMatthieu 11. 27.
C’est pourquoi l’âme du psalmiste est rassasiée “comme de” – et non pas “de” – moelle et de graisse.
Mais qu’est cette nourriture de l’âme, sinon Christ révélé dans la parole que Dieu nous fait entendre, pour l’allégresse et la joie de nos cœurs ? Jérémie 15. 16 La louange vient alors tout naturellement aux lèvres de celui qui est ainsi nourri (45. 2, 3) Hébreux 13. 15.
Le repos du corps est propice à l’activité de l’esprit ; mais ce ne sont pas les soucis du désert qui occupent la pensée de David, car son cœur est rempli des témoignages de la bonté de Dieu. “Je me souviendrai des œuvres de Jah”, écrit un autre psalmiste ; “car je me souviendrai de tes merveilles d’autrefois. Et je penserai à toute ton œuvre, et je méditerai tes actes” Psaume 77. 12, 13. Nous pouvons bien désirer que la Personne et l’œuvre de Christ soient le sujet de notre méditation, si nous connaissons des insomnies.
Maintenant, le souvenir du secours reçu de Dieu est aussi un motif pour chanter de joie. Le cœur y trouve paix et assurance, même si les circonstances extérieures demeurent difficiles. Ainsi Paul et Silas emprisonnés chantaient pourtant les louanges de Dieu, “sur le minuit”, dans l’assurance d’être “sous son aile” Actes 16. 25.
David cherchait son Dieu “au point du jour” ; c’est pourquoi il méditait de lui, tout naturellement, pendant la nuit. Mais sans doute aussi les méditations de la nuit le conduisaient à rechercher la présence de Dieu dès le matin (comp. Psaume 1. 2).
“Mon âme s’attache à toi pour te suivre, ta droite me soutient”. Tel est le résultat des expériences dont le psalmiste vient de nous faire part.
Il nous a montré la bonté de Dieu ; ne nous attirerait-elle pas à ChristProverbes 19. 22 pour que nous le suivions, gardés par la puissance de Dieu par la foi1 Pierre 1. 5 jusqu’au bout de la course ?
Le sort des ennemis est rappelé, car le jugement doit précéder l’avènement du roi de justice et de paix.
Le psaume s’achève sur la vision du roi victorieux et par l’évocation des gloires et de la justice du règne millénial.