Le psalmiste demande à Dieu de le garder des méchants. Il expose leurs agissements et leurs projets, mais il sait que Dieu interviendra contre ses ennemis ; les hommes, alors, craindront Dieu et le juste se réjouira en l’Éternel.
Dans un monde dominé par la foule tumultueuse des ouvriers d’iniquité, l’homme pieux ne rencontre qu’affliction et crainte. Mais Dieu peut l’écouter, lui qui résiste aux orgueilleux et donne la grâce aux humbles. Bien des siècles après David, l’apôtre Pierre écrit : “rejetant sur Dieu tout votre souci, car il a soin de vous” 1 Pierre 5. 7.
Le juste demande ici deux choses : être gardé de la crainte de l’ennemi ; être caché loin des complots des méchants.
Les méchants agissent toujours suivant les mêmes principes : ils complotent le mal et répandent des mensonges pour nuire au juste. Ainsi agirent, par exemple, les frères de JosephGenèse 37. 4, 5, 19, 20 ; Absalom et Akhitophel, contre David2 Samuel 15. 3-6 ; 15. 31 ; 16. 23 ; les sacrificateurs et les pharisiens contre le Seigneur JésusJean 11. 47, 48, 53.
Remarquons l’importance et la force des paroles amères que profèrent les méchants : elles sont comparées à une épée, à une flèche.
Le psalmiste met l’accent sur le secret dont les méchants entourent leurs actions et leurs conseils. Leur but est de blesser, de nuire à celui qui est intègre.
Nous voyons bien, aujourd’hui, que les attaques dirigées contre les croyants sont souvent plus insidieuses que violentes. Ce qui touche à la foi, à la personne de Christ, à l’authenticité et à l’inspiration des Écritures, est tourné en dérision, “remis en question”.
Ceux qui, dans tous les temps, ont agi ainsi, s’affermissent dans ces mauvaises choses ; elles les envahissent et les endurcissent. Combien le cœur de l’homme est impénétrable : il se complaît au mal et trame des complots ! Le cœur est trompeur par dessus tout, et incurable. Qui le connaît ? Moi, dit l’Éternel, je sonde le cœur… Jérémie 17. 5-10
Affermis dans le mal, les méchants seront surpris quand Dieu interviendra soudainement et les mettra en fuite. Leurs complots, leurs machinations, leur langue, se retourneront contre eux ; ils seront jugés par leurs propres paroles.
Mais le jugement atteint les ennemis ; les hommes, témoins de l’intervention de Dieu, seront remplis de crainte. Les actes de Dieu seront le sujet de leurs méditations et de leurs réflexions. La prière de l’homme pieux est ainsi exaucée.
Sa plainte fait place à la louange, à la joie et à la paix. Ceux qui ont leur plaisir dans les conseils de Dieu diront : “En l’Éternel seul, j’ai justice et force” Ésaïe 45. 21-24.
Ce psaume annonce dans son introduction l’entrée du résidu en Sion et la réception des nations. Le fidèle reconnaît ses fautes ; il a alors l’assurance de son pardon ; son habitation sera dans la maison de Dieu. Le jugement des méchants introduira l’ordre et le bonheur sur la terre qui pourra alors jouir des bénédictions du règne millénial.
Dès que Dieu aura repris ses relations avec son peuple, le silence prendra fin en Sion, la demeure de Dieu. On y entendra les chants de louange et le service de l’Éternel reprendra dans son temple. Mais “Dieu n’est pas seulement le Dieu des Juifs, mais aussi des nations” Romains 3. 29 ; la restauration d’Israël sera aussi la bénédiction des nations. Toutes viendront à Dieu, car il écoute la prière.
Ne trouvons-nous pas ici ce que la grâce produit dans le cœur du fidèle, lorsqu’il considère les transgressions de son peuple ? L’humiliation de Daniel en est un exemple : “je fis ma confession”, dit-il, prenant part à la désobéissance de son peupleDaniel 9. 4. Le psalmiste reconnaît d’abord ses propres défaillances ; il ne cache pas son iniquitéPsaume 32. 5 ; il peut dire avec certitude : tu pardonneras1 mes transgressions et celles de mon peuple.
Les psaumes 4 et 32, parmi d’autres, nous parlent des caractères du “bienheureux” : ses péchés sont pardonnés, l’Éternel l’a choisi et il écoute sa prière.
La joie du fidèle est alors d’entrer dans les parvis de la maison de Dieu, où se trouve l’autel de l’holocauste. La fin du verset 5 est une allusion au sacrifice de prospérités – ou d’actions de grâces – dont l’adorateur a sa part2.
En exerçant ses terribles jugements sur les méchants, Dieu agit pour le salut de son peuple. Ces deux aspects de l’activité divine sont liés dans les écrits prophétiques, car la justice et la paix sur la terre dépendent de sa purification par le jugement.
Le psalmiste contemple avec admiration la puissance de Dieu : il a créé l’univers, les montagnes et les mers, images des autorités qu’il a établies (les montagnes), par lesquelles il dirige le cours des événements pour accomplir son propos, alors que les mers représentent les nations agitées par toutes sortes de désordres.
Cet état d’inquiétude prendra fin lorsque Christ sera entré dans son règne ; alors, jusqu’aux bouts de la terre, les hommes verront, sans inquiétude, les matins et les soirs se succéder sous la domination du Roi de justice et de paix.
Ces cinq versets qui terminent le psaume décrivent le bonheur que connaîtra la terre pendant les mille ans du règne de Christ. Le Seigneur aura alors pris possession de son héritage terrestre, la terre d’Emmanuel ; lui-même s’en occupera. Nous pouvons penser aux encouragements que le résidu trouvera, pendant la grande tribulation, dans les sûres promesses de Dieu au sujet de son pays et de son peuple.
Le psaume s’achève sur la description de la bénédiction milléniale. Dieu préparera lui-même la terre pour recevoir les blés ; plus de sécheresse : son ruisseau est plein d’eau. Il envoie ses ondées ; chaque année, sa bonté assure les récoltes. “Celui qui laboure atteindra celui qui moissonne” Amos 9. 13. Le pays désolé sera devenu comme le jardin d’ÉdenÉzéchiel 36. 35 et, depuis Israël, la bénédiction s’étendra à toute la terre.