Trois “Sélah” (pauses) marquent les quatre divisions du psaume : le psalmiste (l’Esprit de Christ dans le résidu) appelle toute la terre à chanter les louanges de Dieu. Il invite les peuples à voir ses œuvres, puis il les convie à bénir Dieu. Enfin, il les appelle à venir écouter l’histoire de ce que sa grâce a accompli.
Le résidu célèbre ici la délivrance comme accomplie. Il veut faire partager sa joie et la louange de Dieu, par toute la terre. Dieu a accompli des œuvres terribles en faveur d’Israël ; c’est maintenant le temps où les ennemis du Roi, et certains dans une obéissance feintePsaume 18. 45, se soumettront à lui, à cause de la grandeur de sa force. Mais ce sera aussi le temps où “beaucoup de peuples… diront : Venez et montons à la montagne de l’Éternel…” Ésaïe 2. 2-5 Toute la terre entendra l’appel d’Israël pour se prosterner devant Dieu et chanter son nom.
Ce que Dieu a fait pour son peuple dès le commencement, en desséchant les mers, les eaux du grand abîme, pour en faire un passage pour ses rachetés, est un événement historiqueÉsaïe 51. 10, qui a aussi une portée prophétique, car il annonce le jour où le Seigneur interviendra une seconde fois pour acquérir le résidu de son peuple. Il desséchera la langue de la mer d’Égypte, il secouera sa main sur le fleuveÉsaïe 11. 11-16 ; qu’il s’agisse du Jourdain, comme autrefois, ou de ce qui est plus généralement appelé “le fleuve”, à l’autre frontière d’Israël, c’est-à-dire l’EuphrateJosué 1. 4.
En tout cela, Dieu montre sa puissance. Dans le sentiment que Dieu les observe, les nations n’oseront pas se rebeller.
Ainsi, le Roi oint sur Sion aura les nations pour héritage et pour possession les bouts de la terre ; il brisera les rebelles avec un sceptre de ferPsaume 2. 8, 9.
Israël est, devant les peuples, un témoignage de la bonté de Dieu et de sa puissance pour délivrer les siens. Dieu, en effet, l’a gardé à travers les épreuves extraordinaires de la grande tribulation : le Seigneur Jésus a dit qu’il n’y en avait point eu de telles depuis le commencement du monde… et qu’il n’y en aura plus jamais. Dieu n’a-t-il pas alors veillé à ce que ces jours-là soient abrégés ? Matthieu 24. 21, 22
Ainsi le résidu a été affiné, brouté comme le térébinthe et le chêne, dont le tronc reste quand ils sont abattusÉsaïe 6. 13. Les images employées – le filet, un fardeau accablant, le feu et l’eau – mettent d’autant plus en valeur le salut obtenu, le lieu spacieux de la délivrance.
Aussitôt la louange monte au cœur du résidu délivré : il s’était souvenu de son Dieu, depuis le pays du Jourdain et des Hermons (42. 7), maintenant il célèbre l’excellence de Christ dont les différentes offrandes – holocauste, sacrifice pour le péché, sacrifice de prospérités – représentent la perfection de sa personne et de son œuvre.
Le psalmiste ne se contente pas de rendre grâces à Dieu parce qu’il l’a sauvé : il veut aussi raconter à tous ceux qui craignent Dieu ce que le Seigneur a fait pour lui. Quand il s’agissait des œuvres de Dieu envers les fils des hommes, le psalmiste invitait toute la terre à “venir” et à “voir” (verset 5). Mais il ne peut faire connaître ce que le Seigneur a fait pour son âme qu’en le racontant.
Nous voyons aussi combien les paroles des “sages” ont enseigné au fidèle ce qu’est le cœur de Dieu. Le psalmiste a bien vu que l’iniquité dans son cœur le séparait de Dieu. Conscient de ses transgressions, il les confesse, si bien qu’il peut dire : “tu as pardonné l’iniquité de mon péché… c’est pourquoi tout homme pieux te priera au temps où l’on te trouve” Psaume 32. 5, 6 ; et Dieu l’a écouté.
Le psalmiste, enfin, comprend que lorsqu’il était dans la détresse, Dieu entendait sa prière, même s’il tardait à y répondre. Sa bonté et ses compassions ne cessent pasLamentations de Jérémie 3. 22, 23. L’expérience de la bonté de Dieu produit la louange dans le cœur : Béni soit Dieu !
Le psalmiste adresse à Dieu trois prières :
C’est dans les termes de la prière des sacrificateursNombres 6. 24-27, que le résidu demande à Dieu de bénir Israël ; il étend sa prière en faveur des nations, pour qu’elles connaissent aussi la grâce et le salut de Dieu. Car si le rejet d’Israël a été, pendant l’ère chrétienne, la réconciliation du monde, sa restauration sera, pour les nations, la vie d’entre les mortsRomains 11. 15.
Le salut que Dieu apporte aux nations produira la louange universelle. A la période de troubles et de guerres qui précédera le règne de ChristMatthieu 24. 6-8, succédera une ère de justice et de paix telle que la terre n’en a encore jamais connue. A l’exemple d’Israël, tous les peuples puiseront avec joie aux fontaines du salutÉsaïe 12. 3.
Toutes les nations étant soumises à Dieu, la création tout entière, affranchie de la servitude de la corruptionRomains 8. 21, 22, contribuera au bonheur des hommes en donnant abondamment son fruit.
Ainsi est exaucée la prière du premier verset ; les fidèles proclament : Dieu nous bénira, et toute la terre trouvera, dans la crainte de l’Éternel, une fontaine de vieProverbes 14. 27.