Après ces terribles scènes de jugement et de malheur, l’apôtre Jean est invité à contempler des scènes de félicités ineffables. Ses deux dernières visions (huitième et neuvième) présentent l’état éternel comme terme de l’histoire des hommes et du monde (versets 1-8). Après une vue rétrospective de l’Église pendant le millénium (21. 9 à 22. 5), l’Apocalypse se termine sur des avertissements moraux et un dernier appel de Christ à son Église (22. 6-21).
Quand le temps ne sera plus, les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront la sphère immuable du déploiement de la nouvelle création. Dès que Dieu a terminé le cours de ses voies envers l’homme et envers le monde, le premier ciel et la première terre disparaissent (verset 1) ; il n’y a plus de lieu pour eux (20. 11). La mer n’a plus de place non plus ; il n’y a ni agitation ni désordre dans le monde nouveau où tout est dans un ordre parfait et immuable.
Seuls, trois textes de la Bible parlent de l’état éternel, et mettent chacun l’accent sur un de ses caractères particuliers :
L’Église occupe une place particulière dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Elle est la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, et demeure à jamais l’Épouse de Christ. Comme “cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste” Hébreux 12. 22, c’est la septième demeure de Dieu, dernière et définitive1.
Dieu ne se présente plus sous aucun de ses noms d’alliance ou de relation avec les hommes (Elohim, Jéhovah, le Tout-Puissant, le Très Haut ou même le Père). L’Agneau n’est pas nommé, car aucun système médiatorial ne subsiste. Dieu, dans la plénitude de son être et de sa nature, est tout en tous.
La sainte cité descend du ciel, car son appel et sa place sont entièrement célestes ; elle avait été tirée hors du monde dans ce but. L’Église est vue ici dans toute la fraîcheur d’une éternelle jeunesse, préparée et ornée “comme une épouse ornée pour son mari”, bien que les noces de l’Agneau aient été célébrées mille ans auparavant. Elle n’a ni tache, ni ride, ni rien de semblable ; elle est sainte et irréprochable, et ne conserve la trace d’aucune souffrance.
Sommes-nous sensibles à l’influence que doit exercer sur nous la révélation de ces scènes d’éternité ? La période présente de l’Église est d’une importance majeure dans le déroulement des desseins de Dieu. L’Assemblée possède déjà par avance “ce qui demeure” 2 Corinthiens 3. 11, c’est-à-dire les choses éternelles. Le Saint Esprit est descendu pour habiter dans les croyants individuellement, comme dans l’Assemblée1 Corinthiens 6. 19 ; 3. 16, pour nous les révéler. Le sentiment de la présence de Dieu par son Esprit ne devrait jamais nous quitter ; elle produit la sainteté et la vérité dans nos âmes, et nous apporte les consolations divines au travers des épreuves et des peines de la vie chrétienne.
En effet, la révélation de l’avenir brillant qui s’ouvre devant les yeux de notre foi est pour tous “une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce” 2 Thessaloniciens 2. 16. Larmes, mort, deuil, cris, peine auront disparu à jamais de ce lieu de bonheur dans lequel Dieu nous introduira.
Prosternons-nous dans le recueillement en pensant à Christ, l’homme de douleursÉsaïe 53. 3 qui a volontairement goûté tout cela pendant sa vie sur la terre. Les larmes saintes ont été son pain, recueillies dans les vaisseaux de DieuPsaume 42. 4 ; 56. 9. Il a “offert, avec de grands cris et avec larmes”, des prières et des supplications à son PèreHébreux 5. 7.
La mort de Christ sur la croix a permis que les “premières choses” (verset 4) prennent fin pour ses rachetés. En effet, dans notre mesure, nous aurons traversé les peines et les souffrances de la première création, parfois comme résultat de nos infidélités. Le départ soudain, définitif pour la terre, d’une personne aimée peut nous rendre inconsolables. Eh bien ! Dieu lui-même nous consolera éternellement. Que le troupeau des affligés ne perde pas courage, car le Dieu de toute consolation2 Corinthiens 1. 3 demeure fidèle !
“Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux”. Ce sera la part commune de tous les habitants de la nouvelle terre qui forment ensemble le peuple de Dieu.
Le dessein d’éternité de Dieu était de déployer les gloires de son Être. Pleinement révélé en Christ, ce dessein est éternellement accompli par l’œuvre de la croix. Le monde dans lequel l’homme a réalisé tous ses exploits aura passé pour faire place à un état immuable où s’exprime pleinement l’œuvre de Dieu, comme le déclare Celui qui est assis sur le trône2 Corinthiens 5. 17, 18.
Fondées sur l’immutabilité du dessein de Dieu et sur l’œuvre achevée de Christ, ces choses arriveront certainement ; elles sont annoncées par des paroles “certaines et véritables”. Ce même caractère est inscrit sur l’ensemble de la révélation du livre (22. 6).
Christ est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin (verset 6a) de tous les plans divins. Sa parole sur la croix : “C’est accompli” Jean 19. 30, prononcée après les heures de l’expiation, trouve deux fois son écho dans l’Apocalypse, soit pour confirmer les jugements (16. 18), soit, ici, en rapport avec l’état éternel.
“A celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie”. Christ offre encore les trésors de sa grâce à quiconque a soif. C’est aujourd’hui le moment de venir à lui pour avoir la vie ; c’est aussi le moment de combattre et de vaincre pour hériter de ces choses et avoir sa part des bénédictions de Dieu. Bien que nous ne soyons pas encore arrivés à la source éternelle des eaux de la vie, elle nous rafraîchit dès maintenant.
Ceux qui, par timidité, par négligence, par endurcissement ou sous l’influence des séductions de Satan, auront refusé les appels de la grâce, seront jetés dans l’étang brûlant de feu et de soufre qui est la seconde mort. C’est un état éternel aussi immuable en jugement que celui de la bénédiction des élus. Effrayante réalité !
La Bible présente sept demeures successives de Dieu. En Éden, Dieu entretenait une relation directe avec Adam innocent, mais n’habitait pas à proprement parler avec l’homme. Après la chute, l’habitation de Dieu avec les hommes suppose la rédemption.