“Quand les mille ans seront accomplis” : le règne de Christ sur la terre ne sera jamais détruitDaniel 7. 14, mais, à son terme, le Fils de l’homme remettra à son Père un royaume dans un ordre parfait, contrairement à toutes les successions de pouvoir dans l’histoire des hommes.
Satan, délié de sa prison dans l’abîme, tente une dernière révolte contre Dieu, et séduit encore une multitude d’humains. C’est la démonstration éclatante que le cœur de l’homme ne peut être amélioré, même après mille ans de paix et de prospérité : “La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas” Romains 8. 7.
Égarées et conduites par Satan, les nations accourent de tous les bouts de la terre pour un dernier combat. Elles sont constituées d’hommes incrédules dont David parlait déjà prophétiquement dans son cantique : “Les fils de l’étranger se sont soumis à moi en dissimulant” 2 Samuel 22. 45 ; Psaume 18. 44. Au milieu de la génération née pendant le millénium, beaucoup d’hommes n’auront pas la vie de Dieu, et répondront aussi à la séduction de Satan. Ensemble, ils sont appelés “Gog et Magog” 1. Ils investissent “le camp des saints” et “la cité bien-aimée”, c’est-à-dire Jérusalem (verset 9). Lorsqu’elle était livrée aux nations, la ville était devenue “Sodome et Égypte” (11. 8). Sous le règne de Christ, la capitale de la terre est à nouveau la ville du grand roi, “la cité bien-aimée”. C’est sur elle que s’acharnent les rebelles. Le combat contre eux est bref, et son issue fulgurante : le feu du ciel les dévore tous. Ils rejoignent ainsi dans le monde invisible tous les autres morts incrédules pour comparaître ensemble devant le grand trône blanc (verset 12).
La dernière étape de la longue histoire de sa rébellion et de sa ruine finale est atteinte : un jugement inexorable et final, l’étang de feu et de soufre, préparé pour lui depuis longtemps. La trinité du mal (le diable, la Bête romaine et le faux prophète) s’y trouve maintenant.
L’expression : “Ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles” implique qu’en enfer la notion de temps ne sera pas perdue pour les hommes incrédules ou les anges déchus. Mais c’est un temps qui n’a pas de fin. Malheur éternel !
Par contraste, les rachetés du Seigneur habitent la lumière d’éternité, sans nuit (22. 5), et pour eux, le temps ne compte plus. Bonheur éternel !
“La fin de toutes choses s’est approchée” 1 Pierre 4. 7. Les sixième (verset 11) et septième visions (verset 12) de l’apôtre la décrivent brièvement : le jugement des morts et la dissolution de toutes choses, remplacées par les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
La scène est à dessein décrite de façon immatérielle et intemporelle, bien que profondément réelle dans son existence et ses résultats. Contrairement aux scènes précédentes de jugement, il n’est pas question ici d’une venue de Christ, mais d’un trône : le dernier siège du jugement judiciaire avant l’introduction de l’état éternel, où tout sera définitivement scellé pour toujours.
La couleur même du grand trône blanc rappelle que le jugement est selon la pureté et la sainteté de celui qui y siège, le Dieu dont les yeux sont “trop purs pour voir le mal” Habakuk 1. 13.
Qui est assis sur le trône ? Dieu le Fils, Christ, Fils de l’homme, à qui le Père a remis tout jugementJean 5. 22, “lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts” Actes 10. 42.
La terre et le ciel “de maintenant” 2 Pierre 3. 7 s’enfuient devant le Juge. Ils devaient passer, selon la parole même du SeigneurMatthieu 24. 35, pour faire place aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre, selon la promesse de Dieu2 Pierre 3. 13.
Ce sont tous les morts qui n’ont pas la vie de Dieu, depuis Caïn, le premier meurtrier de la terre, jusqu’aux derniers rebelles de Gog et Magog, qui viennent d’être frappés par le feu du ciel (verset 9). Ils sont tous ressuscités pour être jugés. L’esprit, l’âme et le corps de tout être humain sont à nouveau réunis pour constituer la même personne que celle qui vivait auparavant sur la terre. Leur jugement est selon les livres qui contiennent le témoignage de leurs œuvresDaniel 7. 10. Les secrets des cœurs, mobiles et motifs des œuvres, sont aussi révélés et jugésRomains 2. 6, 16 ; 1 Corinthiens 4. 5.
Le livre de vie, tenu à jour dans le ciel (3. 5), ne contient aucun nom de ceux qui paraissent ici devant le grand trône blanc. Il n’y a ni avocat pour défendre leur cause perdue, ni cour d’appel, ni cour de cassation. Un juste jugement final atteint tous les coupables, qui devront reconnaître le bien-fondé de leur condamnation, “afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu” Romains 3. 19.
La mer (matériellement parlant), la mort (en rapport avec le corps séparé de l’âme) et le hadès (en rapport avec l’âme séparée du corps) rendent respectivement tous leurs morts. Le jugement de tous est d’être jeté dans l’étang de feu, le lieu des pleurs (une souffrance éternelle) et des grincements de dents (une irritation permanente), la géhenne, la seconde mort, le sceau de la séparation finale d’avec Dieu. Ce n’est pas une cessation de l’existence, car pour Dieu tous viventLuc 20. 38. De ce point de vue, l’âme de tout homme est immortelle, bien que Dieu “seul possède l’immortalité”, et que seuls les croyants qui ont la vie de Dieu la revêtent effectivement1 Timothée 6. 16 ; 1 Corinthiens 15. 532.
La mort (la première) et le hadès résultaient du péché de l’homme séduit par Satan, qui s’était emparé à la fois du pouvoir de la mort et des portes du hadèsHébreux 2. 14 ; Matthieu 16. 18. Personnifiés l’un et l’autre comme des ennemis, ils ont été vaincus à la croix par Christ, qui en possède maintenant les clefs (1. 18). Jusqu’au jugement des morts qui étaient retenus en eux (mort et hadès), les conséquences de la victoire de Christ ne pouvaient pas être pleinement manifestées. Mais après ce jugement, le hadès est vide et la première mort ne retient plus personne :
Le sort de Satan et des morts incrédules étant définitivement scellé, Dieu accomplit sans délai son dernier acte de jugement judiciaire, à l’égard du hadès et de la mort, le dernier ennemi qui doit être aboliExode 23. 8 ; Osée 13. 14 ; 1 Corinthiens 15. 26. La mort et le hadès ne sont pas jugés (comme Satan et les incrédules) ; ils sont détruits, pour ne jamais réapparaître.
Ainsi, la seconde mort (un état) et l’étang de feu (un lieu) constituent le terme solennel du jugement du mal et de tous les méchants. Quant aux saints célestes, dont le nom est écrit dans le livre de vie “dès avant la fondation du monde”, ils étaient sortis du hadès depuis longtemps, pour ne pas souffrir de la seconde mort (2. 11). La Parole ne nous révèle rien sur la part future des rachetés terrestres qui auront joui des bénédictions du règne. Leur nom aussi est écrit au livre de vie de l’Agneau “dès la fondation du monde” (13. 8 ; 17. 8). Par quel acte de puissance et sous quelle forme Dieu les amènera-t-il dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, et quelle y sera leur part ? Cela ne nous est pas révélé maintenant.