“Dans la droite de celui qui était assis sur le trône”, Jean voit un livre, sous la forme d’un rouleau “écrit au dedans et sur le revers”, scellé de sept sceaux. Il est donc impossible d’y ajouter ou d’en retrancher quoi que ce soitÉzéchiel 2. 9. Il contient les desseins de Dieu et ses voies en jugement envers ce monde, en vue d’introduire Christ, le grand vainqueur, dans son règne. Au début du chapitre 6, les sceaux sont successivement ouverts et, quand ils sont tous rompus, le contenu détaillé du livre est connu. Le monde devra traverser ces jugements avant la manifestation glorieuse du Roi des rois.
Un ange puissant lance une question qui ressemble à un défi : “Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ?” L’incapacité universelle à ouvrir et plus encore à regarder le livre est reconnue par toutes les créatures (versets 2-5) : “Je pleurai fort, parce que nul n’était trouvé digne d’ouvrir le livre ni de le regarder”. C’est la seule occasion dans ce livre où on le voit ainsi pleurer “fort”. Quoique sincères, ses larmes montrent une connaissance imparfaite des voies de Dieu ; elles seront bientôt taries1.
Après une pause solennelle, Jean entend la réponse à la question posée par l’ange. Celui qui vient lui apporter l’exhortation et l’encouragement n’est pas un ange, mais un ancien, un homme parmi ceux qui représentent les croyants ressuscités et glorifiés. L’un d’entre eux lui dit : “Ne pleure pas ; voici, le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux”. Son triomphe est celui qu’il a remporté à la croix. Sa résurrection et son ascension dans la gloire font partie de cette victoire. Le Seigneur Jésus est ce lion de la tribu royale de JudaGenèse 49. 8-12 ; Hébreux 7. 14. Il est aussi la racine de David (22. 16) Ésaïe 11. 1. Toute sa puissance va maintenant être révélée par l’exécution des jugementsPsaume 9. 16 ; Jean 5. 22 ; Actes 17. 31.
Seul le Seigneur peut ouvrir ce livre-là, pour annoncer ces jugements, précisément à l’endroit où il avait fermé le livre du prophète Ésaïe au temps de la grâceLuc 4. 20. Le contraste semble évident avec le livre scellé dont parle Daniel, le prophèteDaniel 12. 4, 9.
Les personnes divines sont ici nettement distinctes. Il y a celui qui tient le livre (verset 1), Dieu, et celui qui le prend (verset 7), Christ. Jean vient d’entendre parler d’un lion ; aussi quel étonnement pour lui de voir maintenant un Agneau, seul digne de prendre le livre de la main divine et de l’ouvrir. Lorsqu’il entrait dans le monde pour faire la volonté de Dieu, son but était d’accomplir ses desseins écrits dans le rouleau du livrePsaume 40. 7 ; Hébreux 10. 7.
Jean peut contempler cet Agneau “comme immolé” 2. Christ ne revêt pas les signes attendus de la gloire messianique du grand vainqueur, mais il se présente comme celui qui a été offert en sacrificeExode 12. 6 ; Jean 1. 36. Dans sa soumission jusqu’à la mort, l’Agneau a remporté la victoire sur l’homme fort. Désormais, c’est sous son caractère de lion de la tribu de Juda qu’il vaincra tous ses ennemis.
Trois points merveilleux éclairent ce tableau :
En lui, sont manifestées l’omnipotence (représentée par les cornes), l’omniscience (figurée par les yeux) et l’omniprésence (sur toute la terre), caractères avec lesquels il gouvernera avec justice2 Chroniques 16. 9 ; Psaume 33. 13-15 ; Zacharie 3. 9.
Les réactions émotionnelles de Jean en face de ces scènes surnaturelles sont intéressantes :
Dans chaque cas, il s’ensuit un reproche céleste (par le moyen d’un ancien ou d’un ange), lorsque ses émotions naturelles viennent troubler son jugement spirituel.