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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 18

La conspiration d’Absalom

4. La mort d’Absalom

Avant le combat : versets 1-5

Sensible aux marques d’amour de ceux qui l’accompagnent, David reprend courage et organise son armée. L’avance qu’il avait acquise grâce au conseil d’Hushaï lui permet d’en augmenter l’importance : de quelques centaines (15. 18), elle passe à plusieurs milliers (18. 1). Divisée en trois corps, elle est placée sous la direction des deux fils de Tséruïa et d’Itthaï le Guitthien, qui avait manifesté son attachement à David, et auquel celui-ci accorde maintenant toute sa confiance. Ainsi, le Seigneur peut confier un service à ceux qui s’attachent par amour à sa personne.

Dans un cas antérieur, David était resté à Jérusalem, alors qu’il aurait dû prendre la tête de son armée (11. 1). Maintenant, il veut monter personnellement au combat (verset 2). La réponse du peuple exprime un bel élan de cœur envers leur roi : “tu es comme dix mille d’entre nous” (verset 3). Cette même sollicitude se confirmera plus tard (21. 17). Avant la bataille, David pense à son fils Absalom. Certes, il avait montré envers lui une faiblesse coupable et ne l’avait pas discipliné. Mais quelle tendresse est contenue dans cette seule recommandation aux trois chefs de l’armée : “Usez-moi de douceur envers le jeune homme, Absalom” ! (verset 5). A l’image de son Dieu, lent à la colère et grand en bonté, David est encore prêt à pardonner. Quel tableau de la profondeur de l’amour de Dieu pour le pécheur coupable !

Le combat et la fin d’Absalom : versets 6-18

Malgré son nom, la forêt d’Éphraïm où a lieu la bataille, était située à l’est du Jourdain qui n’avait été franchi à nouveau ni par l’une ni par l’autre des deux armées de David et d’Absalom. L’armée de David est victorieuse, malgré son effectif certainement bien inférieur à celui d’Absalom. Il ne pouvait en être autrement car l’Éternel était avec David, et il était contre Absalom. Mais quel carnage, qui coûte inutilement la vie à vingt mille hommes ! Dieu manifeste sa réprobation contre ce combat fratricide, en permettant que la forêt soit plus meurtrière que le combat lui-même.

Puis vient la triste fin d’Absalom. La mule qu’il montait (symbole de sa propre folie) continue son chemin et laisse son cavalier suspendu entre ciel et terre, incapable de se libérer tout seul. Son opulente chevelure, objet de sa vanité, devient l’instrument de sa perte.

Un homme le découvre et se garde de porter la main sur lui, conformément au désir du roi, connu de tous. Mais Joab reste insensible à cette leçon de droiture et d’obéissance. Peu lui importait la douleur de David. Dominé par ses passions, ayant été humilié par Absalom, il devient une fois de plus meurtrier pour donner libre cours à sa haine.

La mort violente du fils révolté met fin à la conjuration contre le roi (verset 17). Absalom n’aura même pas les honneurs funèbres ; une grande fosse recouverte d’un monceau de pierres reçoit sa dépouille. Bien des années auparavant, il avait pourtant bâti un monument dans la vallée du roi1 “pour rappeler la mémoire de mon nom” (verset 18). Hélas, son insoumission et son orgueil l’auront conduit bien loin de là, perdu à jamais dans la forêt d’Éphraïm.

La mort d’Absalom annoncée à David : versets 19-32

Deux messagers se présentent pour porter la nouvelle au roi David, Akhimaats et le Cushite. Mais, derrière la scène, Joab, le meurtrier d’Absalom, tente de contrôler l’action à son gré. Dans l’intervalle, c’est l’attente anxieuse du roi sur l’issue des combats ; enfin, l’explosion de douleur du père qui apprend la mort de son fils.

Akhimaats, fils de Tsadok, avait déjà servi David pour lui apprendre les complots d’Absalom contre lui (17. 21). Il avait risqué sa vie pour le roi. Aussi David appréciait-il ce serviteur fidèle, et dira de lui : “C’est un homme de bien” (verset 27). Il voudrait maintenant être le premier à annoncer au roi l’issue de la bataille, et admet difficilement que le message soit porté par un étranger. Connaissant bien David, peut-être voulait-il aussi adoucir le coup que la mort d’Absalom porterait au cœur de son père.

Joab, habile stratège, cherche à l’en dissuader, et désigne un étranger, le Cushite, esclave éthiopien, pour courir vers David. Le Cushite se prosterne devant Joab (verset 21), et ne se prosternera pas devant David. En revanche Akhimaats ne se prosterne pas devant Joab mais seulement devant le roi (verset 23), son seul maître vénéré.

Devant l’insistance d’Akhimaats, Joab accepte que les deux messagers soient envoyés vers David. Le Cushite court par le chemin normal, par les défilés des montagnes, tandis qu’Akhimaats prend le chemin de la plaine du Jourdain, plus praticable (verset 23). Il arrivera le premier auprès de David.

La sentinelle en poste sur le toit de la porte scrutait l’horizon pour le roi qui attendait avec impatience les nouvelles. Il était assis “entre les deux portes” (verset 24), entre la porte extérieure vers la campagne et la porte intérieure vers la ville. La sentinelle reconnaît Akhimaats à sa manière de courir : sans distraction, il se dirigeait vers son but. Auprès de David, il ne mentionne que la victoire, et ne révèle pas la mort d’Absalom ; c’était la convenance de l’amour.

Un autre coureur apparaît bientôt, lui aussi seul. C’était le Cushite : sans paroles déplacées, mais sans beaucoup de ménagement, il annonce à David la triste nouvelle de la mort de son fils.

Un grand deuil pour David : verset 19. 1

David est écrasé par la douleur et son cœur est brisé. A la mort de l’enfant de Bath-Shéba, il avait pu dire de lui : “Moi, je vais vers lui” (12. 23). Mais y avait-il un tel espoir pour Absalom qui venait de mourir dans son péché ? Si David venait de perdre ce fils qu’il aimait profondément, Absalom était mort sous le jugement divin. Seuls les parents peuvent comprendre dans une mesure l’amertume de ce cri de douleur : “Mon fils Absalom ! mon fils ! mon fils Absalom !”

David aurait donné sa vie à la place d’Absalom : “Fussé-je mort à ta place !” Mais sa mort n’aurait eu aucun effet pour sauver son fils du jugement de DieuPsaume 49. 8.

Notes

1On a pensé que la vallée du roi ou de Shavé (Genèse 14. 17) serait celle du Cédron à l’est de Jérusalem.

2 Samuel 18

1Et David passa en revue le peuple qui était avec lui, et il établit sur eux des chefs de milliers et des chefs de centaines. 2Et David envoya le peuple, un tiers sous la main de Joab, et un tiers sous la main d’Abishaï, fils de Tseruïa [et] frère de Joab, et un tiers sous la main d’Itthaï, le Guitthien. Et le roi dit au peuple : Certainement je sortirai moi aussi avec vous. 3Mais le peuple dit : Tu ne sortiras point ; car quand nous viendrions à fuir, ils ne prendraient pas garde à nous, et quand la moitié d’entre nous mourrait, ils ne prendraient pas garde à nous ; car toia, tu es comme 10 000 d’entre nous ; et maintenant il est bon que, de la ville, tu nous sois en secours. 4Et le roi leur dit : Je ferai ce qui est bon à vos yeux. Et le roi se tint à côté de la porte, et tout le peuple sortit par centaines et par milliers. 5Et le roi commanda à Joab, et à Abishaï, et à Itthaï, disant : Usez-moi de douceur envers le jeune homme, Absalom. Et tout le peuple entendit lorsque le roi donna ses ordresb à tous les chefs touchant Absalom.

6Et le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d’Israël ; et la bataille eut lieu dans la forêt d’Éphraïm. 7Et le peuple d’Israël fut battu là par les serviteurs de David ; et le carnage fut grand ce jour-là,­… 20 000 hommes. 8Et la bataille s’étendit là sur toute la surface du pays, et la forêt dévora en ce jour plus de peuple que n’en dévora l’épée. 9Et Absalom se trouva en présence des serviteurs de David, et Absalom montait un mulet ; et le mulet entra sous les branches entrelacées d’un grand térébinthe ; et la tête d’Absalomc se prit dans le térébinthe, et il demeura suspendud entre le ciel et la terre ; et le mulet qui était sous lui passa outre. 10Et un homme vit cela, et le rapporta à Joab, et dit : Voici, j’ai vu Absalom suspendu à un térébinthe. 11Et Joab dit à l’homme qui le lui rapportait : Et voici, tu l’as vu, et pourquoi ne l’as-tu pas abattu là par terre ? Et ç’aurait été à moi de te donner dix [pièces] d’argent et une ceinture. 12Et l’homme dit à Joab : Et quand je pèserais dans ma main 1 000 [pièces] d’argent, je n’étendrais pas ma main sur le fils du roi ; car à nos oreilles le roi t’a commandé, à toi, et à Abishaï, et à Itthaï, disant : Prenez garde, qui [de vous] que ce soit, au jeune homme Absalom ; … 13ou j’aurais agi perfidement contre ma vie, car riene n’est caché au roi, et toi, tu aurais pris parti contre moi. 14Et Joab dit : Je ne m’attarderai pas ainsi devant toi. Et il prit trois javelots dans sa main, et les enfonça dans le cœur d’Absalom, alors qu’il était encore vivant au milieu du térébinthe. 15Et dix jeunes hommes qui portaient les armes de Joab entourèrent et frappèrent Absalom, et le mirent à mort. 16Et Joab sonna de la trompette, et le peuple revint de la poursuite d’Israël, car Joab retint le peuple. 17Et ils prirent Absalom et le jetèrent dans la forêt, dans une grande fosse, et élevèrent sur lui un très grand monceau de pierres. Et tout Israël s’enfuit, chacun à sa tente. 18Et Absalom avait pris et dressé pour lui, de son vivant, une stèle qui est dans la vallée du Roi ; car il disait : Je n’ai pas de fils pour rappeler la mémoire de mon nom. Et il appela la stèle de son nom ; et elle est appelée jusqu’à ce jour le monument d’Absalom.

19Et Akhimaats, fils de Tsadok, dit : Laisse-moi courir et porter au roi la nouvelle que l’Éternel lui a fait justice de la main de ses ennemis. 20Et Joab lui dit : Tu ne seras pas l’homme qui porteras les nouvelles aujourd’hui, mais tu porteras les nouvelles un autre jour ; aujourd’hui tu ne porteras pas les nouvelles, puisque le fils du roi est mort. 21Et Joab dit au Cushitef : Va, rapporte au roi ce que tu as vu. Et le Cushite se prosterna devant Joab, et courut. 22Et Akhimaats, le fils de Tsadok, dit encore une fois à Joab : Quoi qu’il arrive, que je coure, moi aussi, je te prie, après le Cushite. Et Joab dit : Pourquoi veux-tu courir, mon fils, puisque tu n’as pas des nouvelles opportunes ? 23– Et quoi qu’il arrive, je veux courir. Et [Joab] lui dit : Cours !

Et Akhimaats courut par le chemin de la plaine, et dépassa le Cushite.
24Et David était assis entre les deux portes ; et la sentinelle alla sur le toit de la porte, sur la muraille, et elle leva les yeux, et regarda, et voici un homme qui courait seul. 25Et la sentinelle cria et le rapporta au roi ; et le roi dit : S’il est seul, il y a des nouvelles dans sa bouche. Et [l’homme] allait toujours, et approchait. 26Et la sentinelle vit un autre homme qui courait, et la sentinelle cria au portier et dit : Voici, un homme qui court seul. Et le roi dit : Celui-ci aussi apporte des nouvelles. 27Et la sentinelle dit : Je vois le premier courir comme court Akhimaats, fils de Tsadok. Et le roi dit : C’est un homme de bien, il vient avec de bonnes nouvelles. 28Et Akhimaats cria, et dit au roi : Paix ! Et il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit : Béni soit l’Éternel, ton Dieu, qui a livré les hommes qui avaient levé leurs mains contre le roi, mon seigneur ! 29Et le roi dit : Y a-t-il paix pour le jeune homme Absalom ? Et Akhimaats dit : J’ai vu un grand tumulte lorsque Joab envoya le serviteur du roi et ton serviteur ; et je ne sais ce qu’il y avait. 30Et le roi dit : Tourne-toi, et tiens-toi là. Et il se tourna, et se tint là.

31Et voici, le Cushite arriva, et le Cushite dit : Que le roi, mon seigneur, reçoive une bonne nouvelle, car l’Éternel t’a aujourd’hui fait justice de la main de tous ceux qui s’étaient levés contre toi. 32Et le roi dit au Cushite : Y a-t-il paix pour le jeune homme Absalom ? Et le Cushite dit : Que les ennemis du roi, mon seigneur, et tous ceux qui se sont levés contre toi pour le mal, soient comme ce jeune homme !

Notes

aselon d’autres : car maintenant.
blitt. : commanda.
clitt. : sa tête.
dhéb. : il fut mis.
eou : Si j’avais agi perfidement contre sa vie, rien…
fou : à l’Éthiopien ; selon d’autres : à Cushi.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)