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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 13. 23-39

Chute et discipline – Amnon, Tamar et Absalom

5. La vengeance et la fuite d’Absalom

L’invitation d’Absalom : versets 23-27

Deux ans s’écoulent sans le moindre signe de repentance chez Amnon. Pensait-il que le temps arrangerait les choses ? Il semble que David ait voulu étendre un voile épais sur cette pénible affaire, pour l’oublier. Mais rien n’était réglé devant Dieu.

Hypocritement, Absalom adresse des paroles d’apaisement à Tamar (verset 20), et ne fait aucune réprimande à son frère Amnon pour ne pas éveiller sa méfiance. Mais un dessein implacable de vengeance se cachait dans son cœur. Qu’il est dangereux d’entretenir dans le cœur des pensées d’irritation contre son frère : “que le soleil ne se couche pas sur votre irritation” Éphésiens 4. 26. La conduite à tenir à l’égard d’un frère offensé, clairement indiquée par le Seigneur, est tout à l’opposéMatthieu 18. 15-17.

L’occasion favorable attendue par Absalom se présente enfin, la tonte de son troupeau1. Une fête de famille est prévue. Mais David pouvait-il se réjouir ? Deux années pouvaient-elles effacer de son cœur pieux et sensible l’infamie qui avait eu lieu dans sa propre maison ? Le roi refuse donc l’invitation pour lui-même ; mais il n’a pas l’énergie de désapprouver cette réunion, et il bénit même Absalom (verset 25). Celui-ci se sent alors encouragé à inviter au moins Amnon, et force l’accord de son père. Mais David, saisi peut-être d’un sombre pressentiment, fait accompagner Amnon par tous les fils du roi. Il avait déjà cédé à la demande d’Amnon (verset 6) ; il ne résiste pas maintenant à l’insistance d’Absalom (verset 27). Quel manque de force et d’autorité envers ses fils ! Que nous en tirions la leçon.

Le meurtre d’Amnon : versets 28, 29

Pour Absalom, Amnon avait non seulement déshonoré sa sœur, mais il était aussi l’héritier légitime au trône de leur père, comme fils aîné de David. Tamar et Absalom devraient donc accepter de se soumettre à l’autorité d’Amnon, après la mort de leur père ; la pensée était intolérable pour un homme fier et ambitieux comme Absalom !

Tout est donc prêt pour la vengeance et le meurtre. Absalom agira par le bras de ses serviteurs, mais il en revendique la totale responsabilité : “N’est-ce pas moi qui vous l’ai commandé ?” Dieu laisse faire et Amnon meurt dans son péché, frappé par l’épée comme l’avait été Urie qui, lui, servait la cause d’Israël.

David avait entendu de la bouche de Nathan : “l’épée ne s’éloignera pas de ta maison, à jamais” (12. 10). Cette prédiction se réalise à la lettre. Dieu veille ainsi sur sa Parole pour l’exécuterJérémie 1. 12.

Les deux grands maux si largement répandus dans le monde depuis la chute de l’homme se donnent ici libre cours : la corruption chez Amnon, et la violence chez Absalom. David refait l’expérience de Jacob qui avait eu à souffrir de la violence de Siméon et Lévi, puis de l’inconduite de RubenGenèse 49. 3-5.

Compte rendu à David : versets 30-36

Dieu permet que, pour un temps, David croie à la perte de tous ses fils. Quelle détresse inexprimable pour David, comparable à celle de Job ! Mais Dieu, dans sa grâce, ne l’afflige pas au-delà de ce qu’il peut supporter.

Le neveu de David, Jonadab, cet homme à double face, rétablit la vérité. Il connaissait depuis longtemps le complot d’Absalom et n’avait rien dit (verset 32). Les autres fils du roi, purs dans l’affaire, arrivent et pleurent tous amèrement, avec le roi et ses serviteurs. Quelle douleur et quelle honte dans la maison de David !

Fuite d’Absalom : versets 37-39

David est placé devant un dilemme douloureux. Son cœur est déchiré entre les sentiments d’un père qui veut pardonner à un fils particulièrement affectionné et les responsabilités du roi chargé d’exercer le jugement.

La pensée de Dieu, confirmée par la loi, était formelle : l’expiation du sang ne pouvait être faite que par le sang de celui qui l’avait verséGenèse 9. 6 ; Nombres 35. 33. Dans des cas antérieurs, comme celui de l’Amalékite (1. 15), et celui des fils de Rimmon (4. 12), David était intervenu sans faiblesse. Mais c’était avant sa propre chute. Reconnu de tous comme le vrai meurtrier d’Urie, pouvait-il maintenant exercer le jugement ?

Conscient de ce qu’il mérite, Absalom prend la fuite et se réfugie chez Talmaï, le père de sa mère Maaca (3. 3). C’était le roi de Gueshur, qui régnait sur un peuple ennemi d’IsraëlJosué 13. 2, 3. Pourquoi David avait-il épousé cette étrangère ? Il récolte maintenant le triste fruit de sa désobéissance à la loiExode 34. 12-16 ; son fils devient un meurtrier.

Voilà David menant deuil sur cette deuxième perte d’un fils. A la mort de l’enfant de Bath-Shéba, il avait été consolé par la naissance de Salomon. Maintenant, il apparaît que son ardent désir de revoir Absalom lui fait presque oublier la mort d’Amnon (verset 39) 2. Toutefois, l’éloignement d’Absalom dure trois ans, et David manifeste de la réserve à son égard, malgré sa partialité, en le maintenant éloigné : “qu’il se retire dans sa maison et qu’il ne voie point ma face” (14. 24). Deux ans de plus s’écouleront avant que le fils ne voie son père.

David, malgré son rétablissement, ne retrouve pas son niveau spirituel antérieur. Dès lors, il est de moins en moins un type de Christ, il représente plutôt un croyant responsable et sous la discipline.

Quelle mise en garde pour nous ! Ayons donc en horreur le mal, et n’admettons aucun manquement dans notre vieRomains 12. 9. Les conséquences pourraient en être douloureuses.

Notes

1Les réjouissances à l’occasion de la tonte des troupeaux ont été plusieurs fois le théâtre d’une scène de mal (Genèse 38. 12 ; 1 Samuel 25. 2).
2Plusieurs traducteurs ont adopté l’autre sens du mot original hébreu. L’expression : “David languissait d’aller vers Absalom” devient alors : “David renonça à poursuivre Absalom”. Le sens s’accorderait peut-être mieux avec l’état de faiblesse dans lequel David était en ce temps-là.

2 Samuel 13

23Et il arriva, après deux années entières, qu’Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, qui est près d’Éphraïm ; et Absalom invita tous les fils du roi. 24Et Absalom vint vers le roi, et dit : Tu vois quea ton serviteur a les tondeurs : je te prie, que le roi et ses serviteurs aillent avec ton serviteur. 25Et le roi dit à Absalom : Non, mon fils, nous n’irons pas tous, et nous ne te serons pas à charge. Et il le pressa, mais il ne voulut pas aller ; et il le bénit. 26Et Absalom dit : Si [tu ne viens] pas, que mon frère Amnon, je te prie, vienne avec nous. Et le roi lui dit : Pourquoi irait-il avec toi ? 27Et Absalom le pressa, et il envoya avec lui Amnon et tous les fils du roi. 28Et Absalom commanda à ses serviteursb, disant : Faites attention, je vous prie, quand le cœur d’Amnon sera gai par le vin, et que je vous dirai : Frappez Amnon, alors tuez-le, ne craignez point ; n’est-ce pas moi qui vous l’ai commandé ? Fortifiez-vous, et soyez vaillants ! 29Et les serviteursb d’Absalom firent à Amnon comme Absalom l’avait commandé ; et tous les fils du roi se levèrent, et montèrent chacun sur son mulet et s’enfuirent.

30Et il arriva, comme ils étaient en chemin, que le bruit en vint à David ; on disait : Absalom a frappé tous les fils du roi, et il n’en reste pas un seul. 31Et le roi se leva, et déchira ses vêtements, et se coucha par terre ; et tous ses serviteurs étaient là, les vêtements déchirés. 32Et Jonadab, fils de Shimha, frère de David, prit la parole et dit : Que mon seigneur ne pense pas qu’on ait tué tous les jeunes hommes, fils du roi, car Amnon seul est mort ; car cela a eu lieu par l’ordre d’Absalom, qu’il avait arrêté dès le jour où [Amnon] humilia Tamar, sa sœur. 33Et maintenant, que le roi, mon seigneur, ne prenne pas ceci à cœur, disant : Tous les fils du roi sont morts ; car Amnon seul est mort. 34Et Absalom s’enfuit. Et le jeune homme qui était en sentinelle leva ses yeux et regarda ; et voici, un grand peuple venait par le chemin qui était derrière luic, du côté de la montagne. 35Et Jonadab dit au roi : Voici les fils du roi qui viennent ; selon la parole de ton serviteur, ainsi il en est arrivé. 36Et comme il achevait de parler, voici, les fils du roi arrivèrent, et ils élevèrent leur voix et pleurèrent ; et le roi aussi, et tous ses serviteurs pleurèrent très amèrement.

37Et Absalom s’enfuit, et s’en alla vers Talmaï, fils d’Ammihud, roi de Gueshur ; et [David] menait deuil tous les jours sur son fils. 38Ainsi Absalom s’enfuit, et il vint à Gueshur et fut là trois ans ; 39et le roi David languissait d’aller vers Absalom, car il était consolé à l’égard d’Amnon, parce qu’il était mort.

Notes

alitt. : Voici, je te prie.
bhéb. : jeunes hommes.
cpeut-être : à l’ouest.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)