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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 12. 26 - 13. 22

Chute et discipline – Amnon, Tamar et Absalom

3. Guerre contre les fils d’Ammon : 12. 26-31

Le récit peut être considéré sous l’angle historique, moral et prophétique.

La capitale des fils d’Ammon (la ville d’Amman, de nos jours) était en passe d’être conquise par Joab selon l’ordre de David (11. 25). Le quartier du palais royal avait déjà été investi par Joab. Puis ce fut le cas de la ville basse ; le quartier appelé “ville des eaux”, était un point stratégique important, car il était arrosé par les eaux abondantes du Jabbok supérieur. La conquête était donc presque achevée.

Joab invite alors David à porter le coup de grâce en particulier contre la ville haute (la citadelle Rabba) afin que la gloire revienne au roi. Cette attitude de Joab avait une apparence de générosité et de désintéressement. En fait, il ne manquait pas une occasion de flatter David et de lui donner des conseils, afin de se le rendre redevable.

Aucune gloire ne semble être rendue à Dieu pour cette victoire. Dans une circonstance antérieure (avant sa chute) David avait consacré à l’Éternel tout le butin pris aux ennemis (8. 11). Maintenant, il accepte que la riche couronne de leur roi soit placée sur sa propre tête. Voulait-il régner sur eux, ou avait-il simplement succombé aux subtiles flatteries de Joab ?

Un jugement d’une grande barbarie semble être infligé aux fils d’Ammon. Leur roi Nakhash avait fait de cruelles propositions au peuple d’Israël1 Samuel 11. 2 ; plus tard, les Ammonites seront même accusés d’avoir fendu le ventre des femmes enceintes de GalaadAmos 1. 13.

L’insolence et la méchanceté des fils d’Ammon justifiaient donc un jugement sévère, et le temps était peut-être arrivé pour l’exercer. Mais David aurait-il traité ses ennemis de la sorte, dans les temps où il marchait humblement dans le chemin de la foi ? N’avait-il pas perdu dans une mesure son caractère de roi de grâce ? Depuis l’affaire de Bath-Shéba, hélas, plusieurs indices d’un certain déclin spirituel apparaissent chez lui1.

En type, on voit pourtant que lorsque David, coupable d’un mal moral grave, s’est jugé à fond et humilié, il est apte à prendre à coup sûr la forteresse des fausses doctrines, représentée en figure par les fils d’Ammon. Le mal doctrinal (un égarement de l’esprit) ne peut être réprimé avant que le mal moral (un égarement du cœur) soit jugé et abandonné.

Enfin prophétiquement, cette scène est une illustration complète, quoiqu’en raccourci, de la victoire finale du Seigneur, le Roi de gloire. D’abord la victoire sur les fils d’Ammon enrichit beaucoup David : “un grand butin” (verset 30). Ainsi, il sera dit prophétiquement de Christ : “Il partagera le butin avec les forts” Ésaïe 53. 12. Christ exercera aussi sur tous ses ennemis un jugement terrible mais mérité. La couronne de l’usurpateur sera rendue au Roi des rois et au Seigneur des seigneurs. Celui-ci entrera triomphalement à Jérusalem (verset 37) Zacharie 14. 3-14. Et la gloire de tous les peuples sera à ses pieds.

4. Souillure de la famille de David : 13. 1-22

L’affection déréglée d’Amnon, fils aîné de David : versets 1-14

Amnon, premier-né de David, au lieu de refouler ses mauvais instincts se laisse dominer par eux, au mépris de la loiDeutéronome 27. 22.

Voilà donc le premier maillon de cette chaîne de malheurs annoncés par le prophète (12. 10). Que David soit rétabli ne l’empêchera pas de connaître l’irritation (verset 21) et les pleurs (verset 36). “Car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera” Galates 6. 7. David s’était rendu coupable de convoitise, d’adultère et de meurtre ; son fils aîné, Amnon, se révèle violent et immoral ; Absalom deviendra un meurtrier. Et Jonadab, le propre neveu du roi, est un complice malicieux, instigateur du mal, qui œuvre d’abord pour le compte d’Amnon (verset 5), puis en faveur d’Absalom (verset 32). Au milieu de cette scène affligeante, la propre fille de David, Tamar, belle, digne et pure, est déshonorée, désolée et sa vie est brisée. Personnellement, David, dépourvu de sagesse, favorise involontairement cette catastrophe (verset 7).

La haine d’Amnon : versets 15-22

Sans transition, l’amour charnel et pervers d’Amnon est changé en une haine impitoyable, et totalement injustifiée. Il rejette sur Tamar le mépris qu’il a pour lui-même dans son subconscient2. Tamar, elle, chassée et désolée, déchire son vêtement de fille vierge et met ses mains sur sa tête en signe de deuilJérémie 2. 37.

Très irrité, David, le chef de famille, fait preuve néanmoins d’une faiblesse coupable. Il ne semble pas s’occuper de Tamar, et laisse ce soin à Absalom. Mais, avant tout, il ne châtie pas sévèrement Amnon qui ne manifeste ni regret ni repentance. Le grave manque de fermeté de David a certainement exaspéré Absalom et l’a conduit à nourrir des pensées de meurtre et de vengeance à l’égard d’Amnon.

Joab avait dû prendre l’initiative de remettre David au combat (12. 28). Celui-ci met alors sur sa propre tête la couronne du roi ennemi, alors qu’antérieurement, il avait consacré à l’Éternel les objets précieux (8. 11). David manque de discernement en envoyant Tamar chez Amnon (13. 7), et n’adresse pas la moindre réprimande à ce dernier après sa conduite honteuse (verset 21). Plus loin, on le verra céder à Absalom à propos de son invitation d’Amnon (verset 27). Ensuite, il languira de l’absence d’Absalom en exil (verset 39). Enfin, il cédera une fois de plus au mauvais conseil de Joab pour faire revenir Absalom (14. 33). Voilà où en était David. Sa faute avait été effacée ; il était pardonné, mais il n’avait pas retrouvé son discernement spirituel.

Que cette triste histoire nous serve d’avertissement ! Qui peut dire où s’arrêteront les conséquences d’un péché d’une telle gravité ?

“Crains Dieu et garde ses commandements, car c’est là le tout de l’homme, car Dieu amènera toute œuvre en jugement avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal” Ecclésiaste 12. 13, 14.

Notes

1Peut-être cette déclaration de jugement (verset 31) signifie-t-elle seulement que David avait assujetti le peuple comme serviteurs aux travaux représentés par ces divers outils. La traduction de ce texte difficile laisse subsister un doute.
2Amnon fait pire que David son père qui, lui, au moins, avait recueilli Bath-Shéba. En chassant Tamar, Amnon ajoute à son grand péché, la lâcheté et l’égoïsme.

2 Samuel 12

26Et Joab fit la guerre contre Rabba des fils d’Ammon, et il prit la ville royale. 27Et Joab envoya des messagers à David, et dit : J’ai fait la guerre contre Rabba, et j’ai aussi pris la ville des eaux. 28Et maintenant, assemble le reste du peuple, et campe contre la ville et prends-la, de peur que moi je ne prenne la ville, et qu’elle ne soit appelée de mon nom. 29Et David assembla tout le peuple, et marcha sur Rabba ; et il combattit contre elle, et la prit. 30Et il prit la couronne de leur roi de dessus sa tête (et son poids était d’un talent d’or, et elle [avait] des pierres précieuses) ; et elle fut [mise] sur la tête de David ; et il emmena de la ville une grande quantité de butin. 31Et il fit sortir le peuple qui s’y trouvait, et les mit sous la scie, et sous des herses de fer, et sous des haches de fer, et les fit passer par un four à briques : il fit ainsi à toutes les villes des fils d’Ammon. Et David et tout le peuple s’en retournèrent à Jérusalem.

2 Samuel 13

1Et après cela, Absalom, fils de David, ayant une sœur nommée Tamar, qui était belle, il arriva qu’Amnon, fils de David, l’aima. 2Et Amnon fut tourmenté jusqu’à en tomber malade, à cause de Tamar, sa sœur ; car elle était vierge, et il était trop difficile aux yeux d’Amnon de lui faire quoi que ce soit. 3Et Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Shimha, frère de David ; et Jonadab était un homme très habile. 4Et il lui dit : Pourquoi maigris-tu ainsi d’un matin à l’autre, toi, fils du roi ? Ne me le déclareras-tu pas ? Et Amnon lui dit : J’aime Tamar, sœur d’Absalom mon frère. 5Et Jonadab lui dit : Couche-toi sur ton lit et fais le malade ; et ton père viendra te voir, et tu lui diras : Je te prie, que Tamar, ma sœur, vienne et qu’elle me donne à manger du pain, et qu’elle apprête devant mes yeux un mets, afin que je la voie, et que je le mange de sa main. 6Et Amnon se coucha et fit le malade ; et le roi vint le voir, et Amnon dit au roi : Je te prie, que Tamar, ma sœur, vienne et prépare sous mes yeux deux beignets, et que je les mange de sa main. 7Et David envoya vers Tamar dans la maison, disant : Va, je te prie, dans la maison d’Amnon, ton frère, et apprête-lui un mets. 8Et Tamar alla dans la maison d’Amnon, son frère, et il était couché ; et elle prit de la pâte et la pétrit, et prépara sous ses yeux des beignets, et elle cuisit les beignets. 9Et elle prit la poêle et les versa devant lui ; et il refusa de manger. Et Amnon dit : Faites sortir tout homme d’auprès de moi. Et tout homme sortit d’auprès de lui. 10Et Amnon dit à Tamar : Apporte le mets dans la chambre intérieure, et je mangerai de ta main. Et Tamar prit les beignets qu’elle avait préparés, et les apporta à Amnon, son frère, dans la chambre. 11Et elle les lui présenta à manger ; et il la saisit, et lui dit : Viens, couche avec moi, ma sœur. 12Et elle lui dit : Non, mon frère, ne m’humilie pas ; car on ne fait point ainsi en Israël : ne fais pas cette infamie. 13Et moi, où porterais-je ma honte ? Et toi, tu serais comme l’un des infâmes en Israël. Et maintenant, parle au roi, je te prie, car il ne me refusera point à toi. 14Et il ne voulut pas écouter sa voix, et il fut plus fort qu’elle et l’humilia et coucha avec elle. 15Et Amnon la haït d’une très grande haine, car la haine dont il la haït était plus grande que l’amour dont il l’avait aimée. Et Amnon lui dit : Lève-toi, va-t’en. 16Et elle lui dit : Il n’y a pas de raison [pour cela] ; ce tort de me chasser est plus grand que l’autre que tu m’as fait. Mais il ne voulut pas l’écouter. 17Et il appela son jeune homme qui le servait, et dit : Chassez donc cette [femme] dehors, de devant moi ; et ferme la porte au verrou après elle. 18Et elle avait sur elle une tunique bigarrée ; car les filles du roi qui étaient vierges étaient ainsi habillées de robes. Et celui qui le servait la mit dehors, et ferma la porte après elle. 19Et Tamar prit de la poussière [et la mit] sur sa tête, et déchira la tunique bigarrée qu’elle avait sur elle, et elle mit sa main sur sa tête, et s’en alla, marchant et criant. 20Et Absalom, son frère, lui dit : Est-ce que ton frère Amnon a été avec toi ? Et maintenant, ma sœur, garde le silence : il est ton frère ; ne prends pas cette chose à cœur.

Et Tamar demeura désolée dans la maison d’Absalom, son frère.
21Et le roi David entendit parler de toutes ces choses, et il en fut très irrité. 22Et Absalom ne parla à Amnon, ni en mal, ni en bien, car Absalom haïssait Amnon, parce qu’il avait humilié Tamar, sa sœur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)