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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 2. 25 - 3. 16

L’avènement du royaume de David

3. La guerre entre Juda et Israël

L’arrêt momentané des combats : 2. 25-32

Abner se rend compte rapidement que le combat tournait à l’avantage des serviteurs de David, et craint une très grande défaite. Il avait donc tout intérêt à arrêter la bataille le plus tôt possible. Il invoque de nobles sentiments : “Ne sais-tu pas qu’il y aura de l’amertume à la fin ?” Aurait-il fait une telle proposition, s’il était sorti vainqueur des combats précédents ? Si une belle vérité nous avantage, nous savons la mettre en avant, quitte à l’oublier quand elle ne nous sert plus.

Toutefois, la bataille cesse d’un commun accord et chacun regagne son camp. Mais la guerre n’était pas finie ; elle durera encore longtemps, et toujours au profit de David.

Déjà se dessinent la personnalité et le caractère d’Abner, chef des armées de Saül, comme ceux de Joab, chef des armées de David. Abner était un homme d’action, énergique, courageux et attaché aux liens familiaux (il était cousin germain de Saül). Mais son combat était charnel. En fait, il s’opposait à Dieu dont il connaissait pourtant la volonté au sujet de la royauté. S’il s’est plus tard rallié à David, c’est avant tout à cause de son honneur et de son orgueil blessés.

Joab, malgré les apparences, n’était pas moins charnel qu’Abner. Certes, il avait embrassé la bonne cause, celle de David. Mais dans quel état d’esprit ? Il se montrera dur (3. 39), sanguinaire (3. 27), habile, flatteur, sans scrupules et hypocrite. S’il s’était placé du côté de Dieu, c’était pour mieux servir ses propres intérêts. Il est le type même de l’homme revêtant l’apparence de la piété, mais sans la puissance de l’Esprit2 Timothée 3. 5.

La descendance de David : 3. 1-5

David avait interrogé l’Éternel (2. 1) pour connaître la ville où il devait aller pour être oint roi sur Juda. Mais il ne semble pas avoir recherché la pensée de Dieu au sujet de ses affections personnelles. Il commet là une erreur qui portera des conséquences pendant toute sa vie.

Selon la coutume des rois d’orient, David affirme sa personnalité en contractant quatre autres mariages, alors qu’il avait déjà deux épouses : Akhinoam et Abigaïl. Avait-il raison ? La loi, dont il aurait dû posséder une copie, recommandait aux rois la modération en ce domaineDeutéronome 17. 17-19. En fait, il désobéissait à l’Éternel.

Sur ses six fils qui naissent à Hébron, quatre lui causeront beaucoup de peine. Certainement il n’affermit pas son royaume en épousant la fille du roi de Gueshur. Le fils issu de ce mariage, Absalom, sera coupable d’un meurtre fratricide, et contraindra plus tard David à abandonner Jérusalem, pieds nus, et dans les pleurs (15. 30). Une union avec un incrédule ne peut que nous amener tôt ou tard à verser des larmes. Et il ne pouvait y avoir d’unité dans une telle famille. La suite, hélas, le prouvera.

Conséquences d’un reproche : 3. 6-11

Abner avait pris fermement position contre David et pour Ish-Bosheth. Mais le voilà victime d’un reproche cinglant de la part de celui qu’il avait soutenu jusqu’alors. En fait, était-ce répréhensible de prendre pour femme Ritspa, la concubine de Saül, puisque celui-ci était mort ? Bien qu’Abner s’en défende, cet acte pouvait être interprété comme une tentative de se saisir du pouvoir1. Certainement, Ish-Bosheth faisait preuve ici d’ingratitude en suspectant Abner d’aspirer à monter sur le trône.

Ne considérant que son honneur outragé, Abner modifie aussitôt radicalement sa ligne de conduite. Sa franchise naturelle le pousse à rejoindre David. Certes, il accomplissait la volonté de Dieu qui avait retiré le trône à la maison de Saül pour le donner à David et à sa descendance. Mais ses motifs profonds étaient l’orgueil blessé et l’ambition d’occuper une place importante.

Ish-Bosheth, confondu et effrayé, reste la bouche fermée. “Celui qui propage les calomnies est un sot” et : “La ruine est pour celui qui ouvre ses lèvres toutes grandes” Proverbes 10. 18 ; 13. 3.

Alliance de David et d’Abner : 3. 12-16

Avec une superbe assurance, Abner se fait fort de tourner Israël vers David. Poussé par sa confiance en lui-même et non guidé par l’Esprit divin, il prend l’initiative de proposer une alliance sans contrepartie.

David avait bien conscience que cette guerre civile avait assez duré. Mais si l’alliance qu’il accepte semblait raisonnable sur le plan humain pour ramener l’unité du peuple, cette façon d’opérer n’était pas selon Dieu. Il avait refusé la couronne de la main d’un Amalékite ; maintenant, il l’accepte de la part de celui qui avait conduit et encouragé la division du pays.

David ratifie donc cette alliance, mais en y rajoutant une condition sentimentale. Malgré ses multiples mariages, il n’avait pas oublié sa première épouse Mical que Saül lui avait donnée, puis reprise indûment1 Samuel 25. 44. Voulait-il effacer un affront ou avait-il encore pour elle un amour profond ?

Sur l’insistance d’Ish-Bosheth et d’Abner, Mical est donc arrachée des bras de Paltiel dont le cœur est déchiré. En fait, Paltiel n’aurait jamais dû accepter à l’origine une femme que David n’avait pas répudiée. Il se serait évité la douleur de la séparation. Par ailleurs, le retour de Mical dans la maison de David apportera plus de peines que de joies (6. 20-23).

Sur le fond, cette alliance avec Abner était-elle selon Dieu ? David ne commettait-il pas à nouveau la même erreur que Josué et les princes d’Israël, qui s’étaient engagés avec les Gabaonites en oubliant de s’adresser d’abord à l’Éternel ?

Combien d’alliances illicites amènent souvent larmes et souffrances !

Notes

1On comparera avec intérêt les comportements d’Absalom (16. 21, 22) et d’Adonija (1 Rois 2. 21, 22) dans ce domaine.

2 Samuel 2

25Et les fils de Benjamin se rassemblèrent derrière Abner ; et ils formèrent une seule troupe, et se tinrent sur le sommet d’une colline. 26Et Abner cria à Joab et dit : L’épée dévorera-t-elle à toujours ? Ne sais-tu pas qu’il y aura de l’amertume à la fin ? et jusques à quand ne diras-tu pas au peuple de revenir de la poursuite de ses frères ? 27Et Joab dit : Dieu est vivant, que, si tu n’avais parlé, dès le matin [déjà] le peuple se serait retiré, chacun de la poursuite de son frère ! 28Et Joab sonna de la trompette, et tout le peuple s’arrêta ; et ils ne poursuivirent plus Israël, et ils ne continuèrent plus à se battre. 29Et Abner et ses hommes marchèrent toute cette nuit-là dans la plainea, et traversèrent le Jourdain, et marchèrent par tout le Bithron, et vinrent à Mahanaïm. 30Et Joab s’en retourna de la poursuite d’Abner et rassembla tout le peuple ; et, des serviteurs de David, il manquait 19 hommes et Asçaël. 31Et les serviteurs de David avaient frappé à mort 360 hommes de Benjamin et des hommes d’Abner. 32Et ils enlevèrent Asçaël, et l’enterrèrent dans le sépulcre de son père, qui était à Bethléhem ; et Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit ; et il faisait jour lorsqu’ils [arrivèrent] à Hébron.

2 Samuel 3

1Et la guerre fut longue entre la maison de Saül et la maison de David. Et David allait se fortifiant, et la maison de Saül allait s’affaiblissant. 2Et il naquit à David des fils à Hébron : son premier-né fut Amnon, d’Akhinoam, la Jizreélite ; 3et le second, Kileab, d’Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite ; et le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueshur ; 4et le quatrième, Adonija, fils de Hagguith ; et le cinquième, Shephatia, fils d’Abital ; 5et le sixième, Jithream, d’Égla, femme de David. Ceux-ci naquirent à David à Hébron.

6Et il arriva que, pendant qu’il y eut guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner tint ferme pour la maison de Saül. 7Et Saül avait une concubine : son nom était Ritspa, fille d’Aïa ; et [Ish-Bosheth] dit à Abner : Pourquoi es-tu entré vers la concubine de mon père ? 8Et Abner fut fort irrité à cause des paroles d’Ish-Bosheth, et il dit : Suis-je une tête de chien, moi qui aujourd’hui, contre Juda, ai usé de bonté envers la maison de Saül, ton père, envers ses frères et envers ses amis, et qui ne t’ai pas livré aux mains de David, que tu m’imputes aujourd’hui de l’iniquité à cause de cette femme ? 9Que Dieu fasse ainsi à Abner et ainsi y ajoute, si je ne fais pas à David comme l’Éternel lui a juré, 10en faisant passer le royaume de la maison de Saül, et en établissant le trône de David sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba ! 11Et [Ish-Bosheth] ne put répliquer un mot à Abner, parce qu’il avait peur de lui.

12Et Abner envoya des messagers à David de sa part, disant : À qui est le pays ? – disant : Fais alliance avec moi ; et voici, ma main sera avec toi pour tourner vers toi tout Israël. 13Et [David] dit : Bien, je ferai alliance avec toi ; seulement je demande de toi une chose, savoir : Tu ne verras pas ma face, à moins qu’auparavant tu ne fasses venir Mical, fille de Saül, quand tu viendras pour voir ma face. 14Et David envoya des messagers à Ish-Bosheth, fils de Saül, disant : Donne-moi ma femme Mical, que je me suis fiancée pour 100 prépuces de Philistins. 15Et Ish-Bosheth envoya, et la prit d’auprès de son mari, d’auprès de Paltiel, fils de Laïsh. 16Et son mari alla avec elle, marchant et pleurant après elle, jusqu’à Bakhurim. Et Abner lui dit : Va, retourne-t’en. Et il s’en retourna.

Notes

al’Araba.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)