David savait que Dieu voulait le faire régner, et il avait longtemps attendu ce moment. Des circonstances favorables l’incitaient maintenant à l’action. Or il a su attendre. Il interroge l’Éternel sur la conduite à tenir et désire connaître le lieu précis où il devait être oint à nouveau pour régner. La patience et la dépendance de Dieu le conduiront dans un chemin simple, uni, béni. Son seul guide est la parole de Dieu. Dieu lui répond et désigne
Enfin, le nom de Hébron qui signifie “union” suggère la communion fraternelle. A la fin de sa vie errante, David y avait trouvé refuge, avec sa famille et ses fidèles compagnons1 Samuel 30. 31.
David est accompagné de ses deux femmes :
C’est à Hébron que David reçoit sa deuxième onction d’huile. La première lui avait donné le droit à la royauté. Par la deuxième il entrait en possession effective de celle-ci. C’était le signe qu’il était reconnu seulement par la maison de Juda. Plus tard, il sera reconnu par Abner (3. 10, 12), ensuite par tout Israël (5. 1) et, enfin, par les royaumes voisins (5. 11).
C’est là une évocation du règne de Christ qui sera reconnu d’abord par le seul résidu fidèle de son peuple avant de dominer jusqu’aux bouts de la terreMichée 5. 7. Christ doit régner d’abord sur la terre sous les caractères de David avant de régner plus tard sous les caractères de Salomon. En parlant aux hommes de Jabès de Galaad il emploie l’expression : “Votre seigneur Saül”, approuvant ainsi leur soumission et les derniers honneurs qu’ils lui avaient rendus, et appelant même sur eux les bénédictions de l’Éternel.
Conscient de sa position, David pouvait leur promettre des récompenses et les informer avec simplicité de son onction comme roi sur Juda. C’est un appel au rassemblement, adressé avec douceur et tact. Quoi de plus naturel pour le cœur d’un berger que le désir de rassembler le troupeau de l’Éternel ? Si le cœur des hommes de Jabès avait été gagné au message du roi, c’eût été un pas vers l’union des tribus d’Israël sur les deux rives du Jourdain. Mais Abner, ancien chef de l’armée de Saül, intervient contre David, l’oint de l’Éternel, et l’unité du peuple est reportée.
En prenant le parti d’Ish-Bosheth, fils rescapé de Saül, Abner était en fait en rébellion ouverte contre Dieu. Les hommes de Juda sont, au contraire, dans le chemin de l’obéissance (verset 4).
L’armée d’Israël, conduite par Abner, venait d’essuyer une terrible défaite et les Philistins avaient pris possession de territoires importants1 Samuel 31. 7. Il faudra plus de cinq ans à Abner pour récupérer les villes perdues1.
Il met Ish-Bosheth sur le trône d’Israël, sans ignorer le propos de Dieu de faire régner David sur tout le peuple. A la recherche de ses propres intérêts, Abner entraînait la majorité des tribus à sa suite ; et, sous l’apparence de la fidélité à l’ordre officiel, il résistait à l’Éternel. Ainsi, l’orgueil d’Abner, son refus d’obéir à la volonté de Dieu, et l’état du peuple étaient les causes principales de cette division.
David avait été pleinement relevé après sa fuite chez Akish, le roi des Philistins1 Samuel 27. 1, 2 ; mais ne devait-il pas, au moins pendant quelques années, porter les conséquences de sa faute, et accepter ainsi d’être désavoué par une partie du peuple ? Les répercussions de nos manquements peuvent se faire ressentir pendant longtemps dans notre vie personnelle, mais aussi dans la vie de l’assemblée.
Ish-Bosheth succède donc à Saül. C’est la chair qui succède à la chair. Abner est le type de ceux qui défendent la religion des pères et plus généralement celle de la chair revêtue d’une apparence de piété, mais qui cache l’orgueil spirituel.
Abner, après avoir reconquis tout le territoire d’Israël, prétend aussi annexer Juda au profit d’Ish-Bosheth ; il propose, à cet effet, un combat singulier qui déciderait de la victoire à la manière des Philistins exhibant leur champion Goliath. Présentée comme un jeu, la lutte entre frères est violente et ne laisse pas de survivants. Toutefois, après un combat très rude (verset 17), les serviteurs de David sortent vainqueurs. Que de ruines, de pertes sans résultat dans les guerres de religion ou dans les conflits entre frères qui n’ont pour cause qu’un esprit de parti et de vaine gloire !
David n’a certainement pas assisté à ces scènes de violence, qui ne répondaient absolument pas à ce que Dieu attendait. Le Seigneur peut-il être avec nous dans nos disputes fratricides ?
Asçaël était le troisième fils de Tséruia, l’une des deux sœurs de David21 Chroniques 2. 15, 16. Sûr de ses forces, et sans dépendance de Dieu, il s’engage avec obstination dans une poursuite à mort contre Abner. A deux reprises celui-ci, non sans une certaine noblesse de caractère, cherche à le dissuader de s’attaquer à lui. Mais comptant sur son exceptionnelle agilité et peut-être aveuglé par l’orgueil, Asçaël persiste à vouloir faire un coup d’éclat en s’en prenant au chef de l’armée ennemie. Et à contre cœur, Abner est contraint de le mettre à mort d’un seul coup de la hampe de sa lance.