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Le second livre de Samuel
Sondez les Écritures - 3e année

2 Samuel 2. 1-24

L’avènement du royaume de David

2. David, roi sur Juda à Hébron

Une leçon de soumission : versets 1-7

David savait que Dieu voulait le faire régner, et il avait longtemps attendu ce moment. Des circonstances favorables l’incitaient maintenant à l’action. Or il a su attendre. Il interroge l’Éternel sur la conduite à tenir et désire connaître le lieu précis où il devait être oint à nouveau pour régner. La patience et la dépendance de Dieu le conduiront dans un chemin simple, uni, béni. Son seul guide est la parole de Dieu. Dieu lui répond et désigne Hébron (verset 1), cette ville de Juda déjà fort riche en souvenirs de l’histoire des patriarches. Là, Abraham, remonté d’Égypte, avait bâti l’autel du renoncement aux gloires du mondeGenèse 13. 18. Séjour d’habitation des patriarches, c’était aussi le lieu de sépulture de Sara, d’Abraham, d’Isaac, de Rebecca, de Léa, de JacobGenèse 35. 27. Ville de refugeJosué 20. 7, elle parlait de salut. Ville des Lévites, elle suggérait aussi la pensée du service divinJosué 21. 13.

Enfin, le nom de Hébron qui signifie “union” suggère la communion fraternelle. A la fin de sa vie errante, David y avait trouvé refuge, avec sa famille et ses fidèles compagnons1 Samuel 30. 31.

David est accompagné de ses deux femmes :

  • Abigaïl, l’épouse du roi rejeté, image de la Jérusalem céleste, la femme de l’Agneau et,
  • Akhinoam, type du résidu d’Israël, l’épouse juive terrestre.

C’est à Hébron que David reçoit sa deuxième onction d’huile. La première lui avait donné le droit à la royauté. Par la deuxième il entrait en possession effective de celle-ci. C’était le signe qu’il était reconnu seulement par la maison de Juda. Plus tard, il sera reconnu par Abner (3. 10, 12), ensuite par tout Israël (5. 1) et, enfin, par les royaumes voisins (5. 11).

C’est là une évocation du règne de Christ qui sera reconnu d’abord par le seul résidu fidèle de son peuple avant de dominer jusqu’aux bouts de la terreMichée 5. 7. Christ doit régner d’abord sur la terre sous les caractères de David avant de régner plus tard sous les caractères de Salomon. En parlant aux hommes de Jabès de Galaad il emploie l’expression : “Votre seigneur Saül”, approuvant ainsi leur soumission et les derniers honneurs qu’ils lui avaient rendus, et appelant même sur eux les bénédictions de l’Éternel.

Conscient de sa position, David pouvait leur promettre des récompenses et les informer avec simplicité de son onction comme roi sur Juda. C’est un appel au rassemblement, adressé avec douceur et tact. Quoi de plus naturel pour le cœur d’un berger que le désir de rassembler le troupeau de l’Éternel ? Si le cœur des hommes de Jabès avait été gagné au message du roi, c’eût été un pas vers l’union des tribus d’Israël sur les deux rives du Jourdain. Mais Abner, ancien chef de l’armée de Saül, intervient contre David, l’oint de l’Éternel, et l’unité du peuple est reportée.

La division et ses causes : versets 8-11

En prenant le parti d’Ish-Bosheth, fils rescapé de Saül, Abner était en fait en rébellion ouverte contre Dieu. Les hommes de Juda sont, au contraire, dans le chemin de l’obéissance (verset 4).

L’armée d’Israël, conduite par Abner, venait d’essuyer une terrible défaite et les Philistins avaient pris possession de territoires importants1 Samuel 31. 7. Il faudra plus de cinq ans à Abner pour récupérer les villes perdues1.

Il met Ish-Bosheth sur le trône d’Israël, sans ignorer le propos de Dieu de faire régner David sur tout le peuple. A la recherche de ses propres intérêts, Abner entraînait la majorité des tribus à sa suite ; et, sous l’apparence de la fidélité à l’ordre officiel, il résistait à l’Éternel. Ainsi, l’orgueil d’Abner, son refus d’obéir à la volonté de Dieu, et l’état du peuple étaient les causes principales de cette division.

David avait été pleinement relevé après sa fuite chez Akish, le roi des Philistins1 Samuel 27. 1, 2 ; mais ne devait-il pas, au moins pendant quelques années, porter les conséquences de sa faute, et accepter ainsi d’être désavoué par une partie du peuple ? Les répercussions de nos manquements peuvent se faire ressentir pendant longtemps dans notre vie personnelle, mais aussi dans la vie de l’assemblée.

Ish-Bosheth succède donc à Saül. C’est la chair qui succède à la chair. Abner est le type de ceux qui défendent la religion des pères et plus généralement celle de la chair revêtue d’une apparence de piété, mais qui cache l’orgueil spirituel.

Un combat singulier : versets 12-17

Abner, après avoir reconquis tout le territoire d’Israël, prétend aussi annexer Juda au profit d’Ish-Bosheth ; il propose, à cet effet, un combat singulier qui déciderait de la victoire à la manière des Philistins exhibant leur champion Goliath. Présentée comme un jeu, la lutte entre frères est violente et ne laisse pas de survivants. Toutefois, après un combat très rude (verset 17), les serviteurs de David sortent vainqueurs. Que de ruines, de pertes sans résultat dans les guerres de religion ou dans les conflits entre frères qui n’ont pour cause qu’un esprit de parti et de vaine gloire !

David n’a certainement pas assisté à ces scènes de violence, qui ne répondaient absolument pas à ce que Dieu attendait. Le Seigneur peut-il être avec nous dans nos disputes fratricides ?

La mort d’Asçaël : versets 18-24

Asçaël était le troisième fils de Tséruia, l’une des deux sœurs de David21 Chroniques 2. 15, 16. Sûr de ses forces, et sans dépendance de Dieu, il s’engage avec obstination dans une poursuite à mort contre Abner. A deux reprises celui-ci, non sans une certaine noblesse de caractère, cherche à le dissuader de s’attaquer à lui. Mais comptant sur son exceptionnelle agilité et peut-être aveuglé par l’orgueil, Asçaël persiste à vouloir faire un coup d’éclat en s’en prenant au chef de l’armée ennemie. Et à contre cœur, Abner est contraint de le mettre à mort d’un seul coup de la hampe de sa lance.

Notes

1Ce délai se déduit facilement des durées des règnes d’Ish-Bosheth (deux ans) et de David à Hébron (sept ans et demi). Ces deux périodes inégales se sont terminées simultanément.
2Contrairement à l’habitude, la mère est nommée ici et non le père, pour souligner le lien de parenté avec David.

2 Samuel 2

1Et il arriva, après cela, que David interrogea l’Éternel, disant : Monterai-je dans une des villes de Juda ? Et l’Éternel lui dit : Monte. Et David dit : Où monterai-je ? Et il dit : À Hébron. 2Et David y monta, et ses deux femmes aussi, Akhinoam, la Jizreélite, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite. 3Et ses hommes qui étaient avec lui, David les fit monter, chacun avec sa maison, et ils habitèrent dans les villes de Hébron. 4Et les hommes de Juda vinrent et oignirent là David pour roi sur la maison de Juda.

Et on rapporta à David, disant : Ce sont les hommes de Jabès de Galaad qui ont enterré Saül.
5Et David envoya des messagers aux hommes de Jabès de Galaad, et leur fit dire : Bénis soyez-vous de l’Éternel, de ce que vous avez usé de cette bonté envers votre seigneur Saül, et de ce que vous l’avez enterré ! 6Et maintenant, que l’Éternel use envers vous de bonté et de vérité ! Et moi aussi je vous rendrai ce bien, parce que vous avez fait cela. 7Et maintenant, que vos mains se fortifient, et soyez des hommes vaillants ; car votre seigneur Saül est mort, et de plus, c’est moi que la maison de Juda a oint pour roi sur elle.

8Et Abner, fils de Ner, chef de l’armée de Saül, prit Ish-Boshetha, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm9et l’établit roi sur Galaad, et sur les Ashurites, et sur Jizreël, et sur Éphraïm, et sur Benjamin, et sur Israël tout entier. 10Ish-Bosheth, fils de Saül, était âgé de 40 ans lorsqu’il régna sur Israël, et il régna deux ans. Toutefois la maison de Juda suivit David. 11Et le nombre des jours, pendant lesquels David fut roi à Hébron sur la maison de Juda, fut de sept ans et six mois.

12Et Abner, fils de Ner, et les serviteurs d’Ish-Bosheth, fils de Saül, sortirent de Mahanaïm vers Gabaon ; 13et Joab, fils de Tseruïa, et les serviteurs de David, sortirent aussi ; et ils se rencontrèrent ensemble près du réservoir de Gabaon ; et ceux-ci s’assirent d’un côté du réservoir, et ceux-là de l’autre côté du réservoir. 14Et Abner dit à Joab : Que les jeunes hommes se lèvent donc et jouent [entre eux] devant nous ! Et Joab dit : Qu’ils se lèvent. 15Et ils se levèrent et passèrent, au nombre de douze pour Benjamin et pour Ish-Bosheth, fils de Saül, et de douze d’entre les serviteurs de David. 16Et chacun saisit son adversaireb par la tête, et [passa] son épée dans le flanc de son adversaireb, et ils tombèrent [tous] ensemble. Et on appela ce lieu-là Helkath-Hatsurimc, qui est en Gabaon. 17Et le combat fut très rude ce jour-là ; et Abner et les hommes d’Israël furent battus devant les serviteurs de David.

18Et il y avait là trois fils de Tseruïa, Joab, et Abishaï, et Asçaël. Et Asçaël était léger de ses pieds comme une des gazelles qui sont dans les champs. 19Et Asçaël poursuivit Abner, et il ne se détourna pas d’Abner pour aller à droite ou à gauche. 20Et Abner regarda derrière lui, et dit : Est-ce toi, Asçaël ? Et il dit : C’est moi. 21Et Abner lui dit : Détourne-toi à droite ou à gauche, et saisis-toi de l’un des jeunes hommes et prends pour toi son armure. Mais Asçaël ne voulut pas se détourner de lui. 22Et Abner dit encore à Asçaël : Détourne-toi de moi ! Pourquoi te jetterais-je mort par terre ? Et comment lèverais-je ma face devant Joab, ton frère ? 23Mais il refusa de se détourner, et Abner le frappa au ventre avec la hampe de sa lance, et sa lance lui sortit par-derrière, et il tomba là et mourut sur place. Et tous ceux qui venaient à l’endroit où Asçaël était tombé et était mort, s’arrêtaient. 24Et Joab et Abishaï poursuivirent Abner ; et le soleil se couchait quand ils arrivèrent à la colline d’Amma, qui est devant Guiakh, sur le chemin du désert de Gabaon.

Notes

aEshbaal, 1 Chroniques 8. 33.
blitt. : compagnon.
cle champ des tranchants.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)