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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 5. 1-8

La gloire de Dieu dans des vases de faiblesse

Dans ce chapitre, l’apôtre précise et développe ce qu’il avait déjà évoqué à la fin du chapitre précédent à propos de la gloire future.

Il a été question de la gloire du Seigneur au chapitre 3, de la gloire de Dieu au chapitre 4 et de notre gloire à la fin du chapitre 4 et au début du chapitre 5. Pour nous, bien sûr, il s’agit de gloire future.

Le chapitre 5 met en évidence trois points particuliers :

  • la gloire, aboutissement du service selon le dessein de Dieu,
  • la responsabilité dans le service,
  • l’effet de l’amour de Christ sur le service chrétien.

4. La gloire, terme du service : versets 1-8

Un corps glorieux

Voici, d’emblée, un nouveau contraste, entre deux destinées :

  • celle de nos corps actuels dont le dépérissement progressif aboutit à la “destruction”, c’est-à-dire à la mort,
  • celle de nos corps glorieux futurs, comparés à un édifice céleste et éternel.

Le corps du chrétien sur la terre est mortel et corruptible, bien qu’il soit le temple du Saint Esprit. Son corps futur sera un temple glorieux pour le même Esprit de Dieu, remplaçant l’habitation terrestre. De toutes les choses merveilleuses que la grâce nous apporte, il nous manque encore celle d’être conformes à l’image du Fils de Dieu. Il s’agira d’une transformation physique et immédiate, différente de celle de la fin du chapitre 3 qui est morale et progressive. Cette vérité ne faisait aucun doute dans la pensée de Paul, car Dieu en est à l’origine, lui à qui appartient toute puissance. “Nous savons”, écrit-il. La vivification de nos corps mortels est donc une certitude. Elle est fondée sur la résurrection de Christ d’entre les morts, et nous est confirmée par la présence de l’Esprit de Dieu en nousRomains 8. 11. Christ est venu sur la terre en prenant notre nature humaine. C’est le grand mystère de la piété. Il est venu “en ressemblance de chair de péché” Romains 8. 3. Il a été “fait à la ressemblance des hommes” et fut “trouvé en figure comme un homme” Philippiens 2. 7, 8.

A la différence de tous les autres hommes, le corps de Jésus était saint et pur, et n’était pas assujetti à la mort, comme conséquence du péché. Toutefois, l’Homme Christ Jésus pouvait mourir, quand il a volontairement laissé sa vie. “Détruisez ce temple”, dit-il aux Juifs en parlant de son corps, “et en trois jours je le relèverai” Jean 2. 19. Il pouvait donc être détruit et ses ennemis ne s’en sont pas privés : “Détruisons l’arbre avec son fruit, et retranchons-le de la terre des vivants”, ont-ils complotéJérémie 11. 19.

Notre Seigneur a été “crucifié en infirmité”, mais le corps qu’il a revêtu est maintenant glorieux et immortel, c’est-à-dire en dehors de toute atteinte possible de la mort. Et c’est à la conformité d’un tel corps (que Paul appelle notre édifice céleste) que nous sommes destinés1.

Plusieurs éventualités : versets 2-4

Les gémissements et l’ardent désir de l’apôtre (verset 2) ne sont pas des murmures ; ils expriment une souffrance due à la faiblesse du corps et surtout à la limitation de l’action du Saint Esprit en lui.

Un frère a écrit au sujet de Paul : “C’était une peine pour lui de se trouver encore dans cette nature mortelle, parce qu’il voyait quelque chose de meilleur”.

L’état présent du croyant est à la fois provisoire et anormal : dans un corps mortel (la tente) habite un être spirituel dont l’appel est céleste. La résurrection changera cette situation : un corps glorieux adapté à l’homme nouveau, spirituel, que nous sommes déjà. Et c’est ce qui explique le désir de l’apôtre, d’autant plus vif qu’il entrevoit la gloire par la foi (verset 7).

Il ne désire pas la mort, c’est-à-dire être dépouillé de sa tente, quoique cela soit préférable à la vie terrestre. Mais son vœu est que le mortel soit absorbé par la vie. En effet, trois états sont envisagés ici :

  • 1. la vie du chrétien sur la terre : c’est une vie de foi et de service, mais, absente du Seigneur2 : le Seigneur n’est pas physiquement avec nous ;
  • 2. la mort du corps. C’est un gain pour le croyant, car l’esprit a quitté le corps, pour être “présent avec le Seigneur” ;
  • 3. la vie dans un corps céleste adapté à la perfection de son habitant, état le plus désirable : cela se passera pour tous les croyants vivants au moment de la venue du Seigneur sur la nue. L’apôtre envisageait de ne pas passer par la mort : dans ce cas, l’âme et le corps ne sont jamais séparés, ce dernier étant changé. Telle est l’espérance chrétienne pour nousJean 11. 12 ; 1 Corinthiens 15. 51-55 ; 1 Thessaloniciens 4. 15-18 ; Philippiens 3. 20, 21.

“Si toutefois même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus” (verset 3) : Quel solennel avertissement pour la conscience de certains Corinthiens ! Être nu, c’est être sans Christ. Les méchants, lors de la résurrection, auront un corps ressuscité, mais pas glorieux : moralement, ils seront nus. Pensons à la nudité d’Adam et d’Ève qui essayèrent de se cacher derrière les arbres du jardin. La fuite sera impossible et ce sera la terreur.

Mais tous les bienheureux qui auront part à la première résurrectionApocalypse 20. 6 seront revêtus de Christ : habit glorieux et incorruptible.

L’hôte divin : verset 5

Les chrétiens sont l’ouvrage de Dieu, “des vases de miséricorde préparés à l’avance pour la gloire” Romains 9. 23. Ils sont “formés”, c’est-à-dire préparés pour leur nouvelle destinée. Leur corps est le temple du Saint Esprit qui y habite éternellement. Celui-ci est dès maintenant un gage d’espérance (“les arrhes de l’Esprit”). L’épître aux Romains parle aussi des “prémices de l’Esprit” Romains 8. 23, parce qu’il produit en nous la joie par anticipation et l’espérance de la gloire.

Ce qui nous attend : versets 6-8

Le témoignage de l’apôtre ici est complet.

Il présente d’abord (versets 6, 7) la situation des croyants vivant sur la terre. Au handicap de la vulnérabilité et des limites de la tente (versets 1, 2), s’ajoute le fait d’être “absent du Seigneur”. C’est le temps de la foi et non de la vue.

Si le Seigneur patiente encore avant de revenir, le corps du croyant s’endort en Jésus : c’est la mort, l’absence du corps (verset 8). Cet état n’est ni la gloire, ni la perfectionHébreux 11. 40. De plus, les âmes ne sont pas en relations mutuelles3. Mais la vie est intacte et c’est la présence avec le Seigneur, état plus désirable que celui décrit auparavant, mais moins que celui d’être “revêtu” d’un corps semblable à celui de notre Seigneur. C’est la condition requise pour le voir “comme il est” 1 Jean 3. 2.

L’enseignement donné ici par l’apôtre Paul sur l’état présent et futur de nos corps de croyants rejoint d’autres passages des Écritures. En particulier, l’apôtre Pierre, dans sa deuxième épître, parle de la tente de son corps.

Ne méprisons pas notre corps, respectons-le : il a été acheté à prix, il est le temple du Saint Esprit. Glorifions Dieu dans notre corps1 Corinthiens 6. 19, 20. Mais réjouissons-nous et soyons consolés à la pensée de l’édifice glorieux et éternel que nous aurons dans le ciel. En attendant, vivons dans la confiance en notre Dieu pour tous les détails de notre vie sur la terre. Le temps que nous vivons ici-bas est celui de la foi (verset 7). C’est notre seule occasion de montrer notre confiance en Dieu (versets 6, 8). Cette possibilité de l’honorer ainsi cessera au retour du Seigneur.

Notes

1Précisons que cet édifice céleste du verset 1 n’est pas la maison du Père dont a parlé le Seigneur en Jean 14. Il s’agissait dans ce cas d’une habitation collective (plusieurs demeures).
2Cette notion d’absence et de présence avec le Seigneur n’est pas en contradiction avec ses paroles de Matthieu 18. 20 : “là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux”, ni avec celles de Matthieu 28. 20 : “Voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle”. En tant que personne divine incarnée, il est soit ici-bas et non au ciel, soit au ciel et non pas sur la terre. C’est ainsi qu’il dit à ses disciples : “Un peu de temps et vous ne me verrez pas… parce que je m’en vais au Père” (Jean 16. 16), et s’adressant à son Père, il dit : “Quand j’étais avec eux, je les gardais en ton nom” (Jean 17. 12). Mais en tant qu’ayant, en toute plénitude, la nature de Dieu, il est présent en esprit avec chacun de nous, et nous tous réunis.
3Sur la sainte montagne, nous ne voyons pas que Moïse et Élie entrent en relation avec les disciples, une seule personne les occupe : Christ. Les allusions à cet état provisoire montrent que sa caractéristique c’est la jouissance du Seigneur seul : Lire Philippiens 1. 23 et Luc 23. 43.

2 Corinthiens 5

1Car nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tentea, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux. 2Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, 3si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. 4Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais [nous désirons] d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. 5Or celui qui nous a formés à cela même, c’est Dieu, qui nous a aussib donné les arrhes de l’Esprit. 6Nous avons donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présentsc dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, 7car nous marchons par la foi, non par la vue ; 8nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur.

Notes

alitt. : terrestre de la tente.
bpl. omettent : aussi.
cprésents – absents, dans ce passage, litt. : étant chez nous – hors de chez nous.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)