Ces versets montrent l’issue glorieuse de ce chemin. Il y a eu d’abord la foi : “croire”, puis le témoignage : “parler”, d’où la persécution du témoin jusqu’à la mort. Mais la résurrection est aussi certaine que celle de Christ. Paul peut vouloir dire : j’ai cru aux ressources divines, c’est pourquoi j’ai délivré ce message sans réserve quoi qu’il pût m’en coûter. L’apôtre savait que Dieu, qui avait ressuscité Christ d’entre les morts, le ressusciterait aussi. Paul et les Corinthiens (avec tous les croyants) seraient alors présentés avec Christ dans la gloire de Dieu (verset 14). La citation du psaumePsaume 116. 10 prend une force nouvelle sous la plume de Paul, car le Dieu de résurrection est maintenant pleinement révélé.
La résurrection de Jésus Christ englobe celle de tout son peuple, donc celle de Paul, celle des Corinthiens, et la nôtre. Christ est les prémices de ceux qui se sont endormis1 Corinthiens 15. 20 ; 1 Thessaloniciens 4. 14 ; Éphésiens 1. 19, 20.
Quel encouragement puissant : il produira les actions de grâces (verset 15) ! Mais il y a des motifs immédiats de reconnaissance. “Toutes choses sont pour vous”, c’est-à-dire : l’évangile de la gloire de Christ, la connaissance de la gloire de Dieu, le travail et les exercices de cœur de Paul.
Quelques Corinthiens, ayant fait leur profit de ces choses, avaient une influence bénéfique pour tous. Et le résultat, c’est la reconnaissance dans leurs cœurs et la gloire pour Dieu.
En liaison avec cette gloire, l’apôtre n’accepte pas d’être lassé. L’hommes extérieur s’identifie au vase. Il vieillit ; c’est le dépérissement naturel du corps physique. Le vase est fragile, la tente est destructible, mais il y a l’homme intérieur, le trésor et l’édifice dans les cieux. Nous voici donc maintenant devant un nouveau contraste, un de plus ! La lumière, le ténèbres (verset 6) ; le vase de terre, le trésor (verset 7) ; la vie, la mort (versets 10-12) ; l’homme extérieur, l’homme intérieur. Ensuite seront mis en opposition : la tribulation et la gloire ; les choses visibles et invisibles ; éternelles et éphémères, enfin la tente terrestre et l’édifice céleste.
Les fatigues du service avaient marqué l’apôtre. Il parle de lui comme d’un vieillard, en s’adressant à PhilémonPhilémon 9, alors qu’il n’avait même pas soixante ans, pense-t-on, à ce moment-là.
Nous comprenons bien que l’homme extérieur ne concerne pas notre vieille nature, la chair. Celle-ci, hélas, ne dépérit pas de jour en jour, mais elle est toujours prête à se manifester si on ne la tient pas pour morte. De même, ce n’est pas elle qui peut contenir un trésor divin.
En opposition avec l’homme extérieur qui dépérit, il y a le renouvellement de l’homme intérieur. Il s’agit ici de la vie spirituelle. La même expression est employée ailleursRomains 7. 22 ; Éphésiens 3. 16, pour montrer que l’homme intérieur prend plaisir à la loi de Dieu, et qu’il est fortifié en puissance par l’Esprit.
Cette vie spirituelle inaltérée par l’âge avait déjà été affirmée dans l’A.T. : “Ceux qui sont plantés dans la maison de l’Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront du fruit encore dans leur blanche vieillesse, ils seront pleins de sève et verdoyants” Psaume 92. 14, 15.
Ce verset introduit un quatrième contraste entre le présent et l’avenir. Les épreuves, malgré leur intensité, sont estimées légères et courtes au regard de la gloire future. Les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir, écrit l’apôtre aux RomainsRomains 8. 18.
Comment pouvait-il donc accepter les profondes souffrances dont il a fait état auparavant (versets 8 et 9) et sur lesquelles il donnera plus de détails (6. 4-10 ; 11. 23-28) ? La gloire qu’il contemplait et dont il était le reflet au dehors était aussi sa part personnelle. Il en jouissait déjà. Cette gloire est :
Quel cœur que celui de Paul ! Un cœur brisé mais un cœur comblé !
On voit aussi le rapport entre la fidélité présente sur la terre et l’avenir éternel dans la gloire (verset 17). Il s’agit de ce qu’on a pu appeler les « promotions éternelles »1 Corinthiens 3. 8-15 ; 2 Timothée 4. 7, 8 ; 1 Pierre 1. 7 ; 2 Pierre 1. 5-11.
Seule la foi, conviction des choses invisibles, nous fait apprécier ces valeurs incomparables. Les yeux de l’âme, ou plutôt du cœurÉphésiens 1. 18, voient, au-delà de la terre, les choses glorieuses du ciel et se fixent sur le Seigneur de gloire. C’est le dernier contraste de ce chapitre, entre les choses de la première création qui sont altérables, et celles de la nouvelle création qui sont inaltérables.