L’abondante richesse des dons confiés à chacun nécessite l’établissement de règles spirituelles pour éviter tout désordre, tout débordement, agitation ou tumulte dans l’assemblée. Dieu, qui accorde les dons, n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix (verset 33) ; par conséquent, les réunions de ceux qui sont assemblés au nom du Seigneur doivent être caractérisées par la paix dont le premier résultat est l’ordre.
Est-il donc nécessaire de nommer un frère, tel un chef d’orchestre, pour organiser le déroulement des réunions de l’assemblée, pour que tout se fasse avec bienséance et avec ordre (verset 40) ? Non ! Que dit donc l’apôtre ?
Au début de ce paragraphe, chaque frère est interpellé personnellement : “Quand vous vous réunissez, chacun de vous a…” (verset 26). Chacun se présente dans l’assemblée avec ce que le Seigneur a placé dans son cœur, comme fruit de sa communion avec lui. La grande diversité des dons est confirmée par l’égale variété de ce qui est apporté par l’un ou par l’autre (verset 26). Mais toute intervention ne doit avoir pour but que l’édification (verset 26).
L’exercice du don des langues est limité à trois intervenants au maximum, qui s’expriment l’un après l’autre et seulement s’il y a un interprète. Sinon le silence est requis : “Qu’il se taise dans l’assemblée, et qu’il parle à soi-même et à Dieu” (verset 28), puisque, quand personne ne comprend, il n’y a pas d’édification.
Pour les prophètes, la sagesse divine conseille l’intervention de deux ou trois lors d’une réunion d’assemblée. Cette simple instruction évite la lassitude des auditeurs, et permet une complémentarité de ce qui est donné. Mais ceux qui écoutent ne doivent pas être passifs : ils sont exhortés à juger de ce qui est dit. Éclairés par le même Esprit que celui qui parle, ils peuvent discerner si ce qui est exprimé est de Dieu ou nonActes 17. 10, 11. A la période de l’apôtre les croyants n’étaient en possession que de l’A.T. ; il leur était donc nécessaire d’examiner avec soin les nombreuses révélations qui étaient données.
Aujourd’hui, bien que la Parole soit complète, il est important d’éprouver aussi ce qui est enseigné, même si cela vient d’un frère auquel on peut faire toute confiance, et ne rien accepter qui ne soit pas en accord avec les Saintes Écritures.
Les esprits des prophètes sont assujettis aux prophètes (verset 32). Tous les prophètes sont libres de prophétiser. S’ils doivent être la bouche de Dieu1 Pierre 4. 11, ils doivent également maîtriser leur propre esprit et non pas être entraînés par lui. La maîtrise de soi fait partie du fruit de l’EspritGalates 5. 22, de telle sorte qu’il est possible de distinguer entre ce qui vient de nos désirs, de nos sentiments, de notre logique ou de notre volonté et ce qui est de l’Esprit Saint. Comme l’Esprit utilise les prophètes dans leur pleine conscience, aucun ne peut dire qu’il ne peut lui résister1. Ce n’est pas parce que quelqu’un pense être poussé par l’Esprit Saint qu’il peut se permettre de parler sans se soucier d’un autre déjà en train de parler. S’il a quelque chose à dire (verset 30), mais que l’occasion de l’exprimer ne lui soit pas fournie, il doit se retenir et attendre que Dieu la lui donne.
L’instruction est très claire, car le mot grec “laleo” 2 employé ici est le mot ordinaire qui signifie parler de manière à ce que les autres entendent ; il n’a pas le sens de bavarder comme certains le prétendent.
Les femmes doivent se taire dans les réunions de l’assemblée à cause de la loi. La loi, qui est l’enseignement de la pensée de Dieu dans l’A.T., fait suite à l’entrée du péché sur la terre. Elle correspond à l’ordre divin établi, selon lequel la femme est placée sous l’autorité de l’homme. Ailleurs, elle est exhortée à ne pas enseigner ni user d’autorité sur l’homme, mais à demeurer dans le silence1 Timothée 2. 12-14. Deux raisons, tirées des événements de la chute d’Adam et d’Ève, sont invoquées :
Si la Parole de Dieu montre clairement que les femmes peuvent prier et prophétiser (11. 5), elle désapprouve en même temps pour elles tout service public pour l’enseignement, car il entraîne une domination morale contraire à l’ordre établi par Dieu. Comme les frères, elles peuvent prophétiser, mais elles ne peuvent exercer ce don que dans une sphère privéeActes 21. 9. Que ce soit pour la prière, l’exhortation, l’encouragement, tous ces services seront exercés avec sagesse dans la maison ou ailleurs, mais en dehors des réunions d’assemblée.
Priscilla a participé à l’enseignement d’ApollosActes 18. 26.
Des hommes fidèles (l’homme a ici le sens général d’homme ou de femme) doivent être “capables d’instruire aussi les autres” 2 Timothée 2. 2.
Les femmes d’autrefois pouvaient être appelées à évangéliserPsaume 68. 12. Il est important que des sœurs prient en privé (éventuellement avec d’autres sœurs) pour l’assemblée et notamment pour les frères qui ont la charge d’enseigner publiquement, qu’elles visitent les sœurs âgées et isolées, que les sœurs âgées apprennent aux jeunes sœurs à aimer leur mari, leurs enfants, à bien tenir leur maison, etc.
Priscilla, Dorcas, Phœbé sont de celles qui ont honoré le Seigneur dans leur vie chrétienneActes 9. 36-40 ; Romains 16. 1, 2. Que leur exemple encourage les sœurs à être fidèles au Seigneur, comme LydieActes 16. 15 !
La Parole de Dieu venait du Seigneur, transmise par ses apôtres pour les Corinthiens, et non pas l’inverse. Ils pouvaient montrer leur spiritualité en discernant que les règles énoncées par Paul, n’étaient pas le fruit de son imagination, mais bien le commandement du Seigneur. Cela aurait dû supprimer toute discussion à propos de ce qui était enseigné.
La preuve de notre spiritualité, aujourd’hui, serait-elle différente ? Nous apprenons également que l’assemblée n’enseigne pas, mais le corps est enseigné par le moyen des dons confiés à des membres de ce corps. Soumettons-nous donc à la Parole de Dieu.