On aurait pu penser que le Saint Esprit serait constamment nommé dans ce chapitre qui présente le fonctionnement du corps, mais il n’en est rien1, sauf indirectement pour nous exhorter à désirer des dons de l’Esprit. En revanche nous trouvons, à plusieurs reprises, le mot intelligence qui est mis en rapport avec l’esprit.
L’intelligence du chrétien lui permet de comprendre et de mettre à la portée de la compréhension de l’auditeur ce que l’Esprit Saint lui a communiqué par un moyen spirituel (2. 12, 13) 2. Une intelligence renouvelée par l’Esprit Saint est nécessaire pour nous aider à déterminer la manière dont nous parlons, soit à Dieu lorsque nous sommes seuls avec lui, soit à Dieu devant d’autres chrétiens, soit enfin à d’autres chrétiens pour qu’il y ait du fruit chez ceux qui écoutent. La formulation orale d’une prière est utileDaniel 6. 14, mais elle n’est pas nécessaire pour que Dieu comprenne ce qu’on veut lui dire (prier en esprit lui suffit). Ce n’est plus le cas pour communiquer avec d’autres hommes. Parler en langue équivaut à parler en esprit (versets 14, 19), c’est-à-dire d’une façon inintelligible pour la plupart. Paul n’indique pas ici qu’il prie en langue ou que d’autres doivent le faire, mais il fait une constatation : “Si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit”. Celui qui parle ainsi ne comprend pas lui-même ce qu’il dit et ne peut donc le communiquer, puisque “son intelligence”, (sa compréhension) demeure stérile. Cette manière de communiquer n’a sa place que lorsqu’on est seul avec Dieu, puisque personne ne peut comprendre (verset 2).
Paul, qui parle en langues plus que tous, refuse d’envisager une prière ou un chant dans une langue inintelligible. Il démontre la nécessité d’une forme compréhensible, et préfère dire cinq paroles avec son intelligence, de manière intelligible, que dix mille paroles en langue, afin d’instruire aussi les autres (verset 19). Ainsi, ce n’est pas le fait de parler en langues qui manifeste la spiritualité, mais plutôt, les paroles dites sous le contrôle de l’intelligence. Veillons donc à ce que l’enseignement donné soit compris, même des plus jeunes, en utilisant un vocabulaire adapté à l’auditoire qui peut se composer soit de personnes habituées au langage chrétien, soit de personnes n’ayant jamais entendu l’évangile.
L’intelligence permet également de comparer ce qui est dit avec l’Écriture, de voir s’il y a similitude ou opposition, et ainsi d’éviter ce genre de déclaration, même si ce qui est donné est faux : L’Esprit m’a poussé, je n’ai pas pu m’en empêcher.
Chacun dans l’assemblée, quel que soit son degré spirituel, doit pouvoir dire “amen” à la prière énoncée (verset 16). Pour cela il doit comprendre ce qui est dit. Notons qu’il s’agit de dire et non pas seulement de penser l’amen. L’amen correspond à une approbation de ce qui vient d’être exprimé. Cet amen ne sera pas fonction de la personne qui prie, mais de ce qui est dit. Un amen prononcé, avec ferveur, du fond du cœur sera en encouragement pour celui qui prie. Par contre, un silence à la suite d’une prière permettra à celui qui aura demandé une chose qui semble incompatible avec les pensées de l’assemblée locale d’en prendre conscience. Certaines prières ne peuvent pas être présentées en assemblée, si elles n’expriment pas la pensée du grand nombreMatthieu 18. 19. Elles auront leur place dans le privé.
Paul s’adresse à des personnes spirituellement matures, qui connaissent l’A.T. et peuvent discerner le but du don des langues (verset 20). Quelques points relevés dans ce chapitre peuvent nous aider :
Si l’assemblée est réunie, et que tous parlent en langues, et s’il entre un homme quelconque ou un incroyant, ne dira-t-il pas qu’ils sont fous, comme à la PentecôteActes 2. 13 ? Les Corinthiens qui aimaient à briller dans leur assemblée locale avaient pris la fâcheuse habitude de parler en langues plusieurs à la fois, et cela d’une façon incontrôlée, désordonnée. Le visiteur non-croyant, qui ne comprenait rien, avait une impression étrange et pouvait dire que ces chrétiens étaient pris de folie collective.
Mais d’où provenaient ces langues ? C’est encore une question importante pour nous. Certaines manifestations pouvaient provenir d’esprits malins. Mais le véritable don des langues n’a que Dieu pour origine. Notre devoir est donc d’éprouver les esprits pour voir s’ils sont de Dieu1 Jean 4. 1.
Le don de prophète présente la pensée de Dieu en vue de remplir la conscience de la lumière divine. Devant ce message, une personne incrédule éprouve une réelle conviction de péché et les “secrets de son cœur” sont mis à nu. Elle a la preuve de la présence, de la grandeur et de la puissance de Dieu.
La rencontre de Jésus avec la femme samaritaine en est un remarquable exemple. Il lui demande : “Va, appelle ton mari, et viens ici”, sachant qu’elle vivait en concubinage. Le secret de son cœur étant découvert, elle peut dire : “Seigneur, je vois que tu es un prophète”, et à ses compatriotes, elle témoigne : “Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il point le Christ ?” Jean 4. 16-30 Par ses paroles, Jésus a révélé la présence de Dieu.
De la même manière, lorsque des hommes se laissent diriger par le Saint Esprit, la voix divine manifeste sa présence et d’heureux résultats en découlent. La présence même de Dieu est réalisée (verset 25).