Ce don, que nous devons désirer ardemment, est la capacité de parler de la part de Dieu aux hommes pour l’édification, l’exhortation, et la consolation (verset 3). Pendant la période de l’A.T., les prophètes étaient déjà la bouche de l’Éternel. Par exemple, David a pu s’adresser au peuple, car Dieu lui avait parlé : “L’Esprit de l’Éternel a parlé en moi, et sa parole a été sur ma langue… le Rocher d’Israël m’a parlé” 2 Samuel 23. 1, 3. Les prophètes pouvaient annoncer l’avenir, ou révéler l’état présent du cœur du peuple, ou même révéler le passé comme ce fut le cas d’Ésaïe ou d’Ézéchiel pour l’origine de SatanÉsaïe 14. 12-20 ; Ézéchiel 28. 11-19. Pour s’opposer à eux, de faux prophètes se sont levés, prétendant parler de la part de Dieu. Mais en fait, ils parlaient de leur propre chef ou même poussés par Satan.
Au commencement du N.T., le don de prophète est associé à celui d’apôtre. Avec l’autorité conférée à ceux-ci, ce don a permis d’achever la rédaction de la Bible. Ainsi l’ensemble de la révélation divine, le canon des Écritures, a pu être donné à connaître aux hommes. Au début du christianisme, l’enseignement était communiqué par les apôtres à des hommes fidèles qui non seulement s’appliquaient à le retenir, mais aussi prenaient pour norme les paroles qu’ils avaient entendues pour les vivre et ensuite les transmettre à d’autres2 Timothée 1. 13 ; 2. 2. Aujourd’hui, il n’y a plus de révélations nouvelles à attendre, mais le don de prophète garde toute son importance parce que, par le service de la Parole, il édifie, il exhorte et il console (verset 3) :
Pour exercer ce don efficacement, le prophète doit nécessairement entretenir une relation vivante et habituelle avec Dieu. L’amour l’animera et l’Esprit Saint pourra lui communiquer la pensée divine utile.
Le don de prophète est plus grand que le don des langues, sauf si celui qui parle en langue interprète (verset 5). Le don d’interprétation, tout aussi miraculeux que celui des langues, permettait à un frère de traduire et d’expliquer, non pas seulement la pensée, mais ce qui venait d’être réellement dit, afin que le message soit compris par les auditeurs (verset 16). Imaginons une assemblée composée de Français en France. Un frère se mettrait à parler en russe et aussitôt un autre traduirait la prédication en français pour que tout le monde comprenne. Mais alors, pourquoi ne pas parler directement dans la langue de ceux qui sont présents ? N’est-ce pas pour mettre en valeur son propre don, sans se soucier du bien de l’assemblée (versets 5, 6) ?
David avait autrefois demandé aux chefs des Lévites d’établir des chantres qui, avec leurs instruments de musique, prophétisaient pour conduire le peuple dans la louange de Dieu. La louange est l’expression de la reconnaissance, que seuls des cœurs édifiés, exhortés et consolés peuvent adresser à Dieu1 Chroniques 15. 16 ; 25. 1-8. “Tous les prophètes et la loi (Moïse dans ses livres) ont prophétisé jusqu’à Jean” le Baptiseur, mais malgré ce message prophétique, ce son clair de la flûte, on n’a pas voulu écouterMatthieu 11. 13-19.
Paul reprend l’image de la flûte et de la harpe, auxquelles il ajoute la trompette1 utilisée pour appeler les Israélites au combatNombres 10. 1-10. Si la trompette ne sonne pas haut et clair, l’appel aux armes ne sera pas entendu.
Quand Dieu s’adresse à l’homme, il le fait dans un langage compréhensible. Celui qui est son porte-parole doit également se faire comprendre en parlant de façon intelligible. C’est ainsi que nous avons besoin de désirer et d’exercer les dons de l’Esprit pour l’édification de l’assemblée (verset 12). On entend parfois des chrétiens regretter les temps anciens, où de nombreux frères édifiaient les croyants… Ecclésiaste 7. 10 Désirons-nous vraiment, avec ardeur, les dons de l’Esprit ? Sommes-nous prêts, nous-mêmes, à être façonnés pour être utilisés pour l’édification du corps ? Du côté de Dieu, rien ne manque, ses provisions sont inépuisables ; mais de notre côté, lui avons-nous offert tout notre être en sacrificeRomains 12. 1, pour que nous soyons aujourd’hui de “bons administrateurs de la grâce variée de Dieu” 1 Pierre 4. 10 ?