“L’amour ne périt jamais” (verset 8). Si les dons prennent fin lorsqu’ils ont rempli leur fonction, l’amour demeure parce qu’il est l’essence même de la vie divine.
Les versets 8 à 10 mettent en contraste ce qui correspond à une période transitoire partielle (incomplète), et la période qui lui fait suite, caractérisée par la perfection (ce qui est complet). Aux versets 11 et 12, deux exemples illustrent ce que veut dire “en partie” et “ce qui est parfait”. Enfin le verset 13 établit la prééminence et la supériorité de l’amour.
Dans ce monde où tout se détruit, l’amour ne périt jamais, puisqu’il est l’exercice et la manifestation de ce qui est essentiellement divin. L’amour ne peut se concevoir hors de la présence de Dieu qui est amour.
Les prophéties, la connaissance auront leur fin, disparaîtront à la venue du Seigneur1. A ce moment, le croyant individuellement et l’assemblée seront liés à un Christ glorifié dans le ciel, ce qui correspond à l’état de perfection. Au moment de la pleine révélation divine, les langues auront cessé, tout ce qui est de la prophétie et de la connaissance aura été aboli. Ainsi, la clarté de la lune disparaît à la lumière du soleil.
L’apôtre emploie deux verbes différents pour parler de la fin de la prophétie et de la connaissance, et de la fin des langues (verset 8).
Pour mettre en évidence le caractère transitoire de la période que nous vivons sur la terre, l’apôtre parle de son enfance (verset 11). Que fait un enfant ? Il parle (langues), il pense (prophétie), il connaît et raisonne (connaissance) d’une façon infantile, ce qui est normal pour son âge. Il n’a qu’une appréciation partielle du monde dans lequel il vit ; il fait de sa personne le centre de l’univers, ses critères sont conditionnés par ses propres besoins et l’opinion qu’il se fait de lui-même. Les dons soulignés ici représentent tous les dons de l’Esprit, aussi merveilleux soient-ils. Toutefois, ils ne permettent qu’une vue partielle de la pensée de Dieu. Dans le ciel, alors spirituellement adultes, nous mettrons toutes choses à leur vraie place, celle où Dieu les met.
L’autre exemple du verre (verset 12) met en contraste un “maintenant” qui correspond à notre condition actuelle, humaine et limitée, bien que possédant l’Esprit Saint, et un “alors” quand nous serons semblables à Christ, avec un corps conforme à son corps de gloire1 Jean 3. 2 ; Philippiens 3. 21. Maintenant nous voyons comme par un miroir dépoli, obscurément comme à tâtons, même si la Parole de Dieu révèle les mystères de Dieu. Mais alors, face à face, dans la maison du Père, sans besoin de la Parole écrite, les limites ayant disparu, nous connaîtrons à fond comme aussi nous avons été connus. Cette connaissance ne sera pas le fruit d’une capacité qui saisit progressivement la vérité de Dieu dans ses diverses parties, mais d’une compréhension globale comme un tout dans son unité. Savoir que tout ce que je comprends aujourd’hui n’est que partiel ou fragmenté, n’est-ce pas un motif supplémentaire pour rester humble, en particulier lorsqu’on parle de la part de Dieu2 ?
Les dons spirituels sont des manifestations merveilleuses de la grâce de Dieu, des cadeaux de Dieu, dont nous devons être reconnaissants. Mais plus nous sommes charnels, plus nous serons impressionnés par les dons les plus spectaculaires ; nous les rechercherons même.
Au contraire, plus nous nous rapprochons de ce qui est spirituel, plus la foi, l’espérance et l’amour grandiront en nous.
L’amour subsistera lorsque la foi sera changée en vue et l’espérance en heureuse réalité. Ainsi l’amour surpasse tout. Sans l’amour tout est vanité, mais avec l’amour un rien est tout, déjà maintenant. L’amour est en vérité le chemin le plus excellent.
Certains ont pensé que les versets 11 et 12 mettaient en contraste :
Mais les expressions du verset 12 “face à face” et “je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu” ne peuvent s’appliquer qu’au moment où nous serons semblables à Christ à sa venue.