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Essayer maintenant
L’apôtre met l’accent sur l’autre tendance du cœur humain. On se choisit les dons que l’on estime importants, on n’aime écouter que certaines choses, on jouit ensemble de ce qui nous intéresse, tout se passe sans friction. Mais en voici qui exercent des activités, des fonctions très différentes des nôtres. Le sentiment de supériorité amène les premiers à mépriser les seconds.
Les illustrations données sont très frappantes. L’œil, organe de la vue, parle à la main ; la tête1, siège des pensées, parle aux pieds qui permettent la marche. Certains s’adonnent à l’étude biblique, ce qui leur donne une bonne vue spirituelle, le discernement des pensées de Dieu, mais ils n’ont pas beaucoup de temps pour le travail actif. D’autres, la main, le pied, sont des hommes de terrain. Ils travaillent tellement qu’ils ont peu de temps pour l’étude et la méditation, ils sont toujours en mouvement pour aller de l’avant. Le risque pour eux est de s’éloigner, par ignorance de la volonté de Dieu. Le danger est que l’œil dise à la main : “Je n’ai pas besoin de toi ; ou bien encore la tête aux pieds : je n’ai pas besoin de vous” (verset 21), alors que les uns sont indispensables aux autres, et ont besoin d’eux. Comment l’œil peut-il atteindre un objet qu’il voit sans la main, et la tête exécuter ses pensées sans les pieds ?
Tous les membres sont importants et l’échelle de valeurs de Dieu n’est certainement pas la nôtre. Le corps humain continue à servir de support pour l’enseignement de l’apôtre. Dans notre corps, il y a des parties qui semblent plus importantes et d’autres moins honorables ; celles-ci ont besoin de soins plus grands ou d’égards particuliers.
Il y a d’un côté ce qui paraît et que nous estimons insignifiant, et de l’autre côté ce que Dieu estime utile ; il donne plus d’honneur à un membre qui en manque naturellement. Tout déséquilibre peut entraîner des divisions. Soyons vigilants pour ne pas laisser l’exaltation personnelle se manifester, mais plutôt ayons un égal soin les uns des autres. Puisque le corps est un, ce que vit un membre est vécu par tout le corps, que ce soit une souffrance ou une joie.
En s’adressant aux Corinthiens (verset 27), l’apôtre leur déclare : “vous êtes le corps de Christ” ici à Corinthe, non pas le corps de Christ tout entier, mais la représentation de ce corps dans votre ville. Toute assemblée locale est donc une expression de l’assemblée tout entière. Il y a beaucoup d’assemblées locales, mais chacune d’elles représente le corps de Christ. En montrant les caractères de ce corps, elles le rendent visible au lieu où elles se trouvent. Chaque croyant est membre, non d’une assemblée locale, mais du corps de Christ.
Dieu opère dans ce corps : “Dieu a placé les membres… dans le corps comme il l’a voulu”. Il a composé le corps pour qu’il n’y ait pas de schisme, plaçant lui-même dans l’assemblée des dons qui sont détaillés (verset 28).
Remarquons l’ordre dans lequel ils sont mentionnés : les dons spectaculaires sont à nouveau mentionnés en dernier, en particulier le don des langues. Les Corinthiens en avaient abusé jusqu’à causer un grand trouble et empêcher l’édification de l’assemblée.
Sept questions sont posées maintenant, en rapport avec l’universalité des dons de grâce nommés précédemment (versets 29, 30). Mais la réponse sera toujours non. Tout croyant n’a donc pas reçu tous les dons ; c’est un autre aspect de la souveraineté de Dieu, qui a placé lui-même les dons dans l’assemblée (verset 28).
On entend dire parfois qu’un croyant ne parlant pas en langues n’aurait pas reçu le Saint Esprit. Or tous parlent-ils en langues ? La réponse là aussi est supposée négative. Cependant tous les croyants de Corinthe avaient reçu le Saint Esprit (verset 13) Éphésiens 1. 13. Tous ceux qui sont nés de nouveau, bien qu’ayant reçu le Saint Esprit, ne parlent donc pas en langues.
En résumé, cette dernière énumération des huit dons de grâce comprend deux dons fondamentaux, un don permanent, et cinq dons temporaires ou occasionnels. Quelle que soit notre attitude envers ces dons, nous devons désirer les dons les meilleurs, tel le don de prophétiser (14. 1). Désirer avec ardeur, c’est avoir un besoin brûlant qui sera de nature à vaincre le troisième danger lié aux dons, à savoir le sommeil spirituel qui nous amènerait à les négliger et à ne pas accomplir le service reçuColossiens 4. 17.
Les dons de grâce “plus grands” sont ceux qui sont utiles au plus grand nombre, pour l’édification de toute l’assemblée. La voie par excellence pour atteindre ce but, c’est l’amour, l’amour divin qui doit animer et sanctifier tous les dons. Ce “chemin bien plus excellent” conduit donc à la nature même de Dieu. Tel est le sujet du chapitre suivant.