Le corps humain est utilisé comme illustration de l’assemblée ; il est formé d’une grande quantité et d’une grande diversité de membres, tous liés à la tête. Ainsi l’assemblée est composée de plusieurs membres, mais à la différence du corps humain, chaque membre est directement lié à la tête et aussi proche d’elle que les autres, de telle sorte qu’aucun ne sert d’intermédiaire. Ce corps est vivant, toujours complet pour pouvoir fonctionner harmonieusement1.
De quoi ce corps est-il composé et comment est-il formé ? Il comprend tous les croyants nés de nouveau, qui ont reçu, individuellement, le Saint Esprit par la foi en Jésus ChristGalates 3. 14. Tous ces croyants sont “baptisés d’un seul Esprit”, c’est-à-dire immergés dans la puissance de l’Esprit Saint, pour être un seul corps. Ce baptême2 a eu lieu une fois pour toutes le jour de la Pentecôte, comme cela avait été promis par le Seigneur avant de quitter les siens. Ce jour-là, l’Esprit fut répandu, et tandis qu’il remplissait tous les croyants, il les a unis aussi en un seul corps : “ainsi aussi est le Christ” (verset 12).
Cette expression remarquable : “le Christ” n’implique pas que les membres du corps soient Christ personnellement, mais plutôt que l’assemblée, étant le corps de Christ, est appelée de son nom. La tête (Christ glorifié dans le ciel) et le corps (l’assemblée sur la terre) sont donc appelés ensemble “le Christ”. On retrouve plusieurs fois l’expression “le Christ” dans ce sens, par exemple au début de cette épître : “Le Christ est-il divisé ?” (1. 13). De la même manière, l’apôtre parle du mystère du Christ (du corps de Christ) Éphésiens 3. 4. Le corps émane de la volonté divine de “rassembler en un les enfants de Dieu dispersés” Jean 11. 52. Depuis la Pentecôte, chaque fois qu’une personne accepte Jésus comme Sauveur, elle reçoit personnellement le Saint Esprit ; elle est ajoutée au corps de Christ (déjà constitué et déjà baptisé du Saint Esprit) dont elle devient membre, qu’elle le sache ou non.
Rien ne laisse supposer que les membres puissent représenter des églises locales, dont la somme formerait le corps de Christ caractérisé par une grande diversité de sensibilités, certaines insistant davantage sur les dons spectaculaires du Saint Esprit, d’autres sur la table du Seigneur, d’autres sur le baptême, d’autres sur l’évangélisation, etc. ; ce qui permettrait à chacun de choisir l’église qui corresponde le mieux à sa personnalité et à ses goûts. Non, les membres sont toujours des individus (versets 28-30). Un croyant n’est pas membre d’une église, mais du corps de Christ.
L’origine hétérogène des membres, hommes ou femmes, qui constituent ce corps, (ethnique, sociale, etc.) entraîne nécessairement une grande diversité dans cette unité. Cette diversité, dans l’assemblée comme dans le corps humain, est aussi essentielle que l’unité ; mais elle comporte un risque dont les conséquences sont maintenant exposées.
L’unité que Dieu a établie ne doit pas être confondue avec l’uniformité. L’histoire de l’assemblée sur la terre, décrite dans le livre des Actes, fait bien ressortir cette distinction entre unité et uniformité. Dans un début merveilleux, l’assemblée sur la terre est formée de croyants, tous juifs d’origine (chapitre 2).
Rapidement, un conflit surgit entre les frères à l’occasion d’une situation matérielle (chapitre 6) ; son origine était probablement due à la diversité des protagonistes, les Hellénistes3 et les Hébreux.
Le problème s’aggrave avec l’introduction, dans le corps de Christ, des Samaritains, méprisés des Juifs (chapitre 8).
Ensuite, des croyants romains (chapitre 10) et plus tard des croyants grecs sont ajoutés à l’assemblée. Ils étaient issus, les uns et les autres, de peuples que les Juifs ne supportaient pas plus que les Samaritains, à cause de l’oppression qu’ils leur avaient fait subir pendant de longues années.
Toutes ces différences étaient connues de Dieu dès l’origine, mais le Saint Esprit avait la puissance d’unir tous ces membres, en mettant de côté ce qui était de l’homme pour utiliser, comme il le voulait, ceux qu’il avait remplis.
La diversité des dons ne doit produire ni sentiment d’infériorité (versets 22-24), ni pensée de mépris (verset 21) ou de jalousie (versets 15-16). On peut estimer que le don qu’on a reçu est de qualité tellement inférieure qu’il n’est pas utile, ce qui peut aboutir à le négliger. On en viendrait à jalouser les dons qu’on estime plus grands et que l’on n’a pas. C’est mettre en cause la souveraineté de Dieu dont le choix est parfait : “Mais maintenant Dieu a placé les membres – chacun d’eux ? – dans le corps, comme il l’a voulu” (verset 18).