Le verset 12 introduit une nouvelle section. Elle traite de la vocation du corps du croyant. Selon une conception philosophique de cette époque, le corps était la partie inférieure et donc la plus insignifiante de l’être humain.
Les paroles préliminaires : “Toutes choses me sont permises”, répétées plus loin (10, 23), montrent que le chrétien n’est pas placé sous la loi comme l’Israélite. Il est appelé à la libertéGalates 5. 1. Manifestement les Corinthiens se servaient de cette parole pour justifier leur comportement immoral. Paul leur donne un double avertissement : il précise qu’un usage inconsidéré de la liberté chrétienne n’est pas avantageux pour la vie de foi, et que ce mauvais emploi peut nous faire perdre le contrôle spirituel de nous-mêmes. De telles choses nous détournent du Seigneur au lieu de nous en rapprocher.
La différence entre “l’estomac” et le “corps” (verset 13) avait échappé aux Corinthiens. Le mot estomac désigne ici les fonctions du corps humain qui sont utiles pour l’entretien de la vie naturelle (comme de s’alimenter). Ces fonctions prendront fin avec la mort ou avec la venue du Seigneur. A l’égard de ces fonctions vitales, le chrétien doit aussi se demander si elles lui sont avantageuses ou si elles l’asservissent à ses désirs charnels. Plus loin, Paul écrira : “Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu” (10. 31).
En revanche, le corps est le temple permanent du Saint Esprit. Ce corps appartient au Seigneur et ne doit pas servir la fornication. Le croyant doit glorifier Dieu dans son corps (verset 20). L’accomplissement de la sexualité, que Dieu a donné à toute créature humaine, ne peut s’exprimer que dans le mariageGenèse 2. 24. Toute relation sexuelle extraconjugale est pour cette raison désignée dans les Saintes Écritures comme un péché de fornication. Dans toute relation sexuelle la personnalité est engagée (verset 18). Le chrétien est en relation avec Dieu (son corps est le temple du Saint Esprit) ; il ne peut donc s’unir à une prostituée.
L’apôtre souligne le rôle et l’avenir du corps d’un croyant (verset 14). Notre Seigneur a été corporellement ressuscité après sa mort, et siège maintenant comme homme glorifié à la droite de Dieu. De même, nous aussi nous connaîtrons lors de sa venue les effets de la puissance divine : Dieu ressuscitera du milieu des morts tous les saints endormis et transmuera les vivants (15. 51). Nos corps, maintenant faibles, mortels et encore entachés de péchés, seront alors conformes au corps de la gloire de ChristPhilippiens 3. 21 ! L’apôtre révèle plus loin la merveilleuse constitution de ce corps ressuscité et glorifié (15. 35-50). Nous serons en mesure de voir notre Seigneur comme il est, nous pourrons lui offrir une adoration parfaite et éternelle !
Le Saint Esprit habite dans chaque croyant individuellement, et par lui, nous avons tous été baptisés en un seul corps (12. 12, 13). Le corps de Christ sur la terre est constitué de tous les croyants vivants, dont les corps doivent être les instruments de la volonté de Christ, le Chef. Quelle contradiction, lorsqu’un chrétien abuse de son corps, l’instrument de l’unité spirituelle avec Christ, en ayant des rapports sexuels avec une prostituée, devenant par là un “membre” d’une pécheresse !
Pour démontrer cette association, l’apôtre remonte à l’ordre établi dans la création : “Ne savez-vous pas que celui qui est uni à une prostituée est un seul corps avec elle ?” (verset 16). “Car les deux, dit-il, seront une seule chair” Genèse 2. 24. Selon la volonté de Dieu, par les liens du mariage l’homme et sa femme ne sont qu’un. En cas de fornication, une unité se crée en dehors de l’ordre divin, d’une manière coupable et contre la volonté de Dieu : le corps du chrétien devient alors une partie, un membre d’une prostituée. Cette union charnelle s’oppose à notre union avec Christ, notre Rédempteur et Seigneur. Cette dernière repose sur l’œuvre expiatoire de Christ, sur la nouvelle naissance et l’habitation du Saint Esprit dans nos corps : elle est dans l’Esprit.
Aussi Paul supplie-t-il les Corinthiens : “Fuyez la fornication”. Par ce péché plus que par tout autre, le corps devient en effet l’instrument d’un péché qui le détourne de sa destinée première (verset 18).
L’assemblée sur la terre est le temple de Dieu et du Saint Esprit, l’habitation de l’Esprit de Dieu (3. 16) ; mais le corps de chaque croyant est aussi un temple du Saint Esprit (verset 19).
La demeure de Dieu sur la terre était, sous l’ancienne alliance, le temple de Jérusalem, sa maison ; aujourd’hui c’est l’assemblée collectivement, et c’est chaque croyant individuellement.
Si, hélas, l’incrédule fait avec son corps ce qui lui plaît, le croyant sait, au contraire, qu’il a été acheté à prix. Le prix payé à la croix par le Seigneur Jésus, était celui de son précieux sang1 Pierre 1. 18, 19. Aussi sommes-nous exhortés à glorifier Dieu dans ce corps, c’est-à-dire à réaliser sa volonté et ses pensées dans ce domaine-là. L’apôtre appelle aussi tous les croyants, par les compassions de Dieu, à présenter leurs corps en sacrifice vivantRomains 12. 1.