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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 14. 17-23

La liberté chrétienne

3. La liberté chrétienne et la communion fraternelle

Vivre le royaume de Dieu : versets 17, 18

Les activités matérielles de la vie (“manger et boire”, au verset 17) ne sont pas vitales, sans être méprisables. Les vrais caractères du royaume de Dieu, dans lequel les chrétiens vivent déjà par la foi, sont d’un autre ordre : ce sont les caractères de Dieu lui-même.

Le royaume de Dieu est ici pris dans son sens moral. Il ne désigne pas une période historique dans le cours des voies de Dieu à l’égard de l’homme (royaume millénaire par exemple). Il ne s’agit pas non plus des conditions de la vie humaine sur la terre. Autrefois, un Israélite pieux et fidèle était, en principe, comblé de biens matériels. Mais déjà la foi entrevoyait les bénédictions spirituelles au-delà des richesses matérielles. Ainsi, David pouvait-il dire : “Tu as mis de la joie dans mon cœur, plus qu’au temps où leur froment et leur moût ont été abondants” Psaume 4. 8.

Pour le chrétien aujourd’hui, les richesses ne sont plus un signe de la bénédiction divine. Il vit par la foi dans le royaume de Dieu, le domaine moral dans lequel les droits de Dieu sont reconnus. Là, il goûte les biens spirituels qu’il possède en Christ, qui sont tous le reflet de la nature et de la gloire de Dieu : justice, paix et joie1.

Dieu est appelé sept fois le Dieu de paix dans les épîtres de Paul2. Le Seigneur Jésus est appelé aussi une fois le Seigneur de paix2 Thessaloniciens 3. 16. Christ est notre justice1 Corinthiens 1. 30 ; nous sommes devenus justice de Dieu en lui2 Corinthiens 5. 21. Christ est notre paixÉphésiens 2. 14, et nous avons la paix avec Dieu par lui (5. 1). Christ est notre joiePhilippiens 3. 1 ; 4. 4, et il nous donne sa propre joieJean 15. 11. La justice, la paix et la joie de Dieu et du Christ sont goûtées dans le cœur du croyant par le Saint Esprit. Dans cet état moral, le chrétien peut alors servir Christ, et marcher devant Dieu et les hommes d’une manière honorable. Cette marche, fruit d’un heureux état intérieur, est agréable à Dieu ; elle est aussi un témoignage devant le monde et une réelle bénédiction pour les hommes (verset 18).

Appliquons-nous donc à vivre pratiquement ce que nous professons, dans la recherche d’une bonne conscience devant Dieu et devant les hommes, à l’image de l’apôtreActes 24. 16.

Vivre dans la communion fraternelle : versets 19-21

Nous avons à poursuivre ce qui contribue à la paix et ce qui édifie les autres (verset 19). La liberté chrétienne est d’abord présentée en rapport avec notre vie personnelle (versets 1-10). Elle est inséparable de notre responsabilité vis-à-vis de Dieu ; la pensée que nous allons comparaître devant son tribunal nous garde de juger ou de mépriser les autres (versets 10-18).

La fin du chapitre (versets 19-23) présente maintenant le troisième aspect de la vérité, celui de la communion pratique entre les frères. Peut-être y a-t-il une corrélation entre les trois aspects de la vie chrétienne présentés ici par l’apôtre (liberté, responsabilité et fraternité) et les trois caractères moraux du royaume de Dieu (justice, paix et joie) : la vraie liberté chrétienne est réalisée dans la justice pratique ; notre responsabilité vis-à-vis de Dieu est liée à notre paix avec lui ; la communion fraternelle entre les croyants produit la joie.

Nous sommes enseignés à user de patience et de support à l’égard de tous nos frères, particulièrement celui qui pourrait nous paraître faible : “le frère pour lequel Christ est mort”. Mais n’oublions jamais que nous aussi nous exerçons la patience de nos frères. Pour eux, alors, nous devenons celui-là, pour lequel Christ est mort.

Dieu désire que nous soyons forts dans la foi pour jouir de la vraie liberté chrétienne en Christ. Il veut que nous fassions ainsi des progrès pour sortir de l’état de faiblesse qui nous astreint encore à des obligations légales. Mais le croyant doit toujours avoir cette foi “par devers lui-même devant Dieu” (verset 22).

Se tenir devant Dieu : versets 22, 23

“Bienheureux est celui qui ne se juge pas lui-même en ce qu’il approuve” (verset 22). Nous nous tenons toujours devant Dieu qui sonde tout. En même temps, nous marchons devant nos frères et devant le monde. Il ne faut donc rien se permettre dans notre vie que Dieu ne saurait approuver. La position du fort qui s’autoriserait de telles choses ne serait pas meilleure que celle du faible qui hésite et dont la conduite n’est pas par la foi (verset 23). Pour les uns et les autres, la foi est le ressort de la marche chrétienne. Tout ce qui ne procède pas de ce principe de foi est péché. Le laxisme n’est pas meilleur que le légalisme devant Dieu. La liberté chrétienne n’est pas l’indépendance vis-à-vis de Dieu, mais une vie de foi et de confiance en lui.

Dans tout ce chapitre, il ne s’agit jamais du mal (que nous avons à tenir en horreur) ou de péchés caractérisés (que la Parole condamne), mais de la mesure de notre foi pratique dans les circonstances de la vie chrétienne.

En résumé, si nous avons réellement présenté nos corps à Dieu en sacrifice vivant (12. 1), nous accepterons volontiers un petit sacrifice pour le bien de notre frère.

Notes

1Les trois caractères du royaume de Dieu, justice, paix et joie, sont cités ici dans un ordre cohérent avec la structure de l’épître. La justice de Dieu est révélée par le moyen de la foi (1. 17). Le croyant possède dès lors la paix avec Dieu (5. 1). Au milieu des souffrances du temps présent, il possède les prémices de l’Esprit (8. 23) qui lui fait goûter la joie de Christ.
2Voir Romains 15. 33 ; 16. 20 ; 1 Corinthiens 14. 33 ; 2 Corinthiens 13. 11 ; Philippiens 4. 9 ; 1 Thessaloniciens 5. 23 ; Hébreux 13. 20 (cette dernière référence est donnée sous réserve que l’épître aux Hébreux ait été écrite par l’apôtre Paul).

Romains 14

17Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint. 18Car celui qui en cela serta le Christ est agréable à Dieu et approuvé des hommes.

19Ainsi donc poursuivons les choses qui tendent àb la paix et celles qui tendent àb l’édification mutuelle. 20À cause d’une viande, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. Toutes choses, il est vrai, sont pures ; mais il y a du mal pour l’homme qui mange en bronchantc. 21Il est bon de ne pas manger de chair, de ne pas boire de vin, et de ne [faire aucune chose] en laquelle ton frère bronche, ou est scandalisé, ou est faible. 22Toi, tu as de la foi ; aie-la par-devers toi-même devant Dieu ; bienheureux est celui qui ne se juge pas lui-même en ce qu’il approuve ; 23mais celui qui hésite, s’il mange, est condamné, parce qu’ [il n’agit] pas sur un principe de foi. Or tout ce qui n’est pas sur le principe de la foi est péché.

Notes

aservir, ici : être esclave, servir comme tel.
blitt. : les choses de.
cou : en [donnant] du scandale.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)